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L’armée de Ranso Alimpitch, éclairée par des corps-francs, pénétra- en Bosnie dès le premier jour de son passage de la Drina, jusqu’à la ville de Bélina, habitée en majeure partie par des musulmans de race serbe.
Très supérieur en nombre à l’ennemi qui ne put lui opposer que deux mille cinq cents nizams et un millier de bachi-bouzouks, Ranko eut cependant à soutenir aux approches de la ville un combat meurtrier. Les troupes impériales s’étant retranchée à la hâte, lui opposèrent une défense opiniâtre et n’operèrent leur retraité que vers la tombée de la nuit.
Au même instant quelques centaines de volontaires serbes, qui attirés dan la ville par un drapeau blanc flottant sur le minaret, frater nisaient déjà dans les rues avec la population chrétienne, se trouvèrent subitement pris entre deux feux. D'un côté se ruaient contre eux les habitants musulmans, de l’autre les troupes turques rentrant du champs de bataille. Des femme de harem leur tiraient par les fenêtres des coups de revolvers. Cette bagarre coûtâ la vie à près de deux cents francs -tireurs, en plus dans la nuit tous les chrétiens de la ville furent massacrés et leurs prêtres pendus. Ranko s’en vengea le lendemain en l’incendiant par des progectiles (sic!), mais lui même se retira devant ces ruines fumantes, abandonnées déjà par les musulmans qui s’étaient réfugiés
auprès des troupes dans un espace retranché.
Depuis lors le commandant serbe s’est occupé à enterrer ses morts
et ceux de l'ennemi dont il constate avoir trouvé sept cents cadavres. Il a expédié à Belgrade trois cents blessés et un petit nombre de prisonniers. Il arme et organise des compagnies de volontaires bosniaques qui affluent dans son camp. Il s’est en outre emparé du Petit Zwomik, de façon qu’il n’y a plus de Turcs sur la rive droite de la Drina.
Toutefois il devient évident que le Gouvernememt Princier comptait de ce coté sur des succès plus faciles et n’avait guère en vue l’opposition fanatique et acharnée des Serbes musulmans. De plus, le massacre de la population chrétienne de Bélina lui offre matière à réflexions et pour rait bien être une des raisons de la circonspection actuelle de Ranko.
On ne saurait prévoir encore quelle sera l’attitude des habitants catholiques de la Bosnie à l’approche des troupes serbes:seront-elles reçues (sic!) en ennemis ou en libérateurs? S’il faut en croire des assu rances positives donnée à Rome l’hiver dernier par l’évêque Strossmayer à M. Marinovitch, les catholiques de Bosnie seraient très favorables à une incorporation administrative à la Serbie. D’autres sources, comme les protestations publiées par certains journaux avec une foule de signatures de notables, pourraient amener à des conclusions contraires.
Pour protéger sa frontière contre toute violation éventuelle, le Gouvernement Austro-Hongrois a fait venir de Pesth ses deux monitors danubiens qui stationnent actuellement à Belgrade. En face de Ratcha, à l'embouchure de la Drina, se tient un détachement de troupes faisant partie de la division nouvellement arrivée sur les bords de la Save Cette division, forte de douze mille hommes est commandée par le général Comte Szapâry, qui vient d’établir son quartier général à Mitro- vitza à quelque distance en amont de Schabatz.
L'armée de l’Ibar, quoique toute sous les ordres du général Zach, présente trois corps opérant à distance l’un de l’autre. L’aide (sic!) droite, commandée par l’Archimandrite Doutchitch qui pour le temps des
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