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reçut l’ordre d’en diriger dix autres mille sur Kniagévatz par Vratar- nitza. Mais dans la nuit du 24 Tchernïaew, débouchant aux environs de Tressibaba par des défilés de l’accès le plus difficile fut informé que Horvatovitch trouvant finalement la position intenable, se retirait depuis le matin da (sic!) la direction de Bania, dans ces divers combats il avait perdu près de deux mille hommes.
Les sept mille Serbes n'eurent plus qu’à se renforcer dans les mon tagnes pour regagner Alexinatz.
Pris d'un nouvel accès de découragement Tcherniaëw déclara au Prince qu’à son avis il ne lui restait qu’à implorer la paix. Son Altesse le supplia encore une fois de ne pas l’abandonner et lui donna carte blanche d'agir désormais comme il l’entendrait. Léschanine fut défini tivement placé sous ses ordres dans le nouveau commandement en chef de l’armée de l’Est. Tcherniaëw reçut des pouvoirs illimités et le Prince Lui-même repartit pour Paratchine.
Se voyant enfin les bras déliés Tcherniaëw débuta par resserrer la ligne de défense en abandonnant celle du Timok trop étendue. Zaitchar et Vratarnitza furent évacués. Dans le nord on laissa le lieutenant colonnel Zdravkovitch avec deux brigades sur les hauteurs de Kobis- nitza protégeant Négotine avec faculté d’abandonner cette ville s’il se voyait pressé par l’ennemi et l’ordre de se replier alors sur Brza-Pa- lanka. Zdravkovitc s’empressa de profiter de l’autorisation dès le premier jour et abandonna la ville avant même l’apparition des Turcs.
Ceux-ci occupèrent Zaitchar en y établissant des magasins de vi vres et de munitions. Quant à leur marche vers le Nord (нечитко)... /tra/ vaux très considérables et de plus on y a déjà consenti une trentaine de bataillons.
Les défilés de Bania et de Brestovatz présentent des difficultés naturelles plus grandes et, en conséquence, requièrent beaucoup moins de mesures défensives.
Finalement les Turcs, pour contourner Déligrad, auraient encore dans le midi la vallée très encaissée de l'Ibar et (ријеч нечитка) Tcholak- -Antitch était réduit à l’impuissance, ils pourraient descendre cette val lée et prenant à droite par un chemin de traverse assez praticable s’em parer de Vitkovo et de Krouschévatz et de là, en suivant une excellente route carrossable, déboucher à Yagodina sur la Morava, artère de la Principauté entre Alexinatz et Belgrade.
Mais quelque désespérée que puisse paraître la situation présente des Serbes, ils sont encore en nombre plus considérable que leurs enva hisseurs réunis. Ils ont une artillerie plus nombreuse et d’un effet plus meurtrier. Ils ont pour eux l’avantage de se trouver sur la défensive dans des positions favorisées par la nature elle-même.
Pour y opposer avec succès une résistance vigoureuse, y décimer l’ennemi et bientôt peut-etre pouvoir reprendre l’offensive, il ne leur manque que la conscience de l’amour propre national et celle de l’hon neur militaire. Or, je croirais être injuste à leur égard en avançant qu'ils sont totalement dépourvus de courage. Ainsi dans l’affaire du 6 Juillet les troupes commandées par Tcherniaëw et dans les journeées du 20 ou 23 celles de Horvatovitch donnèrent des preuves d'une bravoure inconte stable. Mais ces mêmes troupes en d’autres circonstances avaient soit catégoriquement refusé de marcher contre l'ennemi, soit pris la fuite en
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