Justice et politique.


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L’incursion de l’autorité judiciaire dans le processus électoral destiné à désigner le futur Président de la République française ne peut pas ne pas interroger ceux qui observent la vie politique de ce pays, au bord du chaos, sur la neutralité et l’indépendance d’une partie du corps judiciaire.

Il n’échappera à aucun observateur attentif de la vie politique française qu’une partie du corps judiciaire est engagé dans un combat idéologique dont les manifestations sont multiples et vont de l’affichage du « mur des cons » dans les locaux de l’une des organisations syndicales les plus à gauche, jusqu’aux nombreuses décisions de justice dont l’orientation manifeste soulève, dans la Police, une colère sourde dont on peut craindre qu’elle ne s’exprime dans le chaos qui menace le pays et dont les symptômes, nonobstant un silence médiatique tout aussi préoccupant, s’expriment à travers la guerre civile larvée qui se développe dans nos banlieues….

Il est difficile de ne pas s’interroger sur le fait que depuis plusieurs décennies, et à chaque élection Présidentielle, une nouvelle affaire concernant le candidat de la Droite, explose opportunément, pour ternir l’image d’un camp représentatif d’un courant d’opinion, pourtant majoritaire en France.

Alors que les « affaires » concernant la Gauche sont trop souvent minimisées, quand elles ne sont pas occultées par les médias….La vie secrète de Mitterrand aux frais de la République en est un des exemples les plus évidents.

Souvenons-nous : Il y eut « les diamants de Giscard », puis les neuf procédures judiciaires engagées contre Chirac

(http://premium.lefigaro.fr/politique/2009/10/30/01002-20091030ARTFIG00395-jacques-chirac-et-les-affaires-.php). 

Ne parlons pas de innombrables « affaires » accrochées au candidat Sarkozy dont aucune à ce jour n’a abouti à une condamnation, et pour finir,  de celles qui aujourd’hui concerne François Fillon, dont on aura compris que si elles entachent l’image de Fillon sur un plan moral, elles sont encore loin de laisser prévoir une condamnation, tant elles sont contestables, selon de nombreux juristes non engagés, sur le plan de la légitimité constitutionnelle….

Tout se passe comme si une Gauche – dominée pendant trop longtemps par une social-démocratie dont le déclin s’étend à tous les pays qui en ont fait le paradigme d’un bonheur sans sacrifices ou qui se sont laissé endormir au son des sirènes du marxisme – ,  à court de solutions crédibles et d’arguments n’avait plus d’autres armes pour lutter contre ses adveraires de Droite, que l’instrumentalisation d’une Justice complaisante….

Il est clair que le lynchage juridico-médiatique dont Fillon fait l’objet depuis sa large victoire aux Primaires vise à éliminer le seul candidat ayant une expérience de gouvernement, une vision européenne et internationale claire et équilibrée, ainsi qu’une crédibilité susceptible de faire que la France retrouve sa place dans le monde.

On peut comprendre que ceux qui n’apprécient pas sa personnalité, ou son attitude à l’égard de Sarkozy, ou qui lui tiennent rancune de les avoir battus lors des primaires, soient sur la réserve à son égard. Mais ce qu’ils doivent placer au-dessus de tout, c’est le destin de la Nation, l’avenir de ses enfants, et ils doivent placer leurs sentiments ou leurs ressentiments au second rang de leurs préoccupations.

Cependant, le lynchage médiatique dont Fillon fait l’objet depuis un mois a quelque chose de stupéfiant.

Certes, les faits qui lui sont reprochés sont choquants mais ils se rapportent à des mœurs largement répandues dans la classe dirigeante. Le faire payer, pour expier des fautes largement répandues, même parmi ceux qui l’accusent, en ignorant tout le reste, s’apparente à une forme d’acharnement peu équitable.

Céder aujourd’hui à l’hystérie d’un lynchage serait donner une prime au chaos et renoncer à toute forme d’avenir politique. Car il est clair que le désir d’éliminer Fillon de cette élection répond à celui d’échapper aux réformes difficiles qu’il propose aux Français pour redresser la situation d’un pays qui jusqu’ici a tourné le dos à tous les efforts consentis par des pays européens qui sont aujourd’hui sur la pente du redressement. Un pays qui, par laxisme et refus des sacrifices, préfère suivre la pente de la facilité et du déclin qui sont la marque de ceux qui tentent d’anesthésier les Français.

Les Français, et tout particulièrement ceux qui sont de « sensibilité de Droite » devront longuement réfléchir avant de décider de quel bulletin ils choisiront de mettre dans l’urne électorale.

Surtout si la France devait se retrouver, au second tour, face à un choix entre le Front National et un candidat mondialiste, libertaire, ultra-libéral comme Macron ou un extrémiste de gauche comme Hamon ou Mélenchon.

Il y va de leur avenir personnel et pardessus tout, de l’avenir de la France….

Car, qui peut encore nier et ignorer le fait que :

La France est endettée à hauteur de 2 000 Mds € soit, en gros, la taille de son PIB. Chaque année la dette grossit du déficit : 3,3% du PIB en 2016 soit, en gros, 66 Mds €.

Ce déficit représente 23% des recettes fiscales de la France qui sont de 288 Mds €.

La charge de la dette, le paiement des intérêts, représente 41,8 Mds €. La France a besoin d’emprunter 185 Mds € en 2017. La dette n’est jamais remboursée puisqu’elle grossit. Elle est simplement roulée : nous empruntons pour rembourser un emprunt arrivé à échéance. Le taux moyen d’emprunt de la France est de 2%. Les perspectives de croissance sont faibles voire nulles.

Par contre, la menace d’une hausse massive des taux d’intérêts mettrait la France, déjà sous la dépendance de ses créanciers, en situation de faillite.

La dette de la France est détenue à 60% par des investisseurs étrangers qui lisent The Wall Street Journal….

Tout cela est soigneusement évacué du débat électoral, avec la complicité d’une caste médiatique complaisante.