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certaines localités occupées par les Serbes du côté de Novi-Bazar en déhors (sic!) de la frontière de la Principauté.
Quoiqu'il en soit et malgré l’importance que la position de Djounis offrirait en cas de reprise des opérations militaires, je partage entière ment l’avis de Votre Altesse, consigné dans Votre télégramme du 11 No vembre, que l’évacuation de ces hauteurs par les Turcs ne vaut pas la peine d'en faire un casus belli.
Nous avions espéré, mes Collègues et moi, que la Commission de démarcation terminerait en quelques jours ses occupations dans la vallée de la Morawa et, qu'avant la fin de Novembre n.st. elle réglerait la question la plus délicate qui lui avait été déférée, celle nommément de la situation des habitants de la Bosnie qui s’étaient mis en lutte avec le pouvoir souverain. L’avant dernier alinéa des instructions générales prescrivait aux délégués militaires de s’efforcer de localiser dans certains districts les restes de l’insurrection et d'obtenir des Commandants Turcs qu’il soit sursis à toute mesure militaire de repression. Quoique, d'après les renseignements que je possède, les hostilités ont cessé de fait en
Bosnie depuis la conclusion de l'armistice, je dois cependant constater que la position des insurgés n'est encore nullement définie. Or, le Géné ral Kemball, Président de la Commission, vient de me télégraphier, comme au Doyen du Corps Diplomatique, que tous les délégués trouvent qu’il serait impossible de terminer les travaux militaires proprement dits sur la frontière Serbe avant le milieu de Décembre, ce qui condui rait à la fin de l’armistice et qu’ils prient M. M. les Représentants de juger si la Commission du Monténégro ne pourrait pas être chargée de s’occuper des insurgés Bosniaques. Je ne manquerai pas de m'entendre à ce sujet avec mes Collègues. Mais il me semble que la proposition du Général Kemball pourrait difficilement être réalisée, les Commissaires réunis à Raguse n’ayant fait jusqu’à présent que fixer la ligne de dé marcation en principe. Je crains fort que ni l’une, ni l’autre des deux Commissions ne parvienne à régler le sort des insurgés de Bosnie à cause du manque de temps matériel et de l’état impraticable des routes dans ces parages pendant la mauvaise saison qui rend, dans certaines locali tés, les communications très difficiles. Il n’est d’ailleurs guère probable que les Turcs songent actuellement à reprendre leurs opérations mili taires contre les insurgés.
Quant à la ligne de démarcation du côté du Monténégro, les tra vaux quoique peu avancés encore, semblent marcher dans une bonne voie. A en juger par un télégramme du Colonel Bogoliubow, confirmé par les renseignements contenus dans les deux télégrammes ci-joints du Colonel Lennox, président de la Commission, ainsi que par les nou velles reçues du délégué Italien, les décisions déjà prises par la Commis sion seraient très favorables au Monténégro. La ligne de démarcation renfermerait en dehors du Monténégro tout le pays occupé par les troupes du Prince Nicolas et les bandes Herzégoviniennes organisées; la Soutorina, le district de Piva et la partie non occupée de celui des Koutchis seraient déclarés neutres; Niksitch et Douga seraient reconnus régulièrement (sic!) bloqués par les Monténégrins. Pour préciser la ligne sur les lieux, la Commission s'est partagée en deux groupes: les Colonels Bogoliubow et Albari (Austro-Hongrois) se rendent par Trébinje à Zaslab,
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