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 Appelé devant le tribunal (au mois de février de l’année 1873) le chrétien expliqua qu’il était parfaitement innocent de l'état de ruine de la maison de son maître; que, d'ailleurs, il ne pouvait pas être chargé d’une surveillance régulière, car il était cultivateur: il était toujours occupé à travailler dans les champs et les granges. Le Tribunal condamna, toutefois, le colon à payer la somme réclamée. C’est que le propriétaire savait que la femme de son kmète avait un cheval, une vache et un veau et qu’il parvien (sic!) droit à les faire vendre à son profit. Le colon entra donc en prison faute de posséder non seulement les mille piastres mais même la centième partie, Il y resta six mois enfermé. Entre temps sa femme parvenait à grand peine (sic!) à pourvoir aux besoins de ses six enfants grâce au cheval et à la vache, mais le turc (sic!) voulut les avoir. Un jour arrive le Zabtié qui fait emmener ces animaux à Saraïevo pour y être vendus au marché. On les installe dans le han d’un chrétien. La femme accourt avec ses enfants et présente requête sur requête. Le tri­ bunal traîne l’affaire. Enfin, elle s’adressa au Consulat Impérial. J’ai pris sur moi la protection de cette malheureuse famille qui allait être privée des dernières ressources de l’existence. J’ose prendre en témoignage Гех-Vali Akif Pacha et le Général de Division Tahir Pacha qui remplaça par intérim le premier, nomme ministre de la justice. Je remis entre les mains du Vali la requête de la femme dans laquelle elle affirmait que le cheval, la vache et le veau lui appartenaient et non à son mari, qu’elle demandait à faire constater ses dires au village où tous les musulmans le savaient et, qu’en ce cas, d'après les lois de l’Empire, elle était dispen­ sée de payer les dettes de son mari. Le Vali me promit de rendre justice et, effectivement, il dépêcha dans le village une commission pour constater la véracité des affirmations contenues dans la requête. La commission revint après quelques jours et fit un rapport favorable à la femme. Le Tribunal, toutefois, s’obstinait dans son mutisme. J’allai voir
Tahir Pacha et le priai de finir l’affaire. Il tint sa promesse. La femme vint au Consulat avec ses enfants pour me remercier, mais trois heures après, elle arriva de nouveau avec des sanglots. D’ordre du général, les animaux devaient lui être restitués, mais, lorsqu’elle se présenta au han pour les emmener, l’hôtelier réclama près de sept cents piastres pour les avoir nourris durant un mois. J’allai derechef voir Tahir Pacha et lui expliquai que les animaux avaient été injustement enlevés, comme cela avait été confirmé, c’était au Tribunal ou bien à l’effendi qui intentait le procès de payer les frais de nourriture et même d’indemniser la femme. Grande controverse entre le général, le secrétaire du Vilayet et le juge. J’offris, finalement, de payer la somme. On déclina par un sentiment de délicatesse. Enfin, on trouva une issue. »Que l’on remette à la femme ses animaux et qu’elle s'en aille au village; que le handji présente une requête et que justice lui soit faite. C’est le handji chrétien qui après tout paya la (нечитка реч) de ce procès scandaleux.
2) Il y a cinq mois environ, un chrétien orthodoxe avait été assas­ siné à coups de hache par un soldat de la réserve. Le crime avait pour mobile la vengeance et le vol. La femme qui connaissait le meurtrier l’a bien fait emprisonner, mais, faute de témoins musulmans, la plainte n’a pas eu de suite et le prévenu a été relâché (sic!).
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