La Presse sous pression….


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Et si c’était Marianne qui était menacée de « dégager » ???

Il est intéressant d’assister aux gesticulations journalistiques du moment, suscitées par les incertitudes d’un climat politique qui heurte de plein fouet les certitudes d’une Presse totalement acquise à une idéologie en état de mort cérébrale.

Car notre caste journalistique a été formatée pour régner sur une société vouée à la « social-démocratie ». Or, partout, dans le monde, on assiste aux derniers soubresauts d’un courant politique qui se meurt, dévoyé par ses « zélites »…

La chute de la dynastie Clinton, en est un des symptômes, parmi tant d’autres. Elle s’accompagne, un peu partout dans le monde d’un « réveil des peuples »affligé du sobriquet de « populisme », un réveil qui fait craindre le pire à nos élites dont plus personne n’entend ni n’écoute les élucubrations intellectuelles nourries par « la pensée hors-sol » dont nos médias sont les principaux vecteurs.

L’onde de choc sur la Presse est considérable:

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/11/11/de-new-york-a-paris-l-onde-de-choc-trump-se-prolonge-dans-les-medias_5029235_3236.html

Les sondeurs et la Presse n’ont plus de prise sur l’Opinion. Et pourtant, Dieu sait si ils s’en donnent la peine !!!!

Car, la « social-démocratie » repose sur une idée simple: il faut laisser les riches s’enrichir pour pouvoir ensuite distribuer aux « classes populaires », le bénéfices de l’activité de ceux qui créent les richesses…

Comme l’explique Renée Fregosi dans le Figaro, « la social-démocratie est l’antithèse de la gauche radicale. Alors que Marx avait prophétisé la mort inéluctable du capitalisme paupérisant les masses, et son abolition par les prolétaires, les sociétés occidentales ont vu le capitalisme se développer en enrichissant certes de façon inégale mais globale y compris les travailleurs exploités. Tandis que Lénine persistait dans l’idée de mettre fin au capitalisme et de l’abattre par une révolution violente quitte à aller à l’encontre de la volonté populaire, les sociaux-démocrates comme Edouard Bernstein qui en théorisa le projet, répondirent en prenant acte du réel et en imaginant de maîtriser la puissance capitaliste pour le bien de tous. »

La social-démocratie s’est donc instaurée comme le cadre de négociations pour organiser un partage « de plus en plus juste » des richesses produites collectivement.

Ce système inspiré par une démagogie qui n’a pas honte d’elle-même,et qui consiste donc, au nom de « la fratenité » et de la « solidarité »  à « faire les généreux » avec « l’argent gagné par les autres », trouve ses limites dans une nation ruinée et quasiment en cessation de paiement,si elle n’était sous la perfusion d’un endettement massif qui commence à entamer profondément sa souveraineté, au point de voir sa politique étrangère et sous peu, sa politique intérieure dictée par ses créanciers arabes….

Quand il n’y a plus rien à redistribuer, la « social-démocratie » perd jusqu’à sa raison d’être : elle hésite aujourd’hui, à choisir entre un « communisme mou »façon Hamon ou un « socialisme autoritaire » façon Valls, et en s’accrochant désespérément à la « défense d’un modèle social que le monde entier (???) nous envie », et à celle des catégories sociales protégées que sont les « fonctionnaires » qui constituent le noyau dur de sa « clientèle électorale »….

Mais qui nous envie le déficit abyssal (160 milliards) de notre Sécurité Sociale ???

Quel Français se soucie, aujourd’hui du fait, qu’à partir du mois de Juillet de chaque année, l’État n’est plus en mesure de payer ses fonctionnaires, sans emprunter à des créanciers internationaux les moyens de faire face à ses dépenses ????

La France pourra-t-elle, rester encore longtemps le pays où l’on travaille le moins (1646 heures par an contre 1844 heures en Allemagne et 2000 heures aux États-Unis) et où l’on dépense le plus (57 % de notre PIB s’envolent chaque année en dépenses publiques, contre 44,5 % en Allemagne et 44,9 % au Royaume-Uni) ???

Voilà de bons sujets dont nos médias, s’ils n’étaient « conditionnés »,  auraient dû s’emparer depuis longtemps pour en faire la pédagogie….

Mais, pour que la Presse fasse son travail en alertant l’opinion sur cette question vitale pour l’avenir proche du pays, encore faudrait-il qu’elle ne vive pas, elle-même, à crédit.

Car dans ce pays, qui prétend illustrer une Démocratie exemplaire, et en donner leçon à la terre entière, la Presse n’est pas libre et encore moins indépendante.

Un article du Monde, passé inaperçu, nous en fournit l’illustration:

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/01/03/l-hebdomadaire-marianne-en-cessation-de-paiement_5057053_3236.html

Je cite « Le Monde »:

« Trois ans après avoir traversé une période critique, Marianne est de nouveau en grande difficulté financière. Comme l’a rapporté La Correspondance de la presse, mardi 3 janvier, le magazine créé par Jean-François Kahn et Maurice Szafran s’est déclaré en cessation de paiement à la fin du mois de décembre. Le tribunal de commerce de Paris devait statuer, ce jeudi 5 janvier, sur la situation du titre, qui devrait être mis en redressement judiciaire avec poursuite de l’activité, assorti d’une période d’observation de six mois. »

Ainsi, Marianne qui fit fortune dans « l’anti-sarkozysme » primaire, privé soudain de sa source principale d’inspiration est au bord de la faillite…..

Mais cet Hebdomadaire n’est pas le seul a être menacé. Toujours selon « Le Monde », ce « quotidien de référence » qui vit lui-même sous perfusion, grâce à l’argent des contribuables, alors qu’il est la propriété de « milliardaires  » de Gauche:

« Dans le paysage déprimé des magazines d’information (L’Express, L’Obs et Le Point ont vu leurs ventes s’éroder, parfois fortement) ». Et un peu plus loin :  » Et en novembre, la primaire de la droite a provoqué l’élimination de Nicolas Sarkozy de la course présidentielle, alors que l’anti-sarkozysme restait un fonds de commerce récurrent de l’hebdomadaire. »….

On trouve facilement sur internet, le montant des subventions allouées aux différents organes de la Presse quotidienne française:

http://droit-finances.commentcamarche.net/faq/33224-presse-subventionnee-les-20-journaux-les-plus-aides-par-l-etat

On comprend mieux ainsi, l’inquiétude agitée de nos journaleux, à la perspective de voir arriver au pouvoir, une Droite pure et dure, décidée à remettre les comptes de la Nation dans le bon ordre, en réduisant le train de vie d’un État boulimique, sous la coupe de socialistes dépensiers et peu soucieux de l’indépendance de la nation, une notion qui leur sort par les yeux…..

Le subventions à la Presse d’État, les niches fiscales dont bénéficient nos « journaleux » seraient-elle menacées dans un pays qui reviendrait aux règles élémentaire de la « bonne gestion », et qui rendrait la Presse à sa « liberté d’expression », à charge pour elle de trouver les thèmes qui attirent les lecteurs et qui assurent la pérennité de son existence dans une saine Démocratie ???