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СТРОГО ПОВЈЕРЉИВИ ИЗВЈЕШТАЈ УБРИА ГОРЧАКОВУ
Повјерљиво саопштење Бизмарка о покушајима са више страна да ce цар Виљем придобије за политику Енглеске а против Русије и о акцији коју je Бизмарк предузимао да цара увјери у потребу очу- вања провјереног пријатељства с Русијом, у чему je коначно и успио.
Berlin, le 12/24. Novembre 1876, 243.
Monsieur le Chancelier,
Le Prince de Bismarck m’a fait part des détails suivans (sic!), en me recommandant un secret absolu à leur égard et en les caractérisant de confidences strictement personnelles.
Il s’était fait tous ces derniers tems (sic!) un travail assidu auprès de l’Empereur et Roi pour l’entrainer dans l’orbite de l’action anglaise, contraire à la Russie. Des parens (sic!) augustes, — dans la double ac­ ception du mot, observa ici le Chancelier, — agissaient dans ce but sur l’esprit de Sa Majesté. D’une part l’impératrice Augusta, sous l’impres­ sion d’influences plus cléricales que françaises de Gontaut Biron à Bade. De l’autre les parens (sic!) anglais de Londres. Tous mettaient en avant les grands mots de paix, d’humanité, de civilisation; la grande position acquise par l’Allemagne; Dieu avait béni ses armes et Sa Majesté devait à l’humanité de s'interposer par un conseil amical auprès de l’Empereur Alexandre dans l’intérêt de l’Europe. On fesait (sic!) accroire en même tems (sic!) à l’Empereur Guillaume qu’il faillirait à un devoir d’amitié vis-à-vis de notre Auguste Maître, s’il ne Lui rendait pas ce service. Sa Majesté avait fini par le croire et Ses convictions devenaient chance­ lantes.
Le Prince de Bismarck, tenu journellement au courant par M1 de Bü- low, a eu finalement raison, mais non sans peine, des défaillances Sou­ veraines par un rapport de 40 pages qu’il a présenté à Sa Majesté sur la situation.
Il y relevait le rôle joué par l’Autriche en 1854. auquel on voulait condamner la Prusse; l’effet que des conseils même amicaux produiraient sur notre Auguste Maître dans un moment où l’Empereur, fidèle à Ses convictions pacifiques, luttait contre des difficultés intérieures et exté­ rieures; combien ce conseil, quelqu’amical qu’il puisse être d'ailleurs, pourrait devenir gênant en assumant involontairement le semblant d’un veto; combien en effet de ces manifestations devenaient embarrassantes dans la triture d’affaires politiques sérieuses et délicates. Il s’en rendait compte mieux que personne, lui qui avait souvent conseillé d’instinct les graves déterminations des années 1866. et 1870. Or ces momens (sic!) d’instinct politique, ainsi que le caractérise le Prince de Bismarck, doivent s’exercer dans les momens (sic!) graves avec une liberté absolue, sans gêne ni influence aucune. Il conjurait de plus l’Empereur Guillaume de tenir compte du passé et de ménager l’amitié avérée de la Russie qui ne s’était jamais démentie à l’égard de la Prusse. Il relevait enfin dans son rapport que les conseils sont possibles dans des affaires privées, même graves, mais complètement impossibles vis à vis de Souverains,
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