Le hasard m’a fait tomber successivement – sur France 2 et sur une chaîne espagnole – sur une apparition de Manuel Valls, notre « médiatique » nouveau ministre de l’intérieur. Car s’il y a mis le temps, Manuel Valls est enfin parvenu, grâce à l’élection de Hollande auquel il avait fini par se rallier, à un poste de Ministre.
Je dois dire que j’ai été agréablement surpris par le personnage.
Certes, je savais que Manuel Valls ne faisait pas partie des Socialistes enragés, et que c’était un Socialiste calme, réaliste, l’un de ceux qui ne sont pas arc-boutés sur des positions purement idéologiques, en somme, un « Socialiste convenable ».
Mais pour la première fois, je l’ai vu « fendre l’armure », pour utiliser une expression que les médias affectionnent.
Devant Pujadas, il évoquait son parcours personnel de fils d’immigré espagnol, naturalisé Français à l’âge de 8 ou 9 ans,et il exprimait, avec un calme et une sincérité touchante, son attachement au pays qui l’a adopté, sa fidélité aux valeurs qui fondent la République, et son admiration pour la culture et pour l’Histoire de la France.
Mais devant la télévision espagnole, devant un parterre de journalistes, et en présence du Ministre de l’Intérieur de ce pays ami, il a réitéré l’affirmation de ses sentiments: sans renier les origines de sa famille, il a réaffirmé qu’il se sentait profondément français.
S’exprimant dans un Espagnol parfait, il a réaffirmé, avec une sincérité émue qui a certainement produit son effet sur les journalistes présents, à en juger par les commentaires de la Presse espagnole, sa fidélité aux valeurs républicaines de la France, et a évoqué la capacité reconnue de ce pays, à intégrer, à assimiler même, des immigrés de toutes origines qui deviennent de vrais Français assumant ces valeurs et même l’Histoire parfois tragique, parfois contestable de ce pays.
Cela a d’autant plus de force de signification, et de valeur symbolique, que le passé des relations entre la France et l’Epagne n’est pas tapissé de roses: les guerres napoléoniennes ont laissé ici des souvenirs sanglants, perpétués, par l’image,au Musée du Prado à Madrid, par Goya et son tableau sur « les fusillés »…
C’est la première fois que je l’entendais s’exprimer ainsi.
J’ai presque cru entendre le discours mille fois entendu dans ma famille, qui, il y a cent cinquante ans a choisi la France…..
Que l’on ne se méprenne pas. Mon propos n’a rien d’une adhésion aux orientations politiques de Manuel Valls.
Il s’agit, ici, de l’homme, de son parcours, de son choix de destin,et de la force de son affirmation d’appartenance à la communauté des Français. Et sur ce point, je lui « tire mon chapeau ».
Car, il est bon qu’un Ministre, et pas des moindres, s’exprime ainsi. Des « immigrés » comme lui, on en redemande. Ils sont l’honneur de la France, et même quelques fois sa fierté.
Il m’est arrivé souvent, d’être traité, sur ce blog, de « xénophobe »par des « xénophiles » enragés: des crétins qui n’ont rien compris à mon discours qui s’adresse, avec une ironie parfois féroce, je veux bien le reconnaître, aux « immigrés » qui, en permanence, crachent dans la soupière, et qui s’imaginent qu’ils trouveront leur place, en toute quiétude, dans ce pays, en piétinant ses symbôles, en insultant son Histoire, en vandalisant ses écoles et ses bibliothèques, et en proclamant ouvertement, qu’ils sont là pour « niquer la France », et que leur religion les place au-dessus de nos Lois.
Ceux-là, je les méprise. Les autres, d’où qu’ils viennent je les respecte et même, très souvent, je les admire.
Le changement c’est tout de suite ou maintenant ?
Je suis sûr que Manuel Valls, récent français d’origine étrangère, est très sincère quand il exprime sa reconnaissance et sa fidélité envers son pays d’accueil. Un pays qui a fait de lui, un élu et aujourd’hui un ministre de la république française. Il lui est désormais facile d’expliquer comment d’autres français d’origine étrangère, « white ou blackos », peuvent également réussir le même parcours. Démentez l’existence des zones de non droit, en y allant tenir le même discours, associations, maisons de quartiers…. bref, étonnez-nous monsieur le ministre !
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@Leila:
C’est en effet un clin d’oeil au grand Jacques. Encore un qui, tout en restant profondément Bruxellois, avait choisi la France, et le Français ( et non le Flamand) pour donner libre cours à son talent.Si bien que beaucoup de Français avaient fini par oublier qu’il était Belge.
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Ceux-là rendent untrès mauvais service au autres, c’est-à-dire à ceux qui voudraient faire oublier (tout en restant fidèles à leurs racines ) qu’il sont issus de l’immigration ou qu’ils sont descendants d’immigrés, tant leur désir de s’intégrer à la communauté des Français est puissant.Ce sont eux les responsables de toutes les manifestations de rejet, et de toutes les incompréhensions qui entourent le phénomène de l’immigration.
Au fond ils disent aux Français, « acceptez-moi, tel que je suis, et laissez-moi vivre ma vie ici comme si j’étais encore « là-bas ». Et beaucoup de Français finissent par leur répondre « non !!! vous êtes ici en France et vous devez vous adapter aux Lois, aux coutumes, aux usages et aux règles de la vie en commun. A défaut, vous vous retranchez vous-mêmes de la communauté des Français. Et si vous refusez cette démarche, et bien retournez vivre « là-bas »……
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Et j’ajouterai que je partage tout-à-fait votre opinion en ce qui concerne la manière dont certains « immigrés » se comportent vis-à-vis des us et coutumes du pays qui les a accueillis!
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Je ne me mêle généralement pas des affaires qui relèvent de la politique politicienne mais là je dois dire que j’apprécie beaucoup le clin d’oeil à Jacques Brel!
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Cher Monsieur,
Non seulement vous écrivez très bien, mais vous êtes un honnête homme, au sens le plus noble de l’expression. On ne peut que partager les idées et les sentiments que vous exprimez dans votre billet. Continuez ainsi, vous nous faites du bien. AMM.
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Eh bien voilà un billet qui est tout à votre honneur Monsieur Berdepas.
J’ajouterai qu’il ne me paraît pas que le Président de la République fasse partie des « Socialistes enragés », pas plus que les Membres de son Gouvernement.
jf.
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