Un peu comme Monsieur Jourdain faisant de la prose sans le savoir, circuler en Jordanie c’est revisiter la Bible et s’imprégner des paysages que la légende a perpétué dans la mémoire de ceux qui s’intéressent à l’Histoire de notre civilisation , née , précisément, sur les rives du fleuve Jourdain.
Pour visiter les sites archéologiques de cette région, Amman, Capitale de la Jordanie est un point de passage obligé.
Cette ville, qui fut un carrefour de civilisations, concentre toute la diversité historique, culturelle, ethnique et sociale du pays. Sans cachet particulier, en raison de l’uniformité de l’habitat, elle tire son charme de l’accueil bienveillant de ses habitants. Musulmans, Chrétiens, autochtones ou réfugiés palestiniens y vivent en bonne intelligence. Ce qui fait de la Jordanie, une exception en ce Moyen-Orient aux convulsions multiples, qui semble condamné à de féroces luttes entre confessions religieuses ou entre communautés ethniques.
Dans cette ville, une extrême pauvreté côtoie la richesse illustrée, dans les larges avenues qui traversent la ville ,de façon insolente, par le parc automobile dont les énormes 4×4 de marques « haut-de-gamme », rivalisent avec les voitures de marques américaines, japonaises, coréennes, chinoises ou indiennes.
Une voiture de gamme moyenne coûte environ 10.000Euros, alors que le salaire mensuel moyen d’un fonctionnaire avoisine 150 Euros.
On se demande, en conséquence, comment peut-on se payer une voiture quand on n’a que son salaire de fonctionnaire pour vivre. Et pourtant, chacun semble, apparemment, disposer d’un véhicule, les transports en commun étant réduits à leur plus simple expression….
Contrastant avec les paysages du Sud, ceux du Nord d’Amman sont verdoyants. La route qui conduit à Jerash, la « Pompéi de l’Orient », est agréable, bordée d’arbres et de plantations, de champs cultivés ou de pâturages.
Jerash !!! Ville fondée par Alexandre le Grand au IVème siècle avant notre ère, connaîtra son âge d’or au IIème siècle de notre ère.
Un urbanisme grandiose se développe sous la « Pax romana » qui permet au commerce de s’épanouir et aux riches marchands d’investir localement.
Avenues pavées, à grandes colonnades, temples majestueux, vastes agoras, thermes et fontaines, dont la beauté- ou du moins ce qu’il en reste -coupe le souffle.
A son apogée, aux IIème et IIIème siècles, époque de l’âge d’or romain, Jerash abritait une population de 20.000 habitants environ.A partir de 636, la cité tombe sous le contrôle des conquérants musulmans venus d’Arabie. Jerash perd alors son statut de point stratégique sur la route reliant Damas à l’Arabie, coeur de l’islam, au profit de Damas l’omeyyade et de Bagadad l’abbasside.
C’est le début du déclin….
Toutes ces merveilles, laissées à l’abandon, deviendront des ruines que les secousses sismiques et les sables venus du désert engloutiront lentement, jusqu’à l’arrivée des « occidentaux », dont les armées entrainent dans leur sillages, les archéologues et les chercheurs dont la curiosité pour l’orient s’éveille, surtout depuis la campagne égyptienne de Bonaparte et depuis que du haut de ces merveilles ensablées, plus de 20 siècles nous contemplent…..
A suivre…..
Joli texte, très belles photos.
Merci.
jf.
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