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 Comme je crus devoir relever encore une fois l'urgence d'obtenir avant tout de la Porte une adhésion pure et simple aux propositions qui lui étaient faites, et d’abandonner à nos Cabinets le soin de régler les détails, la forme et la suite des négociations ultérieures, le Comte Corti proposa de convertir les instructions de Lord Derby en préliminaires de paix, à être signés par la Porte.
L’Ambassadeur d'Allemagne appuya cette proposition, mais il fut décidé qu’avant de la formuler d’une manière positive il fallait attendre la réponse du Gouvernement Ottoman qui nous était promise pour au­ jourd’hui ou demain.
Je demande pardon à Votre Altesse de m’être étendu sur quelques details de cette discussion prolongée, et d’avoir surtout assigné une place, peut-être trop large à la part que j’y ai prise. Mais il m’a paru nécessaire de bien faire ressortir le rôle exclusif qui semble m’échoir en partage en face des autres Représentants. Contrairement à la tendance prédominante de ménager le Gouvernement Ottoman, de ne faire que quelquechose (sic!) qui sauvât en apparence l’honneur des Puissances et fit semblant de donner satisfaction aux exigences légitimes des Chrétiens, je me vois presque seul obligé de prendre le contrepied et d’exagérer même peut-être la tendance contraire pour ne pas laisser dévier notre action collective de la ligne qui me paraît lui avoir été assignée dans les intentions du Cabinet Impérial. Je dois rendre au Baron de Werther la justice de dire, que sans prendre l’initiative d’une opposition aux idées qu'émet Sir H. Elliot, et que commence à soutenir presque régulière­ ment le Comte Zichy, — l’Ambassadeur d’Allemagne ne manque pas d’ap­ puyer les objections que je présente contre une trop grande complaisance et condescendance à l’égard des Turcs. Le Ministre d’Italie cherche gé­ néralement dans le côté formel des questions un terrain régulier sur lequel peuvent se réunir pratiquement les opinions divergentes.
è’ai cru devoir Vous soumettre, Monsieur le Chancelier, par mon respectueux télégramme d’hier soir, un résumé de ces discussions et solliciter en même temps les hautes directions de Votre Altesse pour la question qui sera la première mise à l’ordre du jour à la réception de la réponse de la Porte, à savoir: des préliminaires de paix doivent-ils être dressés sur la base des instructions de Lord Derby et renfermer tous les points qui y sont contenus. Ces préliminaires doivent ils faire l’objet d’un acte international (protocole, procès-verbal, déclaration signée par les Représentants et la Porte etc.), ou bien suffit-il que le Gouvernement Ottoman déclare unilatéralement (par note, mémoire, office, etc.) qu’il adhère aux bases de paix qui lui ont été communiquées par l’Ambassadeur d’Angleterre.
Ainsi que j’ai déjà eu l’honneur de le dire, il y a tout lieu de croire que la Porte ne jettera pas absolument les propositions des Puissances, mais cherchera à les étudier. Cependant avec de l'insistance elle pourrait être amenée à accepter en bloc, telles quelles, les bases posées par Lord Derby. Ces bases une fois adoptées et consignées dans un acte, il s’agira de les appliquer, en dressant les conditions détaillées de la paix avec la Serbie et le Monténégro, ainsi que le protocole relatif à l’organisation des trois provinces. Malgré la répugnance de la Porte à signer un pareil acte pour des sujets qu’elle considère comme étant de la compétence de
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