Trump poursuit son « entreprise de sidération » de tous ceux qui rêvaient secrètement de le voir abandonner l’idée de mettre en œuvre les projets qu’il avait annoncés au cours de sa campagne….
Car il suffisait d’observer, au cours des débats télévisés qui ont accompagné l’élection de Trump, les petits clins d’oeils, les sourires en coin, de tous ceux qui,- correspondants de la Presse accréditée auprès de Washinton, ou journalistes spécialisés dans le suivi des relations avec les USA -, qui étaient manifestement convaincus que Trump serait « empéché » par la technocratie favorable aux Démocrates qui règne sur Washington, de donner suite à ses promesses électorales….
Or il est clair que Trump, qui n’est pas le crétin que l’on tente de nous décrire, ne reculera pas, car il semble qu’il ait compris, ce que beaucoup avant lui, en Europe dénoncent : la « globalisation » est un système redoutablement efficace, destiné à aboutir à long terme au « Gouvernement mondial » dont on rêve depuis toujours dans certaines Loges maçonniques, et qui vise à limiter, en l’érodant, la souveraineté des Nations….
Le « Nouvel Ordre Mondial » qui s’est mis en place, à la fin de la Première Guerre mondiale, et qui s’est considérablement renforcé au lendemain de la chute du « mur de Berlin », sous couvert de la volonté de « réguler » les rapports entre les Nations pour éviter de nouveaux conflits meurtriers dans le monde, obéit à une logique de limitation progressive de la souveraineté des Nations, afin de les soumettre aux injonctions d’une multitude d’Institutions Internationales, dont plus personne ne sait comment, ni par qui elles sont dirigées, pas plus que l’on ne sait comment leurs membres sont désignés, car leur désignation échappe totalement au contrôle populaire des pays concernés.
De Gaulle, dont on a pu contester certaines initiatives ( je ne m’en suis pas privé), mais dont on ne peut nier les qualités de visionnaire à l’échelle de monde, avait compris le danger : il détestait l’ONU, ce « Grand Machin » où de grandes nations démocratiques sont soumises à des décisions prises en des Assemblées où siègent des roitelets du Golfe, des dictateurs africains, des dirigeants de pays vivant encore sous la dictature d’un « communisme résiduel », qui ne ratent pas une occasion de mettre en accusation « les Grandes Puissances », dès lors qu’elles veulent intervenir dans les affaires du monde….
De Gaulle détestait également l’OTAN qu’il voyait comme un autre « Grand Machin » qui sous couvert de la « protection »qu’il assure aux Nations qui en font partie, les prive de toute possibilité d’initiative militaire en les plaçant sous sa dépendance, et en entravant toute velléité d’autonomie en matière de défense, en les dispensant, pour la majorité d’entre elles en Europe, d’avoir des budgets de défense à la hauteur des enjeux auxquels elles sont confrontées.
Le retour de la France dans l’OTAN aura été l’une des plus graves erreurs de Sarkozy, pendant son quinquennat.
D’autres Institutions sont venues, au fil du temps, s’interposer dans les relations internationales afin de limiter les initiatives commerciales des nations désireuses de s’affranchir de « leurs normes »: c’est le cas de l’OMC, Organisation du Commerce Mondial qui régente désormais les échanges commerciaux entre ses membres, à l’échelle planétaire.
Plus près de nous, en Europe, la « Commission Européenne » constituée de technocrates désignés selon des règles assez opaques, est devenue une usine à fabriquer des normes assorties de sanctions qui viennent de plus en plus « encadrer » les initiatives souveraines des Nations européennes.
Si vous ajoutez à cela, la Cour Européenne de Justice, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, et toutes sortes d’Institutions technocratiques, non élues par les peuples, en dehors du Parlement européen, on comprend que les marges de souveraineté des Etats de l’Union se sont considérablement réduites, et ce, quasiment « à l’insu du plein gré » des peuples européens qui se sentent peu à peu dépossédés de tout pouvoir démocratique pour agir sur leur destin.
Il est clair que Trump va chercher à contourner le plus souvent possibles les obstacles d’une discussion avec « l’Europe », et tentera d’établir des relations directes avec les Etats qui, selon lui, ont une importance dans les « affaires du monde », en ignorant toutes ces « institutions technocratiques »….
Car si vous ajoutez à notre description, une infinité d’Organisations Non Gouvernementales, dont certaines jouent un rôle humanitaire précieux dans certaines parties du monde, mais dont d’autres agissent en échappant à tout contrôle, dont les dirigeants sont désignés selon des critères totalement opaques, et dont les ressources sont entourées, elles aussi, d’une opacité qui empêche de savoir qui en tire les ficelles……vous aurez compris que la toile d’araignée qui enserre désormais la vie des nations et celle des relations internationales, est telle que « la Dictature du Parti du Bien » est devenue insupportable à certains.
Et il est clair que Trump ne s’en accommodera pas.
C’est tout cela que Trump, qui ne fait pas partie du « sérail » a compris. C’est à cela qu’il veut mettre fin en revenant à une conception « bi-latérale » des rapports entre Nations. Des relations basées sur la négociation – les « deals » pour reprendre une expression chère à Trump, mais des relations basées sur des rapports de force, dont il espère que l’Amérique tirera le plus grand profit.
Il est clair que si Trump réussit dans son entreprise, le monde ne sera plus « comme avant »….Et c’est cela qui donne le vertige à tous ceux qui s’étaient laissé bercer pendant un demi-siècle par le doux chant de ceux qui ne sont motivés- soyez-en sûrs-, que par la recherche du « Bien des Peuples »….
Nous sommes entrés dans une « zone de fortes turbulences », dans les relations internationales….
Post-Scriptum : à ceux qui s’étonnent de l’intérêt que beaucoup de Français, – et d’Européens-, portent aux gesticulations de Mr Trump, je conseille de se reporter à ce sondage du CEVIFOP, au sujet du quel les médias du « Parti du Bien » sont restés fort discrets, et on comprend pourquoi…
Ce sondage souligne que la fracture entre la France dite d’en haut, celle de la politique nationale, médiatisée, et la France dite d’en bas, celle de la majorité silencieuse, ne cesse de s’aggraver, malgré la déferlante de la posture « anti système ». Pour 89% des Français, les responsables politiques nationaux « ne tiennent aucun compte de ce que pensent les gens comme eux ». 64% font confiance à leur maire, mais 25% au président de la République. 70% pensent que la « démocratie fonctionne mal ». 83% font confiance aux hôpitaux, 82% à l’armée, 81% aux PME, mais 24% aux médias et 11% aux partis politiques… La politique inspire à 40% de la méfiance, 28% du dégoût, 10% de l’ennui, 3% de la peur, soit 81% de perception négative.