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 hostilités a échangé sa cape contre un képi de colonel a obtenu jusqu’ici certains succès aux alentours de Nova-Warosch où il continue à se maintenir dans des positions retranchées enlevées aux Turcs. Il est le premier destiné à tendre la main aux Monténégrins.
Se trouvant il y a quelques jours sur le point de bombarder un nouveau plateau fortifié par les troupes impériales, il dut renoncer à son projet, les nizams ayant aggloméré dans leurs retranchements des centaines de femmes et d’enfants chrétiens, arrachés par force à leurs villages des environs.
Le centre sous le commandement immédiat du général Zach, fort de six milles hommes, après avoir passé quelques jours dans un camp dressé sur les hauteurs du Yavor à cheval sur la frontière méridionale, s’ébranla le 23 Juin pour s’engager dans la Vieille-Serbie par un sentier de chèvre surplombant des précipices. Les canons durent être portés à bras, des hommes et des chevaux roulèrent dans l'abîme, ce fut en un mot une seconde édition de l’audacieux passage du mont St. Bernard.
Malheureusement la fortune ne daigna pas sourire au théoricien Zach, et a (sic!) cette occasion se révéla une nouvelle lacune dans l’orga­ nisation des armées Serbes, voire l’absence complète du service des espions et des éclaireurs.
Par sa marche hardie Zach ésperait (sic!) tomber comme une avalanche sur le dos des Turcs, mais il en arriva autrement. En débou­ chant dans la plaine il se vit à sa grande surprise en face d’un ennemi qui, supérieur en nombre, était retranché sur les hauteurs et lui barrait la route vers le sud. Dans l’impossibilité de déployer leur artillerie, ni même d’en faire le moindre usage pour répondre à celle des troupes impériales, les Serbes se trouvèrent pris comme dans une souricière.
Néanmoins Zach donna l’ordre à toute la colonne de charger à la baïonnette. Les miliciens, au feu pour la première fois, firent preuve de beaucoup de bravoure sans en arriver cependant à débusquer l’ennemi de ses positions. Les avantages de ces dernières offraient aux Turcs la plus grande facilité de ne pas laisser échapper un seul de leurs adver­ saires, mais ils ne se hasardèrent pas à (sic!) quitter leurs retranche­ ments et Zach, sans être trop inquiété, put se renfoncer dans les mon­ tagnes pour reprendre possession de son ancien campement.
Cet échec coûta aux Serbes un millier d’hommes, dont plus de la moitié restèrent sur le champ de bataille. Sur quatre chefs de brigade trois, ainsi que le chef d’état major, furent grièvement blessés et deux des meilleurs officiers tués. Zach lui même eut un cheval tué sous lui. Les traînards de la colonne serbe eurent de plus le dégoût de voir des maraudeurs turcs descendre dans la plaine pour achever impitoyable­ ment les blessés qui dans la confusion de la retraite n’avaient pas été emportés par leurs camarades.
Depuis lors ce général est resté dans une inaction complète. Les soldats, dit-on, ont perdu en lui toute confiance et se refusent de lui obéir. On prétend qu’il va être rappelé et remplacé dans son commande­ ment par Ranko Alimpitch.
L'aile gauche, sur ordres du colonel Tcholakântich, eut un sort meilleur. Ayant passé la frontière à Rachka, elle s'empara successivement de toutes les positions ennemies jusqu’à la ville de Novi-Bazar qu-elle commença à bombarder. Mais compromis dans ces opérations, aussi bien
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