Petite parenthèse….


110 interpellations lors d’une manifestation anti-carcérale

LE MONDE.FR | 28.03.10 | 20h46  •  Mis à jour le 28.03.10 | 20h47

Je n’ai pas pu m’empêcher d’imaginer le résultat d’une telle manifestation à …Damas !!!!

« Cent dix personnes ont été interpellées dimanche après-midi à Paris lors d’une manifestation anti-carcérale aux abords de la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement, a-t-on appris de source policière.

Cette « marche contre l’enfermement et en solidarité avec les personnes incarcérées à la prison de la Santé » était une manifestation autorisée, selon la même source. »

J’imagine, d’ici, le sourire cynique de Bechir El Assad, dont l’inévitable portrait vous contemple, à chaque carrefour, sur tous les bâtiments publics, dans tous les hôtels ou les restaurants, dans toutes les boutiques,… partout QUOI !!!

Coucou !!! C’est moi !!!



Me voici de retour. Après « une si longue absence »….

Mon silence ne semble pas avoir été perçu, dans le vacarme des voix de faux-culs qui a, tout au long des semaines qui viennent de s’écouler,  avec un zèle qui ne se dément pas, accompagné les évènements d’une actualité française, qui vue de loin prête à sourire, tant elle paraît déconnectée des réalités du monde qui nous attend.

Prendre de la distance avec cette actualité, et s’immerger dans des cultures qui sont loin de nous être familières, malgré tout ce que nous ont enseigné nos « maîtres », cela fait du bien et cela permet de se « ressourcer », tant il est vrai que le fait de revenir aux sources de notre civilisation, et d’écouter d’autres voix que celles qui nous rabâchent sans relâche , dans une sorte de « prêt à penser », que notre liberté d’expression a atteint de nouvelles limites et que nous devons l’exercer sous haute surveillance….

J’aurai l’occasion de revenir sur ce thème.

Ce voyage, dont je reviens, un peu plus éclairé sur une région où se joue peut-être le sort de notre civilisation, m’a permis de découvrir quelques unes des merveilles de ce monde ( je suis maintenant convaincu qu’elles sont bien plus de sept …) et de me frotter une fois encore à une culture dans laquelle ma jeunesse a baigné jusqu’à ce que je sois parvenu à l’âge adulte.

La découverte de pays que je ne connaissais pas jusqu’ici a été passionnante.

Je n’en avais qu’une image imprécise acquise au fil des secousses qui ont agité cette partie du monde au cours des années qui viennent de s’écouler, et qui n’ont pas fini de nous inquiéter car de nouvelles « répliques » sont encore possibles et risquent encore d’ébranler les équilibres fragiles de ce Proche Orient, si proche et si lointain à la fois.

Quand on est à Amman, capitale de la Jordanie, on n’est séparé des autres capitales telles que Bagdad, Jérusalem, ou Damas, que de quelques petites centaines de kilomètres. La Jordanie a des frontières communes avec Israël, avec l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Syrie et …l’Iran n’est pas très loin.

Et pourtant, Amman donne l’impression d’une capitale paisible où l’occidental est accueilli avec courtoisie.

Les villes légendaires de Damas et d’Alep, en Syrie, par contre, dégagent une atmosphère plus inquiétante tant les signes d’une dictature fliquée apparaissent à chaque coin de rue, et même dans les meilleurs hôtels d’étape.

Anecdote: tout voyageur qui passe la porte d’un hôtel, tant en Jordanie qu’en Syrie, doit passer à travers un portique semblable à celui que l’on rencontre dans tous les aéroports, et se soumettre à une fouille au corps.

Ayant subi ce contrôle, alors que des autochtones entraient sans être soumis aux mêmes contrôles, et ayant déclenché un début de panique parce que dans mon sac à dos, rentrant d’une excursion, j’avais un couteau « Opinel » petit modèle juste bon pour éplucher une orange ou couper une pomme, j’ai été tenté de demander des explications, sur la différence de traitement entre deux catégories de voyageurs….Ai-je la tête d’un suspect susceptible d’appartenir à Al Qaida ????

Pour moins que cela, en France, les « belles âmes » se seraient insurgées, et auraient saisi la Halde pour que soit  sanctionnée une discrimination aussi intolérable.Mais pour moins que cela, en Syrie, on peut se retrouver en tôle, sans bénéficier des protections de la « garde à vue »…..

Mais en Jordanie et encore moins en Syrie, la Halde,  cette étrange institution  n’existe pas….Et pourtant, il y a bien quelque chose qui ressemble au « délit de faciès » dans ces pays !!!!

Quand aux tracasseries que subissent les voyageurs « sans-papiers » qui frappent à nos portes, comparées aux contrôles et aux tracasseries auxquels le visiteur doit se soumettre au passage des frontières entre la Jordanie et la Syrie, (et vice et versa…), même lorsque l’on a un passeport en règle et un visa, je ne m’étendrai pas….

Ajouterai-je que, pour avoir, dans le passé,  traîné mes semelles dans quelques unes des parties de ce « Proche Orient, je n’avais pas conservé le souvenir et l’image d’une telle quantité de « femmes corbeaux » dans les paysages urbains. Manifestement, le voile noir est en train de devenir une norme vestimentaire incontournable dans la plupart des pays de cette région.

Un présage auquel les « belles âmes » de nos contrées devraient peut-être réfléchir????


Il est intéressant d’observer les visages de ces femmes croisées dans les rues, dans les souks, et parfois aux terrasses des cafés : certaines semblent se soumettre à cet accoutrement, avec une sorte de jubilation. D’autres semblent, surtout chez les plus jeunes, porter sur le visage, toute la tristesse du monde.

D’autres enfin vous jettent en coin, un regard qui en dit long sur ce qui bouillonne derrière ce voile pudique…..

D’autres signes nous alertent et révèlent le fossé qui se creuse entre cet Orient plein de mystères et l’Occident, dont manifestement les guides ne retiennent dans les commentaires qu’ils réservent aux touristes, que les réminiscences d’un passé encore présent dans les mémoires, qui sans toujours remonter aux croisades, nous rappelle – entre autres – que la présence française a laissé quelques traces (celles des balles qui ont traversé la coupole qui recouvre les souks de Damas )…Quand à Lawrence d’Arabie, il n’est plus, dans les mémoires, qu’un personnage confit dans sa légende.

Alors que les traces d’une longue occupation turque sont présentées comme le témoignage d’un héritage culturel brillant.

Je reviendrai sur d’autres observations et enseignements tirés de ce voyage, mais je m’étendrai beaucoup plus sur la magnificence des sites fabuleux visités tant en Jordanie qu’en Syrie.