J’ai terminé aujourd’hui, la lecture de « Soumission » ( « Islam », en Arabe ) , le roman de Houellebecq à l’origine de polémiques dont nos médias raffolent.
Les voix de la « pensée correcte » se sont élevées pour dénoncer le message sulfureux de ce livre qui évoque le lent glissement vers une islamisation douce, d’une France écartelée entre ceux qui sont enfermés dans le confort du déni de réalité et ceux qui, désespérément, tentent de défendre une identité en voie de dissolution.
Dans cette fiction, ressentie par certains comme une provocation, l’islam se présente, dans l’indifférence et le désenchantement des Français, comme une sorte de moindre mal face à la décomposition d’une société post-moderne qui ne sait plus où elle va, et qui, ayant renoncé à revendiquer ses racines ne sait plus d’où elle vient, car elle a passé par « pertes et profits » l’héritage des générations qui l’ont précédée.
Le « relativisme » ambiant, devenu la philosophie à la mode chez nos « zélites » intellectuelles, qui infère que « tout se vaut », toutes les cultures, toutes les religions se valent, aboutit à une sorte de déterminisme du déclin.
A la génération de « l’Homme Révolté » de Camus, a succédé la génération de « l’Homme indifférent » de Houellebecq.
Le personnage central de ce roman, en toute lucidité, assiste à cette décomposition avec une sorte d’indifférence blasée. Le déclin d’un pays gouverné par une génération de politiciens corrompus, à l’égo démesuré, incapables d’un sursaut, lui est indifférent. Il observe avec une douce ironie, et une acuité cynique la prise de pouvoir, sans combat, du Parti des Musulmans de France. Son existence, qui ressemble à celle de nombre de nos contemporains, baigne dans la banalité d’un vide quotidien, ponctuée par des moments de sexualité réveillée par la rondeur de fesses féminines , mais qui, très vite, le ramènent à une décevante réalité: « la chair est triste »….
En fait, et contrairement à ce que les critiques de la « bien-pensance » ont voulu faire croire à ceux qui ne liront jamais le livre, il n’y a aucune trace d’islamophobie dans ce livre. Bien au contraire.
l’Islam se présente à une société bobocratisée comme une religion structurée et vigoureuse capable de devenir un recours et une alternative pour des générations émasculées, qui, épuisées par la recherche éperdue du confort, du bien-être matériel, du libertinage, et par la poursuite des illusions idéologiques les plus folles, sont confrontées à une vacuité spirituelle sans précédent.
L’Islam propose une société virile où la polygamie devient la norme ce qui n’est pas sans séduire des bobos, qui ont épuisé les plaisirs du « butinage » sexuel, des annonces coquines de Libération, et des clubs échangistes parisiens.
A Droite comme à Gauche, tous les mots dont on a abusé, sont usés. Il n’y a plus aucun message crédible susceptible de « mobiliser » les énergies, car, de surcroît, il n’y a plus d’énergie au sein de cette génération de « fatigués », guettée par le « burn-out », gavée de « came » et d’anti-dépresseurs .
Les idées des « Lumières », celles héritées de la Révolution, les « valeurs » qui fondent l’Etat Républicain se sont dissoutes dans un galimatias fait de « novlangue », de mots creux et de fausses « valeurs ».
La Gauche a accueilli le roman de Houellebecq avec un dédain froid quand elle ne l’a pas classé parmi les ouvrages imbéciles, et islamophobes.Comme d’habitude, tout ce qui ne penche pas à gauche, ne mérite qu’invective et mépris. La droite nationale, elle, s’est contentée de considérer l’accession au pouvoir d’un parti islamiste décrite dans ce livre, comme la confirmation de ses craintes et de ses avertissements sur les dangers d’une immigration incontrôlée….
En fait, ce qui est intéressant, au-delà du livre lui-même, c’est la manière dont la « classe intellectuelle » française l’a reçu.
Les rares débats de qualité aux quels ce roman a donné lieu, montrent que les « zélites » françaises ne sont plus en mesure de produire un discours idéologique cohérent s’opposant au sentiment de déclin qui a envahi la société française.
Les réactions provoquées par ce livre montrent, en outre, que la France s’est irrémédiablement divisée dans le domaine des idées. « Soumission » décrit un corps social français déboussolé. Mais rien, dans les débats entendus, ne permet de penser qu’il existe, parmi nos « zélites » le moindre projet capable de remédier aux incertitudes d’un avenir plein de menaces.
L’hexagone va vers la guerre civile selon Eric Zemmour. Ceux qui contestent Zemmour prêchent en faveur de la paix civile , à condition de retrouver les joies du « vivre-ensemble » grâce à toujours « plus de professeurs dans l’Enseignement » et « plus de laïcité »….Des mots, des mots….
En refermant le livre, on est tenté de se dire qu’il se peut que la partie soit déjà jouée et que pour la France il soit d’ores et déjà trop tard. En effet, comment reconstruire une identité nationale sur un socle aussi disparate que celui de la France d’aujourd’hui, avec ses cultures, ses communautés et ses religions.
D’ailleurs le « projet » ( ??? ) européen s’oppose à la renaissance d’une fierté nationale présentée par les « zélites » comme une conception ringarde face à un avenir mondialisé. Marine Lepen l’a compris, elle qui veut tourner le dos à une Europe technocratique qui ne veut rien entendre d’une « Europe des Nations ».
Mais restent ceux qui ne croient pas nécessairement à la fatalité dans l’histoire : les « beaufs », dont je suis.
Ceux-là sont décidés à se battre. Car il va falloir se battre pour défendre ce que nous sommes et pour préserver une vraie « liberté d’expression », afin que l’on puisse continuer à débattre sans tabous, que l’on puisse, enfin, appeler un chat, un chat, sans être qualifié de nervis d’extrême droite, suspecté de racisme et accusé tantôt de « stigmatisation », tantôt d’amalgame.
Et tenir « la dragée haute » à des « zélites » qui prennent pour des brêles, tous ceux qui ne partagent pas leurs idées fumeuses, et leur attirance obscène pour l’Islam même « modéré »…..
Au moment de conclure ce billet, j’entends le débat, sur France 5, dans l’émission « C’est dans l’air ». Surréaliste. Un concours de revendications victimaires entre Juifs et Musulmans dont les Chrétiens qui ne sont pas encore minoritaires dans leur pays, sont absents….
Les Français sont désormais les victimes d’une xénophobie revendiquée, dans leur propre pays.