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Mon Prince,
Votre Altesse ayant bien voulu m’autoriser, par Sa lettre du 19. Janvier, à faire part au Comte Andrâssy des observations qu’Elle avait adressées au Prince du Monténégro, j'ai profité de cette latitude d’au tant plus à point que la fréquence des télégrammes envoyés dans ces derniers tems (sic!) de Raguse à St. Pétersbourg et le voyage récent de Mr Jonine à Cettigné ne pouvaient avoir échappé à la vigilance de la Chancel lerie d’Etat.
J'appris, en effet, plus tard que le Général Rodich s’était empressé de signaler par le télégraphe à Vienne le départ de notre Consul Général pour le Monténégro.
Désireux de concilier autant que possible la sincérité de nos rap ports vis-à-vis de l’Autriche avec les égards dûs à nos informateurs, j’ai gardé le silence sur les projets de note collective et de convention mili taire négociés par Christich. Glissant sur la mission de ce dernier, je me suis borné à dire que depuis qu’elle avait eu lieu, il était parvenu à notre connaissance qu’il se produisait entre Cettigné et Belgrade un échange de communications pour poser les bases d’une action commune
au printems (sic!) prochain, et que, nos données attribuant au Prince Nico las le rôle d’incitation, sans que nous puissions en garantir l’exactitude absolue, — Votre Altesse lui avait fait parvenir des avertissemens sérieux au nom de Sa Majesté l’Empereur. Je communiquai au Ministre des Affaires Etrangères la substance de ces avertissemens ainsi que des ré ponses de plus en plus catégoriques dans le sens de la paix que nous a adressées le Prince du Monténégro.
Le Comte Andrâssy me remercia de cette preuve de confiance du Cabinet Impérial. M’avouant à regret qur le changement d’attitude du Prince Nicolas ne lui semblait que trop réel puisque le Général Rodich lui même, si bien disposé pour Son Altesse, ne pouvait plus le dis simuler, le Ministre ajouta qu'il était bien aise, d’avoir été mis au cou rant de notre action à Cettigné afin de pouvoir y conformer exactement la sienne.
Je le priai cependant de ne laisser soupçonner ni à Belgrade ni à Cettigné nos mutuelles confidences pour ne pas faire tarir les sources auxquelles nous puisions nos informations et qui nous permettaient d'avoir l’oeil sur les événemens.
Le Comte Andrâssy n’hésita pas à entrer dans cet ordre d’idées.
АВПР, K-126.
Novikow
39.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О разговору с грофом Андрашијем у вези с мисијом дра Кече- та, Андрашијево мишљење о непооредним турско-црногорским пре- говорима.
Vienne, le 30. Janvier/11. Février 1876, 27. 5* 67