L’Histoire fait partie de mes passions. Mais pas « la petite ». Seule « la grande » m’intéresse.
Les « manipulations » de l’Histoire, à des fins idéologiques plus ou moins avouables, m’irritent, quand elles ne suscitent pas chez moi, des colères et parfois des révoltes.
J’ai souvent exprimé ici mes sentiments, à propos d’escroqueries intellectuelles, de mensonges d’Etat concernant les moments d’Histoire que ma longue vie a traversés : je n’y reviens pas.
Mais je veux néanmoins souligner encore une fois, que ceux que j’ai le plus souvent trouvés « à la manoeuvre », dans l’entreprise de déformation du réel, sont toujours les mêmes.
De culture marxisante, ils ont appris, et retenu, que l’enseignement de l’Histoire est un « instrument » dans le « conditionnement des masses ». Le but inavoué des ces apprentis sorciers, c’est « d’enfermer » les gens dans un imaginaire n’ayant que peu de rapports avec la « réalité », et de « tordre la réalité » dès lors qu’elle s’oppose à leur objectif d’enfermement.
Je regardais avant-hier soir l’émission intitulée « l’ombre d’un doute »sur la 3, avec, comme d’habitude, l’attitude critique de celui qui doute, précisément, de ces émissions de « vulgarisation spectacle », qui sous prétexte de « démocratiser » la connaissance de l’Histoire, nous racontent « des histoires » qui mises bout à bout servent à faire perdre ses repères de connaissance, à celui qui regarde.
Ainsi, cette émission, était consacrée à Louis XIV. Mais, au lieu d’évoquer l’histoire politique d’un règne qui a contribué à faire de la France ce qu’elle est devenue, l’émission était centrée sur la rivalité entre les deux dames qui ont marqué la vie intime de ce Monarque. Evoquer le règne du « Roi Soleil », sans parler de son oeuvre au service du rayonnement exceptionnel de la France, et ramener cette période historique à de minables petites histoires d’alcôves, c’est assez navrant.
Imaginons que dans quelques décades, on ne relate le règne de Normal 1er, qu’à travers ses aventures sentimentales, ses escapades nocturnes, et les rivalités entre « la Royal », la « Trierweiller »et la « Gayet »…..
C’est navrant, même si, à notre époque, il existe de beaux esprits qui considèrent que le destin de Mme de Maintenon, sortie de rien, et née en prison, face à sa rivale, « la Montespan », issue de la grande noblesse, a quelque chose de symbolique , et ressemble à la revanche de celle qui a su « prendre l’ascenseur social » de la courtisanerie.
Au risque de contrarier les historiographes « anti-calotins » qui ont vu dans Mme de Maintenon une pièce maîtresse du « Parti des Dévots »…..
Cela n’a rien d’anecdotique. Car cet épisode télévisuel mineur s’inscrit dans la vaste opération politique en cours, à laquelle Mme Vallaud-Belkacem prête le concours sournois de son beau sourire, dont le but est de détruire, dans l’inconscient collectif ,l’image de ceux qui ont contribué à la grandeur de la France.
Il suffit d’observer l’actualité pour constater qu’une entreprise de déconstruction de notre héritage culturel, de nos repères anthropologiques, des liens qui fondent notre société, des repères qui furent ceux de nombreuses générations, et notamment des repères historiques, est en cours.
Si des personnalités aussi importantes et aussi différentes que Pierre Nora, Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Régis Debray, Michel Onfray et bien d’autres encore, en viennent à partager un diagnostic alarmant, c’est qu’il se passe quelque chose!
Mais à cette prise de conscience, Mme Belkacem ne répond que par le mépris de ceux qu’elle considère comme des « pseudo-intellectuels », et par l’insulte.
Elle tente de « passer en force » pour transformer l’école, haut lieu de l’accès aux valeurs républicaines traditionnelles, en un lieu de rééducation idéologique en la détournant de sa mission originelle de transmission du savoir.
Au nom d’un « égalitarisme redistributeur » dévoyé, on veut nous faire croire que la réussite scolaire est entièrement conditionnée par les origines sociales des élèves, comme si la motivation individuelle pour la réussite, le travail, et donc le mérite n’avaient rien à voir à l’affaire.
Qui n’a pas constaté, dans son entourage ou dans son expérience personnelle d’étudiant, que des fils ou filles issus de milieux modestes réussissaient souvent mieux dans leurs études que des « fils ou filles à papa »issus de familles bourgeoises ou nés avec une cuillère en argent dans la bouche ???
Les seconds imaginent que la sécurité, le confort, l’aisance dont ils ont bénéficié chez Papa et Maman leur seront assurés pendant toute leur existence. Alors que les premiers luttent âprement pour « s’en sortir », et s’accrochent à leurs études pour y parvenir….
J’en parle d’expérience !!!!
Cette escroquerie intellectuelle sert à justifier une entreprise dont les motivations sont purement idéologiques.
La déconstruction de la transmission, l’appauvrissement des savoirs, ajustés à la capacité d’acquisition des médiocres, la fascination pour le numérique, censé devenir le substitut à l’apprentissage et à la mémoire, tout cela est destiné à la réduction des meilleurs au profit des médiocres. En clair, de ceux qui bossent au profit des fainéants(1).
La droite porte sa part de responsabilité dans le développement de ce processus. Car, effrayée par la puissance et la capacité de nuisance du « mammouth », elle a trop souvent reculé devant les offensives menées par le « clan des pédagogistes », et refusé de s’attaquer à ce lobby puissant.
De même que la droite n’a pas eu le courage de s’opposer aux entreprises de dénigrement systématique de l’Histoire de notre pays.
Elle n’a pas su réagir et apporter des réponses historiquement fondées aux tentatives de ceux qui veulent enfermer notre Histoire dans la seule évocation des pages sombres, – que nous avons le devoir d’assumer, même si nous ne nous en sentons pas responsables -, et à nous contraindre à une « repentance » éternelle…..
« Tout ce qui rappelle tant les racines chrétiennes de la France que le fait national (conflits, annexions de provinces, traités entre États) se trouve passé sous silence », a déploré dans Le Figaro Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’École de hautes études en sciences sociales (EHESS).
Comment pouvait-il en être autrement quand on se souvient que Chirac, Président de la République à l’époque, s’était opposé personnellement à ce que les racines chrétiennes de l’Europe soient évoquées dans le Préambule du projet de Constitution européenne mort né ????
Le « détricotage » de notre tissus social, les tentatives d’aliénation intellectuelles des jeunes générations, sont en cours. Le mouvement s’est accéléré, au cours d’un quinquennat qui a montré les limites de la capacité réformatrice d’ un Parti Socialiste qui, faute d’avoir pu remplir ses promesses de révolution sociale, reporte tous ses efforts sur des velléités de révolution sociétale silencieuse…
Si elle revient au pouvoir, ce qui est loin d’être acquis, la droite a du pain sur la planche pour mettre en oeuvre un vrai projet d’Education républicain débarrassé des scories répandues par une gauche vérolée en son noyau, par un marxisme résiduel, un trotskisme latent, et l’héritage d’un Mai 68 toujours présent…..
(1).-http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/vallaud-belkacem-et-la-haine-de-l-excellence-08-06-2015-1934467_1886.php