Si j’ai bien compris le sens du résultat de l’élection de Jean-François Copé à la Présidence de l’UMP, avec une courte majorité, la moitié de l’électorat militant de Droite appartient à la catégorie des « décomplexés », alors que l’autre moitié reste « complexée », ce qui doit ravir les électeurs de Gauche….
Soulignons, en passant, que Copé a été élu, d’une courte tête, j’en conviens, en dépit d’une clameur médiatique qui donnait, sans équivoque, la victoire à Fillon. C’est, une fois de plus, le désaveu de la classe médiatique par une opinion qui ne se laisse plus piéger par les « faiseurs d’opinion »….
Ceci dit, je vois mal comment Copé, qui doit désormais s’exprimer au nom de toutes les tendances de l’UMP, pourra continuer à exprimer, plus ou moins clairement, le point de vue de ceux qui, à Droite, se refusent à continuer à boire le bouillon à « l’eau tiède » qui leur est servi depuis toujours, et qui aimeraient bien que leur voix soit entendue et s’exprime à travers celle de quelqu’un qui ose « appeler un chat, un chat »…..
Car en France, le « haut du pavé » est tenu par une oligarchie censée représenter les « complexés », c’est-à-dire, ceux qui se sont inventé tout un vocabulaire, une sorte de « novlangue », qui leur permet d’éviter d’appeler les choses par leur nom pour ne pas blesser ( « stigmatiser » dit-on en langage correct ) ceux dont les oreilles sont devenus trop sensibles , alors que leur langue, elle, est restée valide et ne se gêne pas pour qualifier ceux qui ne pensent pas comme eux et diffusent, selon eux, un « discours nauséabond »…..
Au fond, je ne suis pas certain que cette élection change quoi que ce soit dans le paysage politique français.
Habituée à « tourner autour du pot » cette génération politique, à droite comme à gauche, n’a que des ambitions modestes pour la France, alors qu’elle nourrit, pour elle-même des ambitions démesurées. Formée dans les mêmes écoles, celles où l’on enseigne aux élites à bien parler, même pour ne rien dire, elle maîtrise parfaitement l’art d’éblouir son auditoire par un discours abscons, qui donne à chacun le sentiment d’être éclairé, alors que rien de sincère n’a été dit et que les intentions réelles restent obscures….
Et pourtant, la France aurait besoin de « retrouver ses esprits ». Et pour cela, elle a besoin de la part de la classe politique, d’un discours de vérité qui soit suivi par des actes en conformité avec le discours.
Ainsi, cela fait 30 ans que nous entendons parler, à droite comme à gauche, de la nécessité de diminuer la dépense publique. François Mitterrand après « le virage » de 1983 en parlait déjà. Il reconnaissait que les prélèvements obligatoires étaient devenus trop élevés et qu’il fallait les réduire. Aucun des « hommes d’Etat » qui se sont succédés au pouvoir depuis 30 ans n’a eu le courage de passer aux actes.
La une de The Economist a suscité, ces derniers jours, une émotion vite réprimée par ceux qui ont réussi à enfermer les Français dans leurs illusions.
L’Allemagne ne va pas attendre longtemps pour réagir , dès lors que l’écart de taux d’intérêt se creusera de deux points entre les deux pays. Le déclassement de la France par Moody’s, est un avertissement très clair. « La Finance », comme dit Hollande, a désormais les yeux fixés sur nous.
Angela Merkel fait indirectement pression sur la France par des voies détournées pour tenter de susciter un infléchissement d’une politique économique inadaptée, malgré ses ajustements récents, à l’urgence de la situation. Elle emploie des termes diplomatiquement corrects, mais néanmoins efficaces.
La France, c’est 20 % du PIB de la zone euro, et si la France venait à sombrer, ce serait la fin de l’Euro, le retour, dans la douleur aux monnaies nationales, avec le cortège des dévaluations compétitives qui mettraient fin à l’existence même de l’Europe économique, en l’absence d’une Europe politique capable de piloter le navire.
La France a impérativement besoin d’une thérapie de choc pour retrouver sa compétitivité. La flexibilisation du marché du travail, la baisse du niveau des dépenses sociales, la remise en question des trop nombreuses rentes de situation par une libéralisation de l’économie, la baisse des dépenses de fonctionnement du secteur public, la modernisation du système éducatif, tous ces remèdes sont déclinés, jour après jour, par les économistes les plus sérieux.
Bref, il faut revenir à une politique énergique de l’offre. Car les Français ont été trop longtemps habitués à consommer trop, par rapport à ce qu’ils produisent, et en conséquence, à importer beaucoup trop par rapport à ce qu’ils sont capables de vendre sur les marchés étrangers.
Et peut-être faut-il convaincre les Allemands d’accepter une baisse significative de l’Euro, et de retarder d’un an ou deux l’objectif du retour aux 3% de déficit budgétaire, par rapport au PIB.
Ce choc d’offre compensé par la demande, c’est ce qu’ont fait dans les années 90 les pays nordiques, ou le Canada.
La France va donc, de toute façon, devoir souffrir pendant plusieurs années.
C’est tout cela que l’on attend d’un « discours de Droite », en même temps qu’un appel à revenir à moins de libéralités vis à vis de ceux qui vivent d’un assistanat généreux, mais qui dépasse nos moyens.
Qui, à droite, est capable de tenir un tel discours ??? Alors que la préoccupation du nouveau Président de l’UMP, sera, avant tout de recoller les morceaux du Parti, cassé en deux par la légereté de ceux qui se sont laissé emporter par leurs ambitions,….et par des écarts de langages irresponsables.