Voici le texte d’un billet que j’avais publié, en Mars 2008, à une époque où rares étaient ceux qui pouvaient entrevoir la perspective d’une crise telle que celle que nous traversons en ce moment, mais où les premiers signes de rapacité de certains dirigeants d’entreprises étaient apparents. Ce billet a paru sur le blog que je tenais sur « lemonde.fr », blog qui a été fermé par les « modérateurs » de ce journal modèle d’ouverture, et symbole de la novlangue politiquement correcte qui veille au grain et ne respecte que la liberté de parole de ceux qui sont dans la ligne éditoriale du Journal.
Coup de gueule contre les “Rapaces”.
L’affaire Gauthier-Sauvagnac place sous les projecteurs, une certaine catégorie de “patrons rapaces”, qui sans scrupule, pillent les Entreprises dont ils ne sont pas les créateurs, et souvent, encore moins les propriétaires.
Accrochés à leurs poste, ils ne s’en vont que les poches pleines, même lorsque par leur grossières erreurs de stratégie, ou par leurs fautes de management, ils ont conduit les Entreprises qu’ils dirigeaient au scandale ou à la faillite.
Bénéficiant de hauts salaires et , souvent gavés de stock-options, pendant la durée de leur mandat, ils réussissent à imposer aux Conseils d’Administration chargés de les contrôler et de répondre de leur gestion devant les actionnaires des contrats qui leur garantissent “ceinture et bretelles” avec des “parachutes dorés”, même lorsque leur gestion a placé l’Entreprise devant des difficultés financières qui mettent en péril sa survie.
Tout ceci n’est possible que par l’extraordinaire complicité que crée à leur profit, leur appartenance à l’oligarchie qui domine le monde des affaires en France, celle des Enarques, des Polytechniciens , Centraliens et autres bénéficiaires d’un système où l’on peut passer sans risque de la haute fonction publique à l’Entreprise et inversement, grâce au “pantouflage”.
De grandes Entreprises dont l’action est en chute libre, comme Alcatel, par exemple, illustrent cette situation, mais plus récemment l’affaire des dirigeants d’EADS, ainsi que les déboires de la Société Générale dont le patron , après avoir “mis sa démission sur la table”, s’est empressé de la reprendre, aussitôt appaisée la vague d’émotion consécutive à l’affaire du “trader fou”…..
Ces patrons là n’ont qu’une éthique : celle du profit personnel.
Il serait grand temps que le patronat français fasse lui aussi son ménage, en distinguant ceux qui, ont porté les Entreprises au top de leur profession, et après avoir laissé derrière eux des équipes à la hauteur des enjeux auxquels elles sont confrontées, s’en sont allés,sans bruit, et ceux qui de manière scandaleuse, après avoir mis les Entreprises qu’on leur a confiées en danger, s’en vont les poche pleines.
Tout cela devient éminemment préoccupant, car vient aggraver la “crise des Institutions” que traverse ce pays. Lorsque la respectabilité du Président de la République est atteinte, lorsque les décisions du Conseil Constitutionnel sont contestées, lorsque le Président de ce même Conseil croît pouvoir sortir de sa réserve,lorsque l’action de la Police est systématiquement contestée, lorsque le Système Judiciaire n’a plus la confiance des justiciables,lorsque les Organisations Patronales sont en crise grave et menacées d’éclatement, lorsque la suspicion enveloppe les Organisations Syndicales sur leurs sources de revenus ou sur la gestion des Comités d’Entreprises,et j’arrête là mon énumération, cela donne aux citoyens l’impression que “tout fout le camp”, et constitue un terreau sur lequel se développent les pires extrémismes…
Attention au retour de bâton !!!!.
Le bâton est de retour….