L’irruption soudaine de Macron dans le paysage politique français, à l’occasion de la dernière élection présidentielle, a produit l’effet d’une secousse sismique sans précédent, provoquant l’effondrement des piliers de la vie démocratique du pays qu’étaient les Partis politiques traditionnels, et engloutissant sous la vague du tsunami qui s’en est suivi, toute une génération de politiciens usés par l’exercice d’un pouvoir qui leur échappait de plus en plus au profit de la technostructure européenne de Bruxelles.
La jeunesse de Macron, son parcours intellectuel, son appartenance aux élites standardisées issues des Grandes Écoles de la République, son parcours professionnel dans les Grands Corps de l’État, son passage dans « la » Grande Banque d’Affaires, ont suscité la fascination d’une génération de quadras, de même que « l’originalité » de sa vie sentimentale en raison du couple étrange qu’il forme avec son épouse qui fait rêver toutes les « cougards » de la planète….
La piétaille des courtisans relayée par des médias sans scrupules s’efforcent de tresser sa légende et en ont font déjà un « personnage de roman » qui aurait pu inspirer Balzac, un Rastignac digne de figurer dans sa « Comédie Humaine ». Ce jeune homme, « bien sous tout rapport », qui venant de la Province « monte à Paris », avec l’ambition de conquérir les sommets du pouvoir fait, en effet, irrésistiblement penser au Rastignac de notre littérature.
Qui n’a pas été déconcerté à la lecture de Balzac par ce jeune homme ambitieux, originaire lui aussi de la France profonde, qui regarde la « bonne société » parisienne avec des yeux à la fois surpris et gourmands, et qui va se montrer prêt à tout pour parvenir à ses fins.
On dit qu’Adolphe Thiers, alors jeune libéral ( qui deviendra plus tard, lui aussi, Président de la République), aurait servi de modèle à Balzac. En effet, comme Thiers, Eugène de Rastignac épouse la fille de sa maîtresse. Macron lui, n’a fait qu’épouser celle qui avait été son professeur de lettres avant de devenir sa maîtresse…..
Une histoire sentimentale qui, si elle avait été révélée en son temps aurait pu valoir à Brigitte des poursuites judiciaires : il n’y a pas si longtemps, une jeune enseignante avait été poussée au suicide pour avoir séduit un de ses jeunes élèves et en avoir fait son amant. Sa mort avait été évoquée, avec embarras, par Pompidou, alors Président de la République, en citant de très beaux vers de Paul Eluard :
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Le mystère de l’irruption de Macron, de même que celui de la réussite qui l’a porté au sommet de l’État inspireront sans doute, un jour, de talentueux romanciers.
Je me suis amusé à décrire la trame – imaginaire – du roman – ou du scénario du film – de sa spectaculaire ascension qui inspirera peut-être un auteur à court d’inspiration ou un « réalisateur » audacieux, désireux de raconter ce « conte de fées » pour citoyens naïfs dans lequel un homme inconnu du grand public un an auparavant, jamais élu au suffrage universel, a pu en moins de deux ans rassembler autant d’argent en si peu de temps, créer un parti politique, l’animer et le porter au pouvoir.
Car on sait maintenant, même si nos médias sont restés étonnamment discrets sur ce point, qu’Emmanuel Macron a dépensé 16,7 millions d’euros pour sa campagne. C’est même le candidat qui a dépensé le plus !!! Mais personne n’a eu, parmi nos journaleux d’investigation, la curiosité de réaliser des recherches sur l’origine d’une telle quantité d’argent réunie en si peu de temps…..
Acte I :
Macron, sujet brillant qui a échoué par deux fois au concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure car il se destinait, à l’origine, à une carrière littéraire, entre à l’ENA où il se fait remarquer par son agilité d’esprit et ses qualités de comédien qu’il doit à la pédagogie de celle qui a été son professeur, puis sa maitresse avant de devenir sa femme.
Sorti « dans la botte », – comme ils disent -, il choisit l’Inspection des Finances , corps d’élite, où il ne restera pas longtemps, car « remarqué » par Jacques Attali, il pantouflera assez vite pour devenir banquier d’affaires associé-gérant chez Rothschild. Il entre ainsi de plein pied dans le monde des affaires politico financières et dans celui des fusions -acquisitions d’Entreprises.
Remarqué dans ce monde étroit, par Henri de Castres Président d’AXA mais aussi président du Groupe Bilderberg, un rassemblement annuel de plus d’une centaine de membres essentiellement américains et européens, et dont la plupart sont des personnalités influentes de la diplomatie, des affaires, de la politique et des médias, il suscite la curiosité et l’intérêt.
Ces personnalités voient, en effet, en Macron un sujet brillant, volontaire, habile et audacieux et surtout chanceux ce qui, en politique, constitue un facteur de succès apprécié. Ils voient en lui l’homme capable d’affronter le regard critique de ceux qui connaissent sa vie privée, et surtout, capable de se lancer à la conquête du pouvoir et d’infléchir la politique économique et industrielle française dans le sens voulu par les grands intérêts qui sont les moteurs de l’économie mondiale. Ils le jugent assez ambigu et assez habile pour neutraliser, en les divisant, les syndicats, et pour conduire, enfin, la France sur la voie d’une politique libérale à l’anglo-saxonne.
C’est d’ailleurs ce que Macron, oubliant sa jeunesse au Parti Socialiste, tentera de faire à son poste de conseiller économique à l’Élysée, sans parvenir à faire fléchir Hollande et son gouvernement.
Lors d’une réunion du Groupe Bildelberg à Copenhague du 29 mai au 1 er juin 2014, où sont présents de nombreux banquiers notamment ceux de la Deutsche Bank, Christine Lagarde de FMI, Benoit Coeuré, ancien de la BCE, Macron est invité à participer aux débats. Jacques Attali, qui navigue avec l’aisance d’un ancien sherpa de François Mitterrand dans tous ces milieux lui sert toujours de mentor.
Au cours de cette réunion, il est décidé de faire pression sur Manuel Valls pour que Mr Macron soit ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls II en remplacement d’Arnaud Montebourg trop instable et imprévisible.
Jean-Pierre Jouyet est contacté et chargé d’influencer François Hollande. Macron est donc nommé Ministre le 26 août 2014.
De son côté, De Castries voit Valls et lui suggère de faire un geste vis-à-vis du patronat, afin de redorer son blason, lui laissant entendre qu’il en serait récompensé…..
Le 27 août Valls participe à l’université d’été du MEDEF et il prononce un discours salué par une longue «standing ovation ». Les financiers pensent avoir réussi leur coup. Le patronat est satisfait mais le trouve encore trop timide dans ses réformes. Ils le poussent à faire la loi « Macron 2 ». Mais Valls s’y oppose, – sentant le danger que représente pour son destin futur, la montée de Macron -, et donne le projet de réforme à Myriam El Khomry, chargée « d’e l’adoucir »….
Les financiers sont furieux contre Valls et décident sa perte, Valls les a trahis. Il le paiera cher.
Cependant Macron réussit à faire inclure dans la loi la réécriture du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud’homales. Valls, furieux, rétrograde Macron dans l’ordre protocolaire du gouvernement à l’occasion du remaniement réduit de février 2016. Les hostilités entre les deux hommes sont ouvertes !!!
Acte II.
Le 21 mars 2016 De Castries, Gattaz (MEDEF), Mario Draghi (BCE), John Cryan Deutsch Bank, des financiers et les patrons des groupes de presse, Bolloré, Drahi, Bergé se réunissent à Francfort, et décident de franchir une étape et d’épauler Macron pour la création d’un parti dévoué à leur cause.
Macron sera épaulé et financé pour créer un parti politique destiné à destabiliser les vieux partis traditionneles empêtrés dans des combats « d’egos » entre petits chefs.
La manipulation est simple: la presse écrite doit lui consacrer de nombreuses unes, notamment la presse féminine, Paris Match et la presse destinée aux jeunes. La télévision doit le présenter comme le gendre idéal.
Bolloré aurait eu cette réflexion : « Puisque la mode est aux couguars et aux MILF mettons sa couguar à la une, c’est tendance, les jeunes vont kiffer ! ».
Les patrons de presse créaient des groupes de travail uniquement dédiés à l’image et à la communication Macron. Certains journalistes sont chargés de la promotion de son image dans les médias.
Les financiers vont s’atteler à la création du parti. Ils créent deux associations :
l’« Association pour le renouvellement de la vie politique » et l’Association de financement du parti ».
La deuxième sera financée par des fonds privés. De Castries et Gattaz invitent Mr Logerot le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques avec Mr Dargnat qui prendra la présidence de l’association de financement du parti, un ancien de BNP Paribas Assets Management.
La machine est en marche. Le 6 avril 2016 le parti est créé. On l’appelera « La République en marche » !!!
L’argent des groupes financiers abonde, la campagne est lancée. Fin avril 2016, Edouard Philippe maire du Havre est invité par De Castries et Bolloré (après avoir consulté Juppé), à Paris. Ces derniers lui demandent de soutenir Macron puis ils invitent le futur premier ministre à la réunion Bidelberg qui se tient du 10 au 12 juin 2016 à Dresde. Une réunion se tient avec Christine Lagarde, Baroso et d’autres financiers.
Parallèlement se tient une autre réunion à Berlin où il est décidé de faire de Macron le Président de la France. Sont présent des financiers, le patron de la BCE, Drahi, Bolloré, Bergé et surprise : Mr Louvel Président du Conseil supérieur de la Magistrature.
Ils sont rejoints le temps d’un dîner par Madame Merkel.
Dans le même temps, il faut penser à décrédibiliser Hollande.
Un débat doit avoir lieu le 14 avril 2016 sur France 2. Les patrons de presse font pression sur Michel Field, patron de l’info du groupe France Télévision, pour que ce soit Léa Salamé, journaliste aux dents longues, multimillionnaire par son mariage, et bobo moraliste, qui anime le débat.
Le 14 avril 2016 elle fait « le sale boulot » et François Hollande ne sera pas épargné….
En novembre, les primaires de droite sont ouvertes. A la surprise générale, Fillon gagne. Jugé trop frileux dans son programme, manquant de « fiabilité » et insuffisamment « pilotable » par les financiers, « ils » décident de l’éliminer.
L’affaire Fillon est lancée: bien d’autres élus de droite et de gauche font travailler leur conjoints ou enfants comme « Assistants Parlementaires plus ou moins fictifs. « Ils » le savent, car toute la classe politique connaît cette « combine » destinée à arrondir les revenus des Parlementaires.
Mais, peu importe : Fillon doit être éliminé à tout prix.
Des rendez-vous sont pris par des informateurs dépêchés par les grands groupes de presse avec des journalistes du Canard Enchaîné et de Médiapart, journaux qui ont vu leurs subventions augmenter en 2017, comme par hasard.
Gaspard Ganzter, conseiller de Hollande mais aussi camarade de promo de Macron à l’ENA, rencontrera le patron du Canard début janvier et lui fournira les éléments de culpabilité nécessaires pour couler Fillon.
Le déchaînement des médias contre Fillon est organisé. C’est un vrai tir de barrage. Mais il est primordial, dans cette période critique d’éviter de dénoncer les personnalités politiques qui seraient susceptibles d’être accusés des mêmes délits.
L’homme à abattre c’est Fillon. Pour les autres, on verra plus tard.
De l’autre côté, ordre est donné de faire mousser le Front National, sachant que dans l’hypothèse d’une confrontation Macron/Le Pen, Macron serait assurément élu.
La Machine médiatique est en route, les magistrats sont dans la boucle ; peu importe si cette campagne est nauséabonde, mais Macron doit sortir vainqueur coûte que coûte.
Acte III:
Lors d’une entrevue, entre Macron, Drahi, et Bolloré, Drahi dit à Macron : « Ne brusque pas les français, dis-leur ce qu’ils veulent entendre, ce sont des veaux, ils veulent une idole, un homme providentiel, ils sont dans le délire d’une « Présidence incarnée ». Ils haïssent les gens qui réussissent et gagnent de l’argent, ils veulent que tu sentes le pauvre. Sache les séduire et les endormir et nous aurons ce que nous voulons. Beaucoup de gens (financiers et grands patrons) comptent sur toi, ne les déçois pas ! Sers-toi des gens du spectacle, du show-biz, de tous ces arrivistes qui se disent de gauche parce que cela fait bien, qui critiquent les financiers et l’argent, mais sont les premiers à faire de l’évasion fiscale, tu verras, ils viendront te lécher les fesses par intérêt. Ce sont les pires.»
Bolloré lui dit : « Le Français veut de l’information instantanée, du scoop, il ne réfléchit pas : du foot, des émissions débiles, du cul, de la bière et il est heureux, il faut lui servir ce qu’ils veut ! »
Acte IV :
Réunion le 11 avril 2017 avec De Castries, Drahi, Jouyet, et d’autres personnages influents avant le 1er tour des élections, la ligne médiatique est définie, la presse est dévouée à Macron. Mais Mélenchon inquiète encore, ainsi que les marques de défiance des français envers la politique.
Le 23 avril 2017 ils sont rassurés, Macron est en tête avec 24%.C’est court, mais c’est suffisant.
Drahi félicite Macron et lui dit : « Tu es Président, les français n’auront jamais les couilles de voter Le Pen et les autres tordus vont venir te lécher les fesses et voteront pour toi ! ».
Cela se termine à la Rotonde… Macron savait qu’il avait gagné.
Le 24 avril la bourse prend 7 points, les places financières sont aux anges ! Ces élections présidentielles ne furent qu’à un seul tour, magnifiquement orchestrées par, les médias, la finance et le CAC 40. Les français n’y ont vu que du feu !
Le 7 mai 2017, Macron est proclamé élu et nos patrons de presse et les « communicants » vont mettre leur redoutable plan « en marche ». Le spectacle du Louvre est un délire narcissique dont l’analyse révèle bien des traits de caractère de Macron qui peu à peu , à coup de petites phrases, révèlera sa vraie personnalité aux Français: un garçon brillant, dévoré d’ambition, prêt à tout pour arriver à ses fins. C’est ce que ses mentors attendaient de lui.
Acte V:
Reste maintenant la dernière étape : les législatives. Faire élire 50% à l’Assemblée Nationale de personnes qui n’ont jamais touché à la politique ou eu accès à un mandat électoral. Cette manœuvre est organisée depuis Paris dans le cadre d’un mystérieux processus de sélection par internet. Le but est d’affaiblir le pouvoir législatif, le cœur de la démocratie, en mettant en place une sorte d’aréopage de godillots qui seront à la botte du régime.
Là aussi, personne ne posera la question du financement de toutes ces candidatures.
« Il faut que tout change pour que rien ne change ».
Au second tour des législatives, Macron obtiendra une très nette majorité. Le changement est devenu le moteur de la vie politique. Le peuple a élu la celui que les financiers et les patrons de presse avaient choisi.
Mais,il y a un os : 16 millions de personnes se sont abstenues ou ont voté blanc, pressentant que derrière cette élection « il y avait un loup »….
« En même temps », « et de droite et de gauche »: les Français lassés des oppositions traditionnelles qui n’ont, il est vrai, jamais démontré leur capacité de répondre aux redoutables défis que le pays doit surmonter, ils ont voulu « essayer autre chose ». Ils tombent dans le panneau.
Et l’on assiste au spectacle pathétique de ces socialistes contraints de voter des lois qu’ils combattaient sous Hollande, et de ces Républicains avides de retrouver un petit ministère qui avalent piteusement des couleuvres dans un esprit « constructif »….
Tout ce qui précède est, bien entendu, sorti de mon imagination. Je ne connais pas la suite de ce roman. Il appartiendra aux Français de l’écrire. Mais ce que je sais, c’est que Macron est condamné à réussir, car son échec risquerait de plonger la France dans une aventure dangereuse, car il n’y a plus d’autre perspective d’alternance, pour le moment, que l’Aventure….
Macron sera jugé sur ses résultats. Si ceux-ci ne sont pas au rendez-vous, tous les talents de communicants qui l’entourent ne suffiront pas à endiguer la colère qui monte dans la France d’en-bas sur laquelle, imprudemment, nos « zélites » ont tiré un trait.
Évidemment, je le répète, toute cette histoire est romancée. Mais la réalité n’en est pas très éloignée. Je laisse aux romanciers du futur le soin d’y apporter la marque de leur talent….en attendant que les Historiens nous éclairent sur cette page obscure de notre Histoire récente !!!