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 Celui-ci quitta le 4 juillet son campement de Babina-Glava avec huit bataillons d’infanterie et dix-huit canons, en laissant son quartier-géné­ ral à la garde du colonnel Ouzoun-Mirkovitch avec quinze mille hommes.
A l'aube du 6 Juillet Tcherniaëw devait attaquer l’aile gauche d’Os- man-Pacha tandis que le gros de l’armée de Timok, passant cette rivière en aval de Veliki-Izvor devait à la même heure envelopper la droite de l’ennemi. Cette manoeuvre bien exécutée aurait pu aboutir à une destruc­ tion complète du corps turc.
Exact au rendez-vous, Tcherniaëw se mit en position et attendit vainement son auxiliaire pendant plus d'une heure. Mais voyant enfin que sa présence avait été événtée dans le camp d’Osman Pascha et que Ion s’y préparait à le recevoir, il se décida à attaquer malgré sa grande minorité de forces.
Ainsi qu’en d’autres occasions l’artillerie serbe fit merveilles et les soldats eux-mêmes, électrisés par la présence de leur général, combati- rent (sic!) avec beaucoup de fermeté.
Il était une heure de l’après-midi. Trois retranchements avaient été enlevés aux Turcs qui déjà pliaient leurs tentes pour évacuer le camp. A ce moment pointèrent les premières colonnes de l’armée du Timok qui mit près d’une heure à s’aligner en ordre de bataille. La situation d'Osman-Pascha déjà ébranlé fut des plus critiques, et si les hommes de Léschanine, sans même combattre avaient seulement gardé leurs po­ sitions pendant une heure de plus, le succès des Serbes eût été complet. Mais au premier feu dirigé contre eux ils furent saisis d’une panique si subite et si générale, qu’en peu d'instants il ne resta plus en ligne que leur commandant avec quelques officiers et les artilleurs avec leur piè­ ces. Affolés par la peur, ils fuyaient pêle-mêle en s’entreblessant les uns les autres et en jetant havresacs et fusils pour pouvoir fuir avec plus d’agilité.
En même temps la petite troupe Tscherniaëw, fatiguée à l’excès voyait arriver contre son aile droite de nouveaux combattants que Fazyl- -Pascha campant à Adlié et alarmé par le bruit de la vive canonnade, amenait en toute hâte au secours de son compagnon d’armes.
Si les Turcs avaient poussé l’attaque avec la même vigueur que leurs adversaires, ceux-ci eussent été perdus jusqu’au dernier homme. Mais ils s’y prirent mollement et l’effort suprême que Tschernaiëw fit faire à son bataillon de réserve pour se couvrir la retraite lui permit de l’opé­ rer en bon ordre, en abandonnant toutefois à l’ennemi cinq canons dont les attelages avaient été tués.
Cette dernière attaque fut dirigée par Nicolas Kiréew qui y trouva une mort héroïque sincèrement admirée des Serbes, mais que par mal­ heur trop peu d’entre eux semblent disposés à ambitionner pour eux- -mêmes.
Se retirant dans la direction de Babina-Glava, Tschernaiëw apprit à mi-chemin que cette position importante dominant la vallée de la Ni- schava avait déjà été évacuée la veille par son lieutenant sans un seul coup de fusil. Il apprit que dans la nuit précédente un brouillard très- -épais ayant enveloppé cette hauteur, les troupes serbes avaient déclaré à leur commandant que pouvant être surprises par l’ennemi sans le voir approcher, elles se débanderaient d'elles-mêmes si on ne les faisait sans retard changer de campement. Les sachant capables d’exécuter la me-
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