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 forces disponibles pour aller donner la main aux Serbes entre Senitza et Novy-Bazar — enfin, plusieurs plans peuvent se présenter à l'ésprit (sic!) du Prince, mais il est à prévoir qu’il s’embrouillera entre ces plans et perdera (sic!) dans l’indécision assez de temps pour permettre aux Turcs de réunir de nouvèau à Mostar les troupes qu’ils peuvent encore trouver
en Bosnie.
Il est vrai que les Turcs ne peuvent le faire qu’en dégarnissant la
frontière Serbe et ce sera autant de gagné pour la cause commune des deux principautés. En tout cas le désastre de Mouhtar-pacha peut avoir une influence considérable sur la marche ultérieure de la campagne.
Il faut avouer que c’est surtout la chance qui a favorisé le Prince Nicolas, mais on ne peut assez admirer le chef monténégrin du côte de l’Albanie, Bojidar Petrovic, également jeune et sans expérience militaire, mais qui grâce à une activité remarquable unie à une intelligence souple et susceptible de perfectionnement rapide, fait des prodiges avec la petite troupe confiée à ses ordres.
Les Turcs ont eu dans ces derniers jours en Albanie plus de 11000 de nizam et presque 13000 bachi-bouzouks. Contre ces forces, Bojidar n’a que 6000 hommes à opposer pour deffendre (sic!) une frontière longue et excessivement incommode depuis l'Adriatique jusqu’à la montagne de Kom au delà de Koutchi. Pour pouvoir concentrer sur un point de trois à quatre mille hommes dans un moment de danger il doit déployer un grand art dans la disposition de ses troupes puisqu’il ne peut jamais savoir le point que les Turcs peuvent choisir pour leur attaque, il y a tant de point vulnérable (sic!) sur cette frontière. Cependant il a su résoudre ce difficile problème et chaque fois que les Turcs l’attaquaient, ce qui arrivait même trop souvent, il a su leur opposer au moins trois mille hommes. Ce n'est pas beaucoup, puisque les Turcs ont concentré à Podgoritza entre nizam et bachi-bouzouks à peu près 15.000 qu’ils emploient chaque fois presque en entier, mais jusqu'à présent cela suf­ fisait, peut-être parce que Ahmed Hamdi-pacha qui commande en Albanie parait être une incapacité remarquable.
Bojidar n’a pas seulement à se battre, il doit trembler toujours de voir les Mirdites et autres peuplades albanaises, encore indécises, mar­ cher avec les Turcs. Aussi quand il ne se bat pas, il s’ingénue à faire de la diplomatie orientale avec ces perfides voisins. S’il avait de l’argent c’eût été facile, mais il n’en a pas, ce qui rend les relations avec les Albanais excessivement difficiles.
Cependant Bojidar semble réussir aussi dans cette direction. Plu­ sieurs affaires heureuses avec les Turcs ont augmenté son prestige parmi les albanais et comme il n’est pas susceptible de sentiments trop tendres comme le Prince, il inflige souvent de rudes coups aux villages qui donnent des bachi-bouzouks ou turcs, tout en les flattant après, et fait de la sorte que chaque jour le nombre de ces bachi-bouzouks devient moins grand et qu’ils se battent chaque jour plus mollement. Il est vrai que Bojidar a sous ses ordres deux meilleurs voyewodes du Monténégro — Ilia Plamenatz et Marko Milanoff, le Prince au contraire ne possède pas beaucoup de capacités autour de lui.
Après la brillante affaire dans les Koutchi quand les monténégrins attaquèrent et prirent malgré l’opposition de toute la garnison de Podgo­ ritza, les quatres blokhaus (sic!) qui gênaient (sic!) leurs mouvements
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