Parallélismes


Progressisme

 

Il est étonnant de constater à quel point les sociétés occidentales obéissent à des pulsions identiques, de part et d’autres de l’Atlantique.
Mais est-ce un hasard si les mouvements de l’opinion et leur traduction sur la scène politique comportent de telles analogies si l’on compare l’évolution du paysage politique aux États-Unis et en Europe ???

En effet, chacun sait que la plupart des courants de pensée – qui autrefois prenaient naissance en Europe, et souvent sur les bords de la Seine, grâce à la richesse en esprits brillants qui y foisonnaient, – émergent depuis quelques décennies, dans les Universités américaines pour atteindre une Europe que sa décadence intellectuelle a rendue perméable aux élucubrations les plus diverses.

C’est dans les Universités américaines que sont nées des théories aussi déconcertantes que la « Théorie du Genre », ou les thèses sulfureuses sur « la diversité »qui viennent à l’appui du caractère prétendument inéluctable des « phénomènes » de la mondialisation, ou des « migrations de masse », et j’en passe….

La Social-démocratie, éternellement avide d’idées neuves lui permettant d’afficher sa vocation à défendre ce qu’elle considère comme des « avancées » de l’Humanité s’est souvent offerte en porte-voix de ces théories, les intégrant dans sa programmation politique.

L’exemple le plus réent et le plus significatif est celui de la mode lancée, aux USA, du « name and shame », qui consiste à dénoncer sur les réseaux sociaux et sur les médias tous ceux qui sont « suspect » de violences sexuelles sur des femme/ Jamais ur des Homme…..

C’est le cas des thèses, reprises en France et diffusées par le Think-tank Terra Nova, selon lesquelles, le progrès de la société passe, pour les Socio-Démocrates par un renoncement à s’appuyer sur la « classe ouvrière » pour bousculer les conservatismes, en s’adressant désormais aux « minorités » féministes, homosexuelles, raciales, et autres…

On sait de quels ravages ces théories ont affecté les Universités Américaines où le « politiquement correct » exerce, sur la vie intellectuelle, une pression stérilisante.

Ces idées ont peu à peu conquis les « zélites » françaises et même européennes et ont fait le miel d’une bobocratie dominante et éloignée des réalités populaires.

De tout cela, nous avons pu constater, au cours des années écoulées, les effets ravageurs sur la cohésion de la société française. Le divorce entre le monde du travail et celui des élites intellectuelles n’est pas sans relation avec le désarroi de la Gauche française et la quasi disparition du Parti Socialiste français.

Par contagion, on peut dire que ce divorce a abouti, dans la société française, comme dans la société américaine, à la création d’un fossé devenu un gouffre, qui sépare désormais, en Europe comme aux États-Unis,  les « zélites » et le peuple.

Tous les analystes s’accordent, en effet, pour dire que c’est ce divorce qui a abouti à l’irruption de Trump à la tête des États-Unis . Et ce, au grand dam des « zélites » qui ne parviennent pas à digérer ce sursaut de la Démocratie et qui, depuis le lendemain de cette élection ont eu recours, avec la complicité des médias « aux ordres », à toutes les campagnes de dénigrement, toutes les conspirations, toutes les ressources de la « diabolisation » possibles, pour tenter de déstabiliser celui qui a été démocratiquement et constitutionnellement élu.

Tout y est passé, y compris la tentative de faire passer Trump pour un espion à la solde de Poutine. Et, comme cela ne marche pas, ils y ajoutent désormais le soupçon de maladie psychiatrique….

La dernière tentative en date ; http://premium.lefigaro.fr/international/2018/09/22/01003-20180922ARTFIG00014-nouvelle-polemique-explosive-sur-la-capacite-de-donald-trump-a-gouverner.php

Je cite : « Selon des révélations du New York Times, s’appuyant sur des témoins présents et des notes rédigées par les participants, l’Attorney General adjoint aurait envisagé au printemps 2017 d’enregistrer secrètement ses conversations avec le président et suggéré que d’autres responsables, notamment du FBI, en fassent autant. Pire, il aurait proposé de recenser les membres du gouvernement susceptibles de se rallier à une procédure de destitution de Donald Trump en vertu du 25e Amendement de la Constitution.

Adopté quatre ans après l’assassinat de John F. Kennedy, celui-ci permet au vice-président et à une majorité du cabinet de prendre acte que le locataire du Bureau Ovale «n’est pas capable d’assumer les prérogatives et les responsabilités de sa fonction». Il a déjà été activé sous Nixon et de manière temporaire sous les Bush, père et fils, durant des interventions chirurgicales. »

Tout aura été tenté pour éliminer ce « trublion » venu bousculer l’oligarchie « bobocratique » de Washington, confortablement installée dans ses certitudes d’être au pouvoir et pour longtemps….

Car « la Gauche américaine » et tout comme elle « la Gauche Française », ont tout oublié de ce qu’ont été les méthodes totalitaires si longtemps dénoncées par l’Occident, sauf celle qui permettent d’éliminer un « ennemi du régime » par les méthodes les plus basses pouvant aller de l’instrumentalisation d’une Justice politisée, jusqu’à la « psychiatrisation » des adversaires politiques : Mme Le Pen vient d’en faire l’expérience….

Il semblerait que, partout, en Europe, le « progressisme »s’enlise dans les mots creux, et montre une fébrilité inquiète qui le pousse à tous les excès de langage, pour tenter d’endiguer ce qu’il a affublé du qualificatif méprisant, et pourtant bien significatif, de « populisme ».

« En même temps », un vent rebelle souffle et déplume les beaux discours sur le « toujours plus d’Europe » pour faire face à la mondialisation, sans jamais dire de quelle Europe ils parlent : des rodomontades aux quelles aucun citoyen avisé n’accorde désormais le moindre crédit.

Les impostures n’ont pas résisté à la rigueur des faits  : elles sont mises à nu. Le mur  édifié voilà un demi-siècle par les « zélites »  pour préserver leur pouvoir, est à deux doigts de s’effondrer . La dictature du « politiquement correct » ne parvient plus à endiguer la montée des discours critiques sur une société en voie de « déconstruction ». Ce mur-là est symbolique. Mais il est comparable à celui de Berlin, qui tomba en 1989 sous le poids des mensonges officiels et de l’exaspération populaire.

Une révolution semblable est aujourd’hui à l’œuvre, mue par un semblable besoin de vérité et de démocratie. Dans ce mouvement qui se généralise en Europe, le progressisme « autoproclamé » n’apparait plus que comme une posture fragilisée.

On comprend mieux ainsi, la fébrilité agressive d’un Macron qui se voyait déjà comme « le refondateur » d’une Europe technocratique en lambeaux !!!!

Comme le fait remarquer le philosophe Marcel Gauchet (L’Opinion , lundi): «Notre problème fondamental, c’est que les gens qui nous gouvernent ne comprennent pas la société dans laquelle ils vivent.»

La rupture pourrait être brutale, entre deux mondes qui ne se comprennent plus et ne se parlent plus….

Les élections européennes de 2019 pourraient être l’occasion d’un affrontement entre ces deux mondes dont l’un a cru pouvoir ignorer l’autre tout en se parant des plumes de la Démocratie, des prétendues « convictions » qu’elle porte et des « valeurs » qu’elle fait mine de défendre…

Des « valeurs » dont certains ont la naïveté de croire qu’elles sont « Universelles » alors qu’elles sont méprisées et combattues » par ceux-la même qui veulent la fin de « l’Europe des peuples enracinés « et des Nations.

PS : http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2018/09/28/31003-20180928ARTFIG00344-christophe-guilluy-l-insecurite-culturelle-des-classes-moyennes-traverse-tout-l-occident.php