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 en général, le Sandjak ou la Kaza, suivant qu’il s’agit du Conseil du Vi- layet, du Sandjak ou du caza (sic!). On y traite du budget, des routes, de l’instruction publique, des affaires commerciales, de l’armement lors­ qu’il s’agit d’appel général, des approvisionnements et ... les procès entre employés pour le service sont soumis également à ces conseils.
Les »Idaré Medjilis«, Mr l’Ambassadeur, sont loin d’être à même de satisfaire aux tâches multiples qui leur sont imposées. En outre, l’élé­ ment chrétien — car le membre du culte (?) partage d’habitude, par principe, par intérêt aussi, la vie (?) de ses collègues musulmans — l’élé­ ment chrétien, dis-je, ne représente que la minorité. Nous avons le (шест речи нечитко) Muphti, le Cadi, sans parler des membres adjoints, mu­ sulmans qui, par leur position, ont le droit aux premières places et discutent les projets en cause. La discussion a lieu nécessairement en turc, langue que ne comprennent qu’imparfaitement les membres ortho­ doxes et catholiques au nombre de quatre à Saraïevo. Ces derniers se trouvent rélégués aux coins de la salle, observent une attitude soumise et ne répondent la plupart (sic!) du tems (sic!) aux propositions du Vali que par des »oui« respectueux. J'insiste sur ces petits détails qui me paraissaent utiles pour démontrer que l’élément chrétien n’est guère en mesure d'obtenir justice dans ses demandes, principalement lorsqu’il s’agit de questions importantes pour lui et pouvant déplaire aux musul­ mans. Que, par exemple, le prêtre orthodoxe propose une mesure dans l’intérêt de sa communauté, le curé catholique et le rabbin Israélite se taisent sans approuver ni désapprouver et il est aisé, alors, aux autorités et aux membres musulmans de réfuter des propositions presque tou­ jours justifiées.
Ici, à Saraïevo, nous pouvons constater un semblant d’ordre, de déférence, une mise en scène convenable, en somme, mais dans les Sandjaks et surtout dans les Cazas où la surveillance des consuls, si petite qu’elle soit, ne peut s’exercer, les chrétiens ne réussissent qu’à(!) obtenir gain de cause que(!) pour des affaires de peu d’importance. Dans les tribunaux (Medjilis), l’élément chrétien se trouve dans un état d’in­ fériorité plus apparent. Nous avons la Président, le Vice,Président, deux ou trois assesseurs, tous musulmans, ainsi que le greffier pour deux ou trois assesseurs non musulmans, à Saraïevo, un Orthodoxe, un Catholique et un Israélite. Ordinairement, un seul membre chrétien assiste aux dé­ bats. Les débats ont lieu toujours en turc et le Président qui sort d’une administration quelconque et n'a pa été initié aux questions de juris­ prudence s’en réfère la plupart (sic!) du temps à l’avis d'un des juges musulmans bien entendu. Une pièce est psalmodiée par le greffier et le membre chrétien n’en peut saisir que quelques mots détachés; il ap­ prouve toujours et, si le président par condescendance daigne lui de­ mander son avis, il accepte sans formuler une opposition ce dont il se­ rait incapable d’ailleurs. Le jugement rendu, pour se conformer aux prescriptions des derniers firmans, le greffier qui connait le Bosniaque dicte la traduction à l’assesseur chrétien.
Je ferai remarquer, maintenant, que le tribunal turc possède deux législations: le chériat (loi musulmane religieuse) et le kanon (loi Euro­ péenne). Dans le premier cas, le membre chrétien ne doit pas donner son avis et, dans un grand nombre de sujets, surtout en dehors du siège
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