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 pathies slaves, mais elle les sacrifie aux besoins de la paix. Il faut que le P06 Nicolas s’exécute loyalement de même. Jusqu’ici il n’a fait que gagner à l’état de guerre. L’entretien des familles lui a peu coûté; par contre, l’industrie locale consistant à confectionner des chaussures et des vêtemens, à fournir des armes et à faire de ia poudre, n’a pu que prospérer dans les conjonctures actuelles. Son Altesse n’aurait donc pas trop à se plaindre«.
Je fus frappé, en revanche, du peu d’empressement que parut té­ moigner le Comte Andrâssy à faire interdire l’exportation d’armes et de munitions de guerre qui, destinées à l’insurrection, arrivaient sur les lieux par le détour des deux Principautés. Le Ministre me dit expres­ sément que celles-ci étaient libres de s’armer jusqu’aux dents pour leur propre compte, mais que le jour où il serait constaté que des com­ mandes ostensiblement faites pour elles étaient détournées au profit des insurgés, — et l'Autriche avait tous les moyens de s’en assurer — on ne pourrait faire autrement que d’en prohiber le commerce avec la Serbie et le Monténégro.
Or le Voyévode Plaménatz, Ministre de guerre du Prince Nicolas, a passé ici une dizaine de jours à acheter des armes sans qu’on eût songé à lui susciter des embarras dans l’accomplissement de ce mandat.
Je ne puis m'expliquer cette tolérance relative que par les intérêts de l’industrie autrichienne déjà sensiblement affectée par la concur­ rence victorieuse de l’Ademagne. Il y a quelque temps, les armuriers de Vienne ayant demandé des recommandations officielles pour faire écouler leurs produits à Bukarest, la Chancellerie d’Etat n’avait pas voulu s’y prêter pour ne pas avoir l’air d’encourager des tendances belliqueuses du Gouvernement Roumain. Celui-ci se pourvut alors à Berlin où l'on ne paraît pas avoir eu les mêmes scrupules.
Tels sont, mon Prince, les détails de mes explications avec le Mi­ nistre des Affaires Etrangères d’Autriche. Votre Altesse voudra bien en relever qu’à peu de chose près, les mesures suggérées par Son Excellence concordent entièrement avec celles que j’avais déjà fait pressentir par mon rapport du 23. Décembre/4. Janvier sub No 174.
En terminant, le Cte Andrâssy m'a tenu un propos significatif. »Pour la première fois depuis bien longtemps, me dit-il, l'Autriche s’associe franchement aux démarches de la Russie en faveur des chrétiens d’Ori- ent. On dit que je fais la politique russe et c’est bien le cas; mais, en agissant ainsi, j’ai l’intime conviction de faire en même temps de la politique austro-hongroise bien entendue.«
АВПР, K-126.
Novikow
25.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О гласовима који круже о аустријској окупацији побу- њених покрајина и о разговору који je тим поводом имао с грофом Андрашијем.
Vienne, le 22. 1/3. II 1876, 15. 4 Русија и босанско-херцеговачки устанак П 49























































































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