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 que Doutchitch, par la déconfeture (sic!) du centre, Techolakantitch dut ralentir l’attaque et se replier vers la frontière, tout en restant sur le territoire turc. En revanche une de ses colonnes volantes, commandée par le capitaine Ilitch, poussa ses reconnaissances jusqu’à Mitrovitz, tête de la ligne ferrée de Salonique, et chemin faisant distribua quelques armes parmi les chrétiens du pays.
L’armée de la Morava, la plus nombreuse de toutes, n’eut à soutenir quelques combats que dans les deux premiers jours qui suivirent son passage de la frontière. Les succès de certaine importance qu'elle obtint par la prise du camp retranché de Babina Glava et d’autres positions secondaires furent pour elle une large compensation des revers subis par une de ses colonnes près du village de Mramora. Néanmoins il semblerait que la Serbie attendait du général Tcherniaev des résultats plus éclatants.
Or voici plus de quinze jours que cette armée avec son quartier général à Babina Glava reste inactive en s’étendant d’un coté vers Ak-Pa- lanka et de l’autre vers Nisch.
D’aucuns prétendent que Tcherniaev est entièrement découragé par le manque de bravoure qu’il aurait constaté chez les troupes, ainsi que par le peu de soins que mettait le Gouvernement à fournir à son armée le necessaire. D’autres supposent, avec raison peut-être, qu’il s’apprête à disperser les secours qui pourraient parvenir à Nisch par la route de Sophia
Le fait est que l’insuccès de Zach n’aura pas été sans exercer quelque influence sur le premier plan d’opérations de l’armée de l’Est. D’autre part, celle du Timok, ayant presque quotidienement (sic!) sur les bras toutes les forces ottomanes du rayon de Widdin, Tcherniaev crain­ drait peut-être de s’engager en flèche (sic!) trop en avant et d’abandoner définitivement le colonel Léschanine à ses seules ressources en face d’un ennemi se renforçant tous les jours par de nouvelles troupes.
Une dernière conjecture enfin tendrait à accréditer la combinaison d’un nouveau plan d’action entre le Prince, Tcherniaev et Leschanine d’après lequel on laisserait le gros de l’armée ottomane percer la ligne du Timok en l’attirant jusqu’au défilé de Sveta Petka près de Tchoupria, — Leschanine toujours reculant et Tchernaïev avec une partie de ses forces choisissant le moment opportun pour couper à l’ennemi toute
retraite. Reste à savoir si les généraux turcs donneraient dans le panneau.
Quoiqu’il en soit, la torpeur qui aux yeux du public semble depuis quinze jours s’être emparée des deux adversaires sur ce champ d’opé­ rations, ne saurait s’expliquer que par d’importantes combinaisons pour une action sinon décisive, du moins devant inaugurer une phrase (sic!) nouvelle de la campagnie.
L’armée du Timok, portée dans les derniers temps à trente mille hommes, est incontestablement celle qui s’est le mieux acquittéqe de sa tâche. Tous les efforts reitérés d’Osman-Pacha pour percer cette ligne de défense et pénétrer en Serbie échouèrent devant l’infatigable énergie du colonel Leschanine qui sut se transporter en personne partout où ses positions se trouvaient menacées.
Presque tous les jours cette armée eut à soutenir des combats considérables qui de temps en temps se rallument sur divers points de
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