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 fauborgs de Trébigné où la population civile est double depuis les derniers événements qui ont obligés (sic!) les familles des musulmans, de tous les environs, de se réfugier sous la protection de cette forteresse.
La situation de Mouhtar doit être assez mauvaise. Il ne peut plus sortir, à moins qu’une force considérable ne lui vienne en aide du côté de la Bosnie. Mais je crois qu’il a assez de provision à Trébigné pour pouvoir immobiliser autour de lui au moins la moitié de l’effectif du Prince encore pour longtemps.
Bilek se maintient toujours bloqué par le Prince. On dit qui cette place manque d’eau. Si Bilek pouvait être pris par les Monténégrins, les forces turques qui pourront dans huit ou dix jours marcher sur eux, en venant de Bosnie, ne réussiraient probablement pas de débloquer Mouhtar.
Mais en attendant, malgré sa victoire, le Prince est immobilisé autor de Trébigné et Bilek. S’il abandonnait le blocus de ces places, Mouhtar pourrait se réunir avec le forces, venant de Bosnie, et si le Prince tentait de faire une pointe vers Senitza, ce qu’on lui demande avec insistance, il courrait le risque de devoir revenir sur ses pas, puis­ que Mouhtar serait alors de nouveau en force pour menacer le Monté­ négro même.
Ainsi je crois que la jonction, autant desirée, du Prince avec Tchola- -Kantchitch (sic!) ne pourra s’effectuer encore pendant longtemps, mais de l’autre côté, si les Turcs voulaient absolument débarraser Mouhtar de sa position précaire, ils n’auraient pu le faire qu’en dégarnisant (sic!) considérablement leurs forces opposées à l’armée Serbe de Ibar, (sic!) ce qui serait autant de gagné pour la campagne commune.
Il est très difficile pour le moment d’avoir des nouvelles précises sur les mouvements des Turcs entre Senitza, Sarajevo et Mostar. Tantôt on assure que les Turcs viennent de ce côté pour rétablir leurs affaires en Hérzégovine (sic!), tantôt on le nie. Il semble que les généraux turcs ne savent encore eux-mêmes quel parti prendre, celui d’abandonner Mouhtar provisoirement à son sort pour accabler tout d’abord la Serbie, ou celui de poursuivre la guerre avec une vigueur égale, contre les deux Principautés à la fois. En tout cas, il est hors de doute qu’ils tachent de renforcer leur situation en Albanie, où la dernière défaite, près de Medun, leur a démontré l’insuffisance de leurs moyens.
Je dois corriger quelques détails, dont j’ai eu l’honneur d’informer Votre Altesse en rendant compte, dans mon dernier rapport, de ce qui a eu lieu entre le combat de Bischina et la bataille de Voutchi-do.
J’ai cru, sur les données que j’ai possédées alors, que le Prince ignorait la marche de Mouhtar sur Bilek, pendant que celui-ci se faisait aussi illusion sur les forces et les positions des Monténégrins.
Les informations que j’ai reçues ensuite, me prouvent que le Prince fut plus habile, que je ne le croyait (sic!) alors. Il est juste de dire que depuis la sortie de Mouhtar de Nevessigné, le Prince en se tenant toujours tout près de lui, épiait ses mouvements. Il pouvait l’attaquer à plusieures réprises (sic!) pendant sa marche, mais à tort ou à’raison, il croyait plus utile de le laisser s’engouffrer plus avant dans les montagnes, environant (sic!) le Monténégro. Il l’a vaincu, mais il arrive en définitif (sic!) que lui-même est aujord’hui immobilisé, parce que dans ces en­
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