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 hommes. Dix-huit bataillons turcs ne comptent pas plus de neuf mille hommes. Dans les montagne (sic!) les Turcs ne peuvent lutter contre les monténégrins qu’étant au moins dans la proportion de deux contre un, aussi le corps de Mouhtar ne pouvait être victorieux, mais il ne s'at­ tendait probablement pas au désastre qu’il allait subir.
A 6 1/2 heures les Monténégrins ont été attaqués par toutes les forces de Mouhtar avec 7 canons. Mais probablement ayant bientôt ap- perçu (sic!) leur supériorité numérique, les monténégrins après une heure de fusillade, attaquèrent impétueusement les tures à leur tour. L’aile gauche de Mouhtar, commandée par Osman-pacha, fut enveloppée en un clin d’oeil et le pacha fait prisonnier, l’aile droite, commandée par Selim-pacha, renversée, et le centre, sous Mouhtar pacha lui même, obligé de battre en retraite. Les relations véridique disent que tout cela s’est fait dans une heure de temps. La bataille était gagnée, mais les Turcs obligés à la retraite devaient encore faire, avant d’arriver sous les canons de Bilek, plus de trois heures de chemin au milieu des pierres et des rochers. Dix mille monténégrins se ruèrent sur eux et le yatagen en main les ont poursuivi (sic!) dans le village même de Bilek ne s’arrêtant que devant les fortifications de cette place.
Nous ne connaissons pas encore les détails préois sur le résultat matériel de la victoire du Prince. Les informations que Son Altesse me donne datent du jour même de la bataille. Le Prince savait alors que les monténégrins n'avaient pas perdu même 200 hommes en morts et bles­ sés. Il savait qu'Osman-pacha avec quelques officiers et près de 300 soldats était fait prisonnier, qu’il a pris 5 canons et 12 drapeaux mais sur les pertes de l’ennemi il ne pouvait me dire rien de précis. Cependant tout fait supposer qu’il ne les croyait pas aussi énormes qu’ils doivent être en réalité, selon l’ensemble des informations que je reçois de dif­ ferents côtés. Les monténégrins supposaient que quatre bataillons turcs s’étaient sauvés. J'ai tout lieu de croire que pas même cette quantité d’hommes n’a pas échappée (sic!) au massacre qui devait accompagner la poursuite des turcs. Les monténégrins ignoraient par exemple jusqu’ hier que Selim-pacha fut tué.
Les Turcs avouent que presque tous les officiers supérieurs sont morts ou prisonniers Mouhtar-pacha échappa cependant ayant son cheval tué sous les murs mêmes de la forteresse de Bilek.
La nuit de jeudi à samedi le 17/29 Mouhtar pacha, en laissant à Bilek une très petite garnison, abandonna cette ville avec les restes de son corps battu et comme on dit avec 5 bataillons qui se trovaient intacts pendant l’action dans la forteresse. Les chefs monténégrins sous la première impression de la victoire ne pouvaient certainement pas prendre des dispositions pour le suivre et il est arrivé le même jour à Trebigné où il se trouve actuellement ayant l’intention, à ce qu’on dit, de se faufiler vers Mostar qui n’est deffendu (sic!) que par trois batail­ lons qui viennent d’y arriver de Klek, évacué par les monténégrins.
Après cette victoire qui d’un coup a anéanti les forces mobiles des Turcs, le Prince peut avoir les coudées franches en Herzégovine. En enfermant Mouhtar dans Trébigné il peut de nouveau aller, mais en toute sûreté, sur Metohia et Mostar, tous les deux presque dégarnis de troupes. Il peut aussi sans s’éloigner trop de Monténégro, trouver des
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