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Drogman Austro-Hongrois sous la dictée de Safvet Pacha aidé du Mu- stéchar Caratheodory, a été, avec l’autorisation du Ministre, communi qué par l’Ambassadeur à tous ses Collègues. J’ai l’honneur d’en placer — ci-près une copie. Ainsi que Votre Altesse voudra bien le constater il n’y est de nouveau question que de »se tenir sur la défensive« pen dant dix jours. Or Safvet Pacha a lui même constaté vis à vis de Mr. Onou que ce dernier temps les troupes Turques se bornaient à repousser les attaques des Serbes ce qui provoquait selon lui une effusion de sang tout à fait inutile.
Cette pièce, écrite à la Porte mais n’émanant pas d’elle, puisque les fonctionnaires Turcs ont soigneusement évité de tenir la plume, marque la dernière étape à laquelle nous sommes laborieusement arri vés dans la question de l’armistice, après dix jours de pénibles négo ciations. Quelle en est la signification et la valeur, les Puissances en seront elles satisfaites? — telles sont les questions qui se présentent na turellement à l’esprit. Mais avant de les résoudre il faut savoir pour- quo ila Porte s’est obstinée à ne vouloir prendre aucun engagement rela tivement à l’armistice, pourquoi elle a repoussé l’idée d’une communi cation écrite au sujet de l'ordre donné aux commandants des troupes. La raison qu’elle allègue se trouve indiquée dans mon précédent rap port. C’est la crainte de l’opinion publique et de l'armée. Mais alors quel le valeur peut avoir une déclaration qu’on n’ose pas avouer à ses propres sujets, quelles garanties a-t-on que l’ordre confidentiel expédié aux chefs militaires pour faire arrêter les operations, sera fidèlement exécuté par eux. Si mécontente de cette disposition inavouée l'armée refusait d’y donner suite, sur qui en retomberait la responsabilité vis-à-vis des adver
saires de la Porte? Il paraîtrait que les Puissances qui n’ont cessé d’agir franchement et loyalement, pourraient exiger également du Gouverne ment Ottoman des procédés moins tortueux et moins équivoques, pour pouvoir prendre sur elles de conseiller aux Serbes et aux Monténégrins d’arrêter aussi leurs opérations militaires.
D’un autre côté, pratiquement parlant, si l’on voulait profiter des dispositions toujours plus conciliantes de la Porte, il y aurait peut-être moyen de lui faire quelques pas de plus, de laisser immédiatement sur veiller le respect du status quo militaire, de prolonger encore la trêve établie, et d’en faire découler progressivement un armistice en bonne et due forme. Mais ne risquerait-on de voir tous ses efforts compromis par la négligence ou l’obstination d’un commandant supérieur, ou par la fougue d’un chef intférieur?
Il dépendra naturellement des Cabinets de se prononcer sur l’en- s,emble de la situation qui leur est faite, mais il pourrait ne pas être dénué d'intérêt pour eux de connaître les raisons qui ont amené cette modification ds dispositions chez les Turcs, en les décidant à inaugurer tout à coup la voie qu’ils repoussaient catégoriquement une heure plus tôt par une longue pièce écrite. On serait embarassée de les établir d’une façon positive. L’ambassadeur de l'Angleterre semble vouloir l’attribuer à son influence. Le Comte Zichy croit savoir que les Turcs ont été très effrayés par des nouvelles qu’ils auraient reçu de Cabouly Pacha sur l’intention de la Russie da faire de l’armistice un casus belli. D’autres y voient l’effet d’une action directe du Sultan. Toutes ces raisons peu vent avoir contribué à décider les Ministres de maintenir, à l’usage de
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