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ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О румунском меморандуму у коме се износи став румунске вла- де према ситуацији изазваној устанком у Херцеговини, истину војне мјере које Турска припрема против Румуније и испољава жеља за остварењем румунске независности.
Vienne, le 30. Janvier/11. Février 1986, 25.
Mon Prince,
L’agent de Roumanie, M. Costaforu, est venu ces jours-ci me donner confidentiellement lecture d’une dépêche de son Gouvernement sur les conjonctures politiques actuelles.
Il y était dit que dès le commencement de l’insurrection, le Gou­ vernement roumain, malgré l’intérêt qu’il portait aux Chrétiens de la Bosnie et de l’Herzégovine, avait gardé la plus stricte neutralité, aussi avait-il été profondément étonné d’apprendre que les hommes d’Etat turcs considéraient la Roumanie comme suspecte et lui attribuaient des connivences tant avec les insurgés qu’avec les pays qui seraient disposés à combattre à côté de ceux-ci.
Ces bruits — continuait la dépêche — se trouvaient confirmés par une concentration de troupes à Widdin et le stationnement de plusieurs bâtiments de guerre sous pavillon turc en face de villes du littoral roumain.
En présence de ces faits le Gouvernement s’était vu obligé par prudence et précaution d’aviser à des préparatifs militaires, car si l’inviolabilité de son territoire venait à être menacée soit par les actes d’agression del a Turquie soit par l’intervention d'autres Puissances qui voudraient, n'importe dans quel but, occuper le pays, son devoir serait de s’y opposer par la force des armes.
La pièce roumaine se livrait ensuite à une digression tendant à prouver, selon la théorie des hommes d’Etat moldo-valaques de la nou­ velle école, que la Roumanie s’était placée sous la protection de la Porte tout en gardant ses droits de souveraineté; qu’il y avait de part et d’autre une espèce de convention synallagmatique en vertu de la­ quelle les Turcs étaient obligés de défendre les Roumains, en échange du tribut à prélever sur eux; et que les Puissances qui, par le traité de Paris avaient imposé aux Principautés Unies le maintien de l’ordre et de la neutralité, auraient pu compléter leur oeuvre en assimilant ce pays à la Belgique et en le transformant en Etat indépendant, en bou­ levard de l'Europe aux portes de l’Orient.
Mais cette solution, il fallait aujourd’hui la réserver au progrès du temps. Quelques légitimes que pussent être les aspirations des Roumains, l’Europe semblait si préocupée des conséquences incalculables d'une guerre, elle avait un si vif désir de la paix, qu'il serait peu sage de leur part de ne pas respecter ses volontés.
Toutefois les éventualités du printemps prochain ne laissaient pas que de préoccuper le Cabine tde Bukarest. Si les négociations ouvertes à Constantinople ou celles qui en formeraient la continuation, devaient
5 Русија и босанско-херцеговачки устанак II
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