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Nous devons craindre à plus d'un titre qu’une fois entrée dans les détroits l’Angleterre ne veuille plus en sortir.
Ce coup porté aux intérêts primordiaux de la Russie en Orient ne pourrait être compensé par aucun succès obtenu ailleurs.
Schouvaloff
P. s. La situation a changé dans cette dernière semaine et l’attitude du gouvernement de la Reine nous est moins hostile que lorsque j’écri
vais ce rapport. АВПР, K-77.
Schouvaloff
456.
ИЗВЈЕШТАЈ ШУВАЛОВА ГОРЧАКОВУ
О говору који je њемачки канцелар Бизмарк одржао у вези с кризом на Истоку и утиску који je тај говор изазвао у Енглеској.
Londres, 23. XI/5. XII 1876, 204.
Monsieur le Chancelier,
Les journaux d'hier contenaient un résumé télégraphique des opi nions qu’aurait exprimées le Chancelier de l’Empire d’Allemagne à un dîner parlementaire sur la crise actuelle en Orient.
D’après cette version le Prince de Bismarck aurait dit que sans désespérer entièrement du maintien de la paix, il croyait cependant une guerre probable; celle ci pourrait être localisée, car il avait lieu de penser que l’Angleterre n’entrerait pas en lice ouverte et conserverait une attitude pareille à celle qu’avait observée la Russie dans la lutte ré cente entre la Serbie et la Turquie. L’Allemagne n’avait pas de raison d’intervenir pour le moment, mais se verrait appelée à le faire si les intérêts de l’Autriche étaient sérieusement compromis.
Ainsi que j’ai eu l’honneur de le mander à Votre Altesse par mon télégramme d’hier, ces paroles du Prince de Bismarck ont produit ici un effet des plus fâcheux pour nous.
On a cru y voir la fin de l’Alliance des trois Cours du Nord et un encouragement donné à l’Autriche d'agir selon ses convenances exclu sives sans égard à celles de la Russie. Quant à l’opinion exprimée par le Chancelier de l’Empire d’Allemagne sur l’attitude probable de l’Angle terre, elle est interprétée dans le sens d’une suggestion amicale, trahis sant une hostilité secrète envers la Russie.
Il est à regretter que cet incident se soit produit presque à la veille de l’ouverture des pourparlers à Constantinople, et il serait à désirer qu’une rectification catégorique vienne au plus tôt en neutraliser le fâcheux effet.
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