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 Impôts et redevances: Lors de la récolte terminée, on prélève, d’abord, la semence avancée par l'Agha, puis la dîme revenant au fisc et ce n'est qu’après ces deux prélèvements que le partage devait se faire dans la proportion d’un tiers pour le propriétaire et de deux tiers pour le fermier.
Viennent ensuite les charges suivantes: le paysan est obligé de payer l’impôt sur les métiers de quatre pour mille (Virgu Temetuat) les redevances sur les chevaux (un para par piastre), sur les bestiaux (deux et demi pour cent, quatre piastres par une paire de porcs, deux piastres pour les moutons, celles des pâturages, sur le bois et, enfin, l’impôt de capitation dû par tout sujet mâle chrétien depuis l’âge de quinze ans jusqu’à celui de soixante cinq. Autrefois il était dû depuis la naissance jusqu’à la mort et s’élevait à vingt huit piastres courtants (comptants?) par tête. Le firman du 1er Décembre 1875 avait décrété qu'il ne serait dû que par tout individu âge de vingt à quarante ans, mais une autre dispo­ sition ultérieure de la Sublime Porte annula ce décret et prescrivit le payement de quinze ans à soixante cinq en spécifiant que l’Etat ne devait pas perdre. Il arrive, donc, que la somme à répartir entre les chrétiens d'un village, par exemple, donne un quotient beaucoup plus élevé, le nombre des contribuables étant moindre.
On comprend que les charges du paysan deviennent insupportables; toutefois, il ne se plaindrait pas si, à ces maux, ne venaient se joindre des abus et des vexations de toute sorte, alors, il est exaspéré et se voit amené, malgré les instincts pacifiques, à faire ce qu’ont fait les paysans de Névessigne.
Dans les villes, les chrétiens négociants ou exerçant un métier quel­ conque n'ont pas à souffrir les mêmes maux que leurs coreligionnaires de la campagne, mais leur position laisse beaucoup à désirer, principale­ ment dans les procès et les rapports journaliers qu’ils ... (двије ријечи — или једна нечитка) d’avoir avec les musulmans.
Les impôts si.... (неколико ријечи нечитко) le sont moins pour les propriétaires, Ils n’ont, en effet, qu’à acquitter les droits du »Tahsin Imlak« de quatre pour mille, les impôts sur les immeubles, les redevances sur les métiers, les professions et s’ils sont chrétiens, l’impôts de ca­ pitation.
Les irrégularités dans le système de répartition des impôts sont notoires, Elles sont dues, principalement, à l’absence d’un bon recense­ ment qui, quoique ordonné, n’a pu être achevé de telle sorte que plusieurs districts acquittent encore les droits d'après l’ancien relevé d'Enver Pacha en 1852.
Intolérance religieuse. V(otre) E(xcellence) me permettra d'occuper un instant sa bienveillante attention sur l’intolérance religieuse. Ici, au chef-lieu du Vilayet et à Mostar, je dois à la vérité de déclarer que les différentes communautés sont assez libres dans l’exercice de leurs cultes et, il y a quelques mois, les cloches purent sonner ici. La population musulmane a bien protesté, seulement l’effervescence n’a pas eu heu­ reusement de suites apparentes. Mais il n’en est pas de même dans les autres villes et dans les villages des deux provinces: à part quelques privilèges en faveur de plusieurs couvents de franciscains (V/otre/ Е/xcellence/ n’est pas sans ignorer que le Gouvernement local protège
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