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 J’ajoutai que l’agitation des meetings, la parole de Lord Stratford de Redcliffe, la brochure de Gladstone avaient mis la question bulgare à l’ordre du jour et qu’elle ne s'en laisserait plus écarter. Votre Altesse ne m’en avait pas encore dit un mot, mais je prévoyais que devant l'ex­ citation croissante des esprits en Russie même, le Cab* Impérial, quel que fût son désir de ne pas hâter les solutions, se troverait dans l’impos­ sibilité de rester en arrière de celui de Londres dans une cause si profon­ dément sympathique à notre sentiment national.
Vingt-quatre heures plus tard mes prévisions étaient justifiées par le télégramme de Votre Altesse du 1er cour, m’annonçant les bases pro­ posés par Lord Derby.
Des ouvertures analogues venaient d’être faites ici par l’Ambas- sadeur d’Angleterre et le Cte Andrâssy en avait été visiblement contrarié. Il y voyait reparaître les autonomies de Bosnie et d'Herzégovine qu’il croyait abandonnées, et surgir une autonomie bulgare qui ne faisait partie que de la seconde hypothèse de Reichstadt.
Il me dit qu’il considérait le programme de Lord Derby comme mis en avant dans le but unique de donner une satisfaction à l’opposition, par conséquent comme peu sérieux et destiné à être désavoué par le Cab1 de Londres dès que la Porte l’aurait refusé. Or, placé lui-même devant une opinion publique, il n’était pas en mesure de se joindre à ce pro­ gramme dans le risque d'un recul anglais qui exposerait en plein la digni­ té de l’Autriche. Aussi comptait-il poser à Sir A. Buchanan la question de savoir si son Gouvernement était prêt, le cas échéant, à soutenir par la force l’acceptation de son programme.
Effleurant ensuite un ordre de considérations plus intimes, le Mi­ nistre m’exprima le soupçon que le projet de Ld Derby n’eût été émis avec l’arrière-pensée de semer la défiance entre la Russie et l’Autriche. II avait lieu de croire que l’Angleterre nous suspectait d’avoir conclu à Reichstadt des arrangements secrets sur l’avenir de la Turquie. Quoi de plus simple alors que de glisser entre nous, — quoique sans nul espoir de le réaliser, ce projet d’autonomie qu’on savait à Londres être une pierre d’achoppement entre les deux Cabinets Impériaux.
Je n'oserais, mon Prince, affirmer le contraire après l’expérience du rôle que le Cab‘ de St James a joué en 1863., lorsqu’il incitait Napoléon III en faveur de la Pologne, pour l’abandonner ensuite — et cela dans le but réussi de nous désunir avec la France sur le terrain de l’Orient.
А.ВПР, K-127.
Novikow
324.
ИЗВЈЕШТАЈ УБРИА ГОРЧАКОВУ
Реаговање берлинское кабинета на саопштење о канцеларовом телеграму Новикову којим се тражи да силе инсистирају на тренут- ном закључењу примирја како би се спријечило проливање крви. Обустава непријатељстава je и царева жеља и у том смислу je барон Вертер добио прецизне инструкције. Билов je саопштио Убриу да, по Вертеровом извјештају, све силе енергично подржавају акцију за при-
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