Conflits d’intérêts…


Fonctionnaires

Je regardais, hier, assez tard dans la soirée, une émission de France2, « Complément d’Enquêtes »animée par un journaliste jouant son numéro de dénonciateur des dérives, des abus, des malversations dont souffre notre société….

Un rôle nécessaire dans une Démocratie.

Le sujet de l’émission traitait de la notion de « conflit d’intérêt », illustrée par le rôle discutable des « lobbyistes », et par de nombreux exemples choisis dans l’industrie pharmaceutique, dans l’industrie automobile, et bien évidemment dans le monde politique, où, entre autres, quelques Parlementaires cumulent les fonctions que leur confère leur mandat avec la profession d’Avocat….Suivez mon regard !!!

Les exemples choisis étaient évidemment choquants et témoignent d’un sérieux »déficit » sur le plan de l’éthique, un « déficit » largement répandu dans certaines professions.

Quittant cette émission, je zappe un instant et tombe par hasard sur une chaîne où un journaliste, participant à une émission politique, participation pour laquelle il a été vraisemblablement rémunéré, ce qui, en soi, n’est pas choquant.

Mais ce qui est choquant, c’est que, selon une tradition qui semble bien établie dans le milieu de la télévision, l’animateur de l’émission se livre à un petit exercice de « promotion » gratuite du dernier livre publié par « l’invité ». Petit conflit d’intérêt ???

Sur une autre chaîne, un artiste en représentation dans une émission de « variétés »se livre à son tour à une peu discrète opération de promotion du « dernier album » qu’il vient de « sortir ». Je croyais savoir qu’à la télévision la « publicité occulte » était interdite ???

Ce matin je tombe sur un article de presse relatant les « états d’âme » de Vincent Peillon, notre Ministre de l’éducation nationale, qui s’inquiète des suites de sa carrière, considérant selon ses propres mots, qu’il est sur un « toboggan »…. Chacun sait pourtant qu’il « poursuivra » sa carrière politique d’apparatchik en se faisant élire au Parlement Européen…

Par curiosité je consulte, sur internet, sa biographie.

Intéressante biographie.

Selon Wikipédia : « Vincent Benoît Camille Peillon est le fils de Gilles Peillon (1928-2007), banquier et communiste, qui fut directeur général de la première banque soviétique hors d’URSS2, la Banque Commerciale pour l’Europe du Nord – Eurobank, puis de la banque franco-algérienne Union méditerranéenne de banque3. Du côté maternel, il est issu d’une famille juive alsacienne4 : sa mère, Françoise Blum, née en 1930, fut directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), spécialiste en physiopathologie de l’hypophyse ; son grand-père était le professeur Léon Blum (1878-1930)5, spécialiste de la physiopathologie rénale à Strasbourg, initiateur de l’insulinothérapie en France, fils aîné du rabbin Félix Blum (1847-1925) et de Jeannette Lederman ; sa grand-mère Thérèse Lion (1894-1985) est la fille d’un assureur de Moselle, avocate et féministe, dont le militantisme marqua particulièrement le jeune Vincent6 ; son oncle maternel est Étienne-Émile Baulieu (né Étienne Blum), coinventeur de la pilule RU 486, professeur honoraire au Collège de France, et sa tante maternelle est Suzanne de Brunhoff économiste au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), belle-fille du créateur de Babar7.

Vincent Peillon est le frère du journaliste Antoine Peillon.

Il est père de quatre enfants : deux filles, Salomé et Maya, nées de son premier mariage, et deux fils, Elie et Izaak, nés de son union en secondes noces avec la journaliste Nathalie Bensahel, rédactrice en chef adjointe au service « Notre Époque » de l’hebdomadaire du Nouvel Observateur1.

Bachelier à 16 ans, Vincent Peillon est ensuite étudiant en philosophie à la Sorbonne (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Il fréquente rarement les bancs de l’université et obtient sa licence à vingt ans. Après une agression ( ???), « Vincent plaque tout et part à l’aventure »11. Il travaille pour la Compagnie des wagons-lits sur la ligne Paris – Copenhague et importe en cachette du saumon fumé. Il fonde alors l’Office de ventes d’import-export et de diffusion avec comme slogan « du saumon norvégien pour tous (1)», société spécialisée notamment dans la vente de saumon fumé aux comités d’entreprise. ( !!!).

Il prépare ensuite le concours pour le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré en philosophie. Nommé professeur certifié stagiaire à la rentrée 1984 au lycée Édouard-Herriot à Lyon 6e, il est affecté comme titulaire à la rentrée 1985 au lycée Pierre de Coubertin à Calais. Il enseigne aux élèves de terminale scientifique, économique et sociale, et technique. Il prépare parallèlement le concours de l’agrégation de philosophie et deviendra professeur agrégé après une première tentative infructueuse. Il reste deux années à Calais, puis est muté pour être formateur à l’école normale primaire de la Nièvre« .

En fait, selon certans de ses propres collègues, notre Peillon n’est pas agrégé. C’est un agrégé interne (ce titre n’a pas  d’existence officielle), c’est-à-dire qu’il a été nommé directement, sans concours,  agrégé, compte tenu … de ses autres diplômes et…. de quoi au juste ?  Chaque année de nombreux échelons sont ainsi franchis par « attribution » lors de commissions paritaires ou « sur demande d’un Inspecteur » ou après entretien oral ou passage devant une classe seulement . Il a donc le titre, l’échelon administratif,  et… la rémunération correspondante et tous les avantages liés à cet échelon.

Toujours selon certains de ses collègues enseignants, il a été nommé Directeur de Recherche au CNRS en 2002 sans en avoir la moindre qualification, si ce n’est le fait d’avoir rédigé une vague thèse sur Jules Ferry. Une de plus…….

Toujours intéressant de savoir quel est le « pedigree » de nos Ministres !!!

On comprend mieux ainsi, les motivations de leur engagement politique ainsi que leurs options idéologiques et on est renseigné sur les « relations étroites » qu’ils entretiennent avec le monde de la Presse…..

Vous vous direz peut-être que cela nous entraîne loin du sujet de ce billet ???

Pas tellement. Car je me suis demandé si on pouvait être Ministre de l’Education Nationale et faire en même temps une carrière d’enseignant, dont le cours se poursuit, avec les avancements automatiques et les droits à retraite qui font partie des privilèges de la Fonction Publique ???? Le tout basé sur des Diplômes acquis grâce à de solides appuis dans la Fonction Publique…..

N’y a-t-il pas un petit « conflit d’intérêt » dans le déroulement de ces « carrières parallèles » ???

Il semble d’ailleurs que la question n’ait jamais été soulevée sous cet angle, s’agissant de la « carrière » de la plupart de nos Parlementaires socialistes, qui appartiennent en majorité à la Fonction Publique, et qui « font les Lois » de la République en veillant jalousement à ce qu’elles ne portent pas préjudice aux avantages et privilèges du « Statut des Fonctionnaires ».

Si la plupart d’entre eux ne font pas profession d’Avocats, ils sont bel et bien les défenseurs vigilants de la caste à laquelle ils appartiennent.

Combien de Ministres, de Parlementaires, en exercice ou retirés de la vie politique, ont pu faire ainsi des carrières parallèles, en cumulant des avantages et des privilèges refusés aux élus appartenant au secteur privé ???

Curieux que ceux qui sont si attachés au respect de règles de déontologie par les autres, aient une conception aussi peu rigoureuse de la leur….

La notion de conflit d’intérêt, mal définie par la Loi, ce qui n’est pas surprenant quand on sait quels sont ceux qui font les Lois, est une notion à géométrie variable, qui permet d’être brandie, dans certains cas, et enveloppée de silences dans d’autres cas….

(1)  Le « Saumon fûmé Norvégien pour tous » !!! J’aurais parié plutôt pour « le Caviar pour tous « pour ce prototype de « socialo-bobo » !!! recyclable pour fêter « le Mariage pour Tous »…..