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пасе Ouzoun-Mircovitch, par crainte de perdre en plus son artillerie et ses munitions, avait abandonné la position en se repliant sur Gramada. Cette nouvelle lâcheté mit le comble aux dégoûts de Tscherniaëw. De retour à Alexinatz, il adressa sa démission au quartier général du Prince en la motivant par une impossibilité absolue de rien entreprendre avec des pareilles troupes et étant si mal secondé par les officiers en
sous-ordre.
Le Prince Milan accourut de Paratchine en toute hâte pour calmer
l’irritation de son général. On fit passer par les armes quelques instiga teurs de l'abandon de Babina-Glava. Mircovitch fut menacé d’une cour martiale et Léschanine que l’on coupçonna d’avoir intentionnellement re tardé sa marche de plusieurs heures par jalousie contre son chef pro visoire, ne fut maintenu dans son commandement qu’en considération de ses anciens services.
Ici commence une période de tâtonnements (sic!) et d’hésitations qui autoriserait à supposer que dans l’état-major serbe l'on avait pendant quelque temps entièrement perdu la tête et qu’il n’y existait plus aucun plan d’action.
Une tentative contre les avant-postes ennemis à Mramor échoua par suite de l'insubordination d’un major serbe: le Prince le fit dégra der. Léschanine essaya de reprendre l’offensive, mais fut constamment repoussé avec pertes. Dans l’entre-temps les Turcs recevaient toujours de nouveaux renforts, réoccupaient les retranchements de Babina-Glava et finalement le 19 Juillet, une de leurs colonnes sous les ordres d’Ahmet- -Eyoub-Pacha rentrait dans la Principauté par Gramada en repoussant les corps d’Ouzoun-Mirkovitch, qui presque sans combattre se replia sur Alexinatz. Une seconde colonne ottomane, avec Suleïman-Pascha en tête, forçait le passage de Pandiralo après un combat sanglant contre le colonel serbe Horvatovitch, qui en se retirant fit choix des hauteurs de Tressibaba dominant la ville de Kniagévatz pour y opposer aux en vahisseurs une nouvelle résistance.
Il parvint à y tenir toute la journée du 20 Juillet, mais en face de la jonction des deux généraux turcs qui s’effectua dans la même soirée, il crut tout à coup se voir dans la nécessité d’abandonner cette position très avantageuse et qu’il lui eut été facile de défendre vu son égalité numérique avec l’ennemi. En effet Horvatovitch pouvait encore opposer aux troupes réunies des paschas Ahmet-Eyoub et Suleïman une force de dix-huit mille hommes.
Néanmoins il quitta Tréssibaba (sic!) en informant le quartier gé néral qu’il lui devenait impossible de couvrir Kniagévatz. Mais lorsque le lendemain il eut donné à ses troupes l’ordre d’évacuer la ville, la bri gade de Kniagévatz, refusant d'obéir lui déclara qu’elle était décidé (sic!) à ne pas abandonner ses foyers. Celle de la Schoumadia, formée des montagnards les plus robustes de la Principauté se joignit à la même démonstration.
Horvatovitch en donna aussitôt avis au Prince et mit à profit les dispositions momentenément courageuses de ses troupes malgré les désavantages présents du terrain. On se battit avec acharnement pen dant quatre jours. Tchernaiëw lui-même à la première nouvelle de cette résistance se mit en marche avec sept mille hommes par des sentiers à peine praticables afin de tomber sur le flanc de l’ennemi. Léschanine
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