D’après une étude publiée par la Documentation Française, sur la base des évaluations de l’INSEE, les effectifs de la fonction publique auraient augmenté de près de 25% entre 1984 et 2008. (http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/fonction-publique/)
Et pourtant, le refrain le plus souvent entendu dans les manifestations de Fonctionnaires, concerne le manque de moyens, entendez par là, le sous-effectif dont souffre le secteur public.
C’est la revendication la plus récurrente, celle qui émerge des vociférations de tous les cortèges syndicaux.
L »Education Nationale proteste, en permanence, contre les réductions d’ effectifs ( qui d’ailleurs portent plus sur le personnel administratif que sur le personnel enseignant) , s’oppose à toute réforme, en particulier dans le secondaire qui selon les syndicats manque de professeurs alors même que le nombre d’élèves a diminué de près de 50.000 dans les Lycées.
Le secteur de la Santé Publique, est régulièrement au bord de la révolte et de la rupture, en raison du déficit en personnel.
La Police, dont les Syndicats dénoncent régulièrement le sous-effectif des Commissariats.
Le secteur de la Magistrature qui freine de quatre fers pour rejetter toute réforme de l’appareil Judiciaire, attribue sa lenteur légendaire au manque de personnel.
La SNCF, dont les grêves, pour des motifs sans rapport avec la vraie défense du Service Public, paralysent des sentaines de milliers de citoyens qui ne demandent qu’à se rendre à leur travail, et dont l’essentiel des revendications porte souvent sur « le manque de moyens » ( entendez par là, le manque de personnel …).
Les « travailleurs sociaux » sont en sous-effectifs dans les banlieues sensibles….
Etc, etc…
Si les Pouvoirs en place donnaient satisfaction à toutes ces revendications corporatistes, on se demande quels plafonds atteindraient les effectifs de la Fonction Publique en France. D’ailleurs dans l’esprit de ceux qui « revendiquent », y-a-t-il un plafond ????
On peut se demander si, pour de beaucoup de dirigeants syndicaux, l’ideal ne serait pas que le monde du travail soit constitué majoritairement de fonctionnaires, comme dans les ex-pays de l’Europe communiste . Là où les « apparatchiks » constituent le gratin d’une société déclinante, et où la carte du Parti ou celle du Syndicat est indispensable pour ouvrir les portes….Là où le « Service Public » n’a plus rien à voir avec le « Service au Public » !!!
Vu de l’étranger, et encore plus des étrangers qui viennent visiter la France, le « calicot » GREVES a remplacé le béret, la baguette de pain et le litron de rouge , qui, tout compte fait était infiniment plus sympathique !!!!
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Les français grévopathes?
Dans le hall du Conseil européen à Bruxelles un artist e praguois a caricaturé les pays de l’Union:la France a droit à un calicot « GREVES ».
Ces caricatures ne sont pas d’une très grande subtilité:l’Allemagne obtient une croix gammée!
J’attendais autre chose pour notre pays:pourquoi pas un litron?
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Extrait du rapport présenté par Mr Giovanni Crema , Parlementaire Socialiste Italien, devant le Parlement Européen:
« 23. Les Etats de l’Europe du Nord : le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas, et l’Allemagne, sont imprégnés d’une tradition monarchique qui, dans un premier temps, a impliqué que le fonctionnaire serve directement la personne du souverain. Cette relation directe et personnelle a favorisé, au fil du temps, une culture de gestion administrative basée sur le principe de la négociation et du contrat et a facilité l’adoption de systèmes à dominante d’emploi sans garantie particulière pour les agents publics autres que celles qu’ils sont en capacité de négocier, au travers notamment de leur représentation syndicale.
24. Les Etats de l’Europe du Sud : l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ont, quant à eux, par leur histoire été marqués par de nombreux mouvements révolutionnaires et pour certains d’entre eux n’ont retrouvé le chemin de la démocratie que dans une période contemporaine. Ces Etats ont éprouvé la nécessité de poser dans des statuts les principes d’une administration neutre, impartiale et égalitaire, afin de se prémunir de régimes politiques autoritaires. Cette nécessité de garantir les principes fondamentaux de la démocratie a conduit à l’adoption de systèmes à dominante de carrière.
25. En ce qui concerne, on l’a vu plus haut, les Etats de l’Europe centrale et orientale habitués durant toute l’époque soviétique à voir les agents de leurs différentes administrations soumis au droit commun du travail, sous la férule cependant d’un parti et d’un syndicat unique, ils ont tout d’abord organisés leur nouvelle fonction publique, pendant la transition démocratique, suivant les modèles à dominante d’emploi, caractérisés par le contrat de droit privé, avant de revenir vers des dispositifs statutaires à caractère légal et réglementaire, à la fois plus protecteur à l’encontre de pouvoirs politiques encore instables et des risques de corruption de leurs personnels.
26. C’est pourquoi il semble plus raisonnable et plus pragmatique d’envisager que se dessinent progressivement, et indépendamment des cadres juridiques adoptés par chaque Etat, des outils et des méthodes de gestion communs, ou tout du moins convergents, de la situation administrative des agents publics.
27. Néanmoins, il n’est pas utopique d’imaginer à terme une possible harmonisation des fonctions publiques en Europe qui tendrait non pas vers un modèle unique, mais vers l’élaboration de schémas d’organisation standards et l’adoption de principes directeurs communément partagés.
28. L’un de ces facteurs de convergence est constitué sans nul doute par le concept de flexibilité et les réformes de modernisation qui en ont résulté dans les dix dernières années qui viennent de s’écouler sous l’appellation de « New Public Management » ou « NPM ».
29. Il convient de souligner cependant que ce mouvement de convergence n’est pas neutre au regard de la nature des modèles de fonction publique choisis librement par les Etats et qu’il tend par sa conception même à favoriser la déréglementation des systèmes à dominante de carrière au profit des systèmes à dominante d’emploi.
30. C’est pourquoi, après avoir défini la portée du concept de flexibilité et des réformes qu’il a engendrées au travers du « NPM », nous analyserons plus particulièrement celle qui a transformé en profondeur l’administration britannique sur l’initiative de Margaret Thatcher, avant de mesurer l’impact de ce vaste mouvement sur les fonctions publiques des autres Etats européens. »
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