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 Балкану.
Londres, le 22. Novembre/4. Décembre 1876, 201.
455.
ИЗВЈЕШТАЈ ШУВАЛОВА ГОРЧАКОВУ
О промјени енглеског става према Русији у вези с догађајима на
Monsieur le Chancelier,
Dans le télégramme chiffré que j’ai eu l’honneur de Vous adresser en date d’hier, j’ai transmis à Votre Altesse l’impression nouvelle qui semble dominer depuis quelques jours les cercles officiels.
On craint de voir la Porte rejeter les propositions des Puissances même dans le cas où une entente générale viendrait à s'établir entre elles.
Cette éventualité qui nous mènerait fatalement à une déclaration de guerre nous offre cependant un terrain plus avantageux que ne serait celui d’un désaccord avec l’Angleterre.
Votre Altesse me permettra un examen succinct des deux situations.
Si notre Ambassadeur à Constantinople ne réussit pas à s'entendre avec Lord Salisbury, il en résultera pour nous la nécessité de combattre la Turquie derrière laquelle nous trouverons l’Angleterre sous une forme ou sous l’autre.
Son influence pourrait se manifester — soit — par des tentatives de corruption vis-à-vis de la Grèce — soit — par une pression continue sur l’Autriche-Hongrie pour la porter à des actes hostiles envers la Russie. Si ces tentatives ne réussissaient pas de prime abord, qui peut garantir qu’elles n’aient du succès au cours des événements.
L’Angleterre se déciderait probablement aussi à occuper les dé­ troits et s’y fortifierait. Elle pourrait enfin venir à Constantinople du consentement de la Porte.
Si au contraire l’entente venait à s’établir entre l’Angleterre et nous, tant sur les réformes que sur les garanties d’exécution; si nous pouvions nous présenter à la Conférence d’accord avec elle, et que cela soit la Turquie qui refuse d’accepter les conditions de l’Europe, — cette situation ôterait à l’Angleterre, si je puis m’exprimer ainsi, »le droit moral« de nuire ouvertement à la Russie et de paralyser son action.
Si même nous n'obtenons pas au moment de l’action le mandat de l’Europe »de jure« nous l'aurions »de facto« puisque nous obligerions la Turquie par la force des armes à exécuter les volontés unanimes de l’Europe.
Dans cette éventualité le Gouvernement Britannique se trouverait très embarassé de justifier devant la nation un acte quelconque d’hosti­ lité envers la Russie.
Il semblerait donc, Monsieur le Chancelier, que plus nous serons certains du refus de la Porte, et plus notre intérêt nous commande une attitude conciliante aux délibérations préliminaires à Constantinople.
Les Anglais disent qu’une fois entrés en Bulgarie nous ne pourrions plus en sortir.
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