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en tout cinquante trois personnes. Les résolutions prises par cette As semblée ne sont pas encore publiées mais elles portent, parait-il, (sur):
1. La création d’une Assemblée Nationale délibérative qui siégera à Constantinople et sera composée de soixante cinq membres éligibles par Vilayets. Trente d’entre eux seront Chrétiens.
2. Le complètement et l’extension du système des Vilayets, avec des attributions plus étendues, de façon à décentraliser l’administration des Provinces.
3. La réorganisation des Conseils Généraux des Vilayets qui seront composés de membres Chrétiens et Musulmans éligibles à trois degrés et siégeront trois mois dans l’année.
4. Pendant les vacances des Conseils il y aura des Commissions permanentes mixtes composées des membres des Conseils Généraux qui siégeront dans chaque Vilayet pour exercer un contrôle sur les actes du Gouvernement local et veiller à l’exécution des mesures décrétées par l’Assemblée de la Capitale.
5. Confirmation complète des mesures proposées par la note An- drâssy pour toutes les Provinces.
6. Organisation de Municipalités, réorganisation de la police pro vinciale etc.
Ces mesures étant applicables à toutes les Provinces de la Turquie, le seront aussi tout naturellement à la Bosnie, et à l'Herzégovine et à la Bulgarie.
Il suffit de parcourir ce programme pour en deviner aussitôt la provenance et le but. Il a été combiné entre l'Ambassadeur d’Angleterre et Midhat Pacha, et est destiné à dejouer l’ingérence des Puissances dans les affaires intérieures de la Turquie, tout en faisant semblant d’aller au devant de leurs voeux. On compte également, peut-être, produire par cette apparence de réformes constitutionnelles, une bonne impression sur l'opinion publique de l’Europe Occidentale et particulièrement de l’Angleterre, et la rendre moins sévère à l’égard de la Turquie.
Les amis du Gouvernement Ottoman y voient, en effet, un immense progrès, et l'inauguration d’une ère nouvelle. Ils soutiennent donc qu’il n’y a pas lieu pour les Puissances de se montrer défiantes à l’égard de la Turquie et de blesser sans nécessité son amour propre. C’est, parait-il, pour éviter l’humiliation de céder à la demande de l’Europe dans une question intérieure et de recompenser des Provinces révoltées, que des réformes générales ont été décrétés pour tout l’Empire. Quoique les détails n’en soient pas encore connus, le public a déjà eu le temps de se prononcer sur la valeur de ce programme. Il l'a classé ausitôt parmi les promesses nombreuses que la Porte a toujours faites dans des mo ments difficiles, et qu’elle n’a jamais eu ni la volonté ni le savoir de tenir.
Appelé à se prononcer simultanément sur les propositions de paix qui ne lui ont été soumises d’ailleurs que sommairement, le Conseil semble s’être exprimé en termes généraux pour leur adoption, abandon nant aux Ministres le soin d’en régler les details sur la base des résolu tions qui venaient d’être adoptées. D'après ce qui nous revient, la ré ponse de la Porte, que nous attendons aujourd’hui ou demain, contiendra une adhésion au premier point — la Serbie et le Monténégro, et fera
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