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ter la communication de la Bosnie et de l'Herzégovine avec le reste de Roumélie. Il leur aurait été aisé après cela de purger ces provinces des troupes Turques qui les occupaient. Cette action combinée semblait d’autant plus indiquée que le corps serbe placé en face de Novy-Bazar et affaibli par l’échec infligé à l’une des Colonnes du général Zach, n’est pas assez puissant pour y vaincre les Turcs dont les forces seront encore augmentées. Aux trois mille expédiés précédemment vont se joindre 12.000 hommes transportés dans le courant de la semaine écoulée à Mi- trovitza, sous les ordres d’Ali-Saîb Pacha. Dervich Pacha, nommé Com­ mandant en chef de toute l’armée Occidentale, s’y est également rendu pour diriger personnellement les opérations près de Novy-Bazar. Mou- khtar Pacha avec l’armée de l’Herzégovine est placé sous ses ordres. Ces forces réunies étant de beaucoup supérieures à celles dont les Ser­ bes disposent autour de Novy-Bazar, ces derniers risquent fort d’y être accablés, et il eût été naturel que le Prince Nicolas se portât avant tout à leur secours. Au lieu de cela les troupes Monténégrines ont été concen­ trées en Herzégovine, et dirigées sur Gatzko, Stolaz, Nevessigné et Mo­
star. Moukhtar Pacha, qui se trouvait personnellement à Sarajevo, et avait douze bataillons entre Fotcha et Tachlidjé — a été rappelé en toute hâte et une rencontre doit avoir lieu entre lui et le corps principal du Prince Nicolas qui s’est rendu presque sans coup férir maître de toute l’Herzégovine. Pour le moment cette province est sur le point d’être perdue pour la domination Ottomane, et on comprend que dans ces con­ ditions la situation des Agents Etrangers à Mostar ne soit guère rassu­ rante. Avant d’abdiquer leur pouvoir les Musulmans sont capables de tout mettre à feu et à sang, et dans ce cas c’est certainement notre Con­ sul qui risquera le plus. Aussi, tout en transmettant à Mr. Yastrebow l’ordre de Sa Majesté l’Empereur de rester à son poste, ai-je pris sur moi de l’autoriser, en cas de danger réel de se transporter pour quelques jours à Raguse, comme le faisaient continuellement ses Collègues d’Alle­ magne et d'Autriche-Hongrie.
Il paraîtrait, à première vue, que des intérêts particuliers eussent dirigé la conduite du Prince Nicolas, Mais un télégramme que j’ai reçu de notre Consul Général à Raguse m’explique le plan de Son Altesse. Il consisterait à s’assurer l’abord de l’Herzégovine, pour ne plus pouvoir être attaqué de ce côté, et de porter ensuite ses forces vers Sennitza. Le Woiévode Milan, commandant dans les Wassoewitch, serait trop faible pour prendre seul l’offensive à l’effet de s'unir avec les Serbes.
Reste à savoir si ce plan pourra être exécuté à temps, avant que les forces dirigées par les Turcs sur Novy-Bazar n’aient réussi à écraser l’armée Serbe occupée du siège de cette place.
Du côté de l’Albanie ce sont les Turcs, renforcés par les irréguliers indigènes, qui ont attaqué les Monténégrins près de Podgoritza et sur le lac de Scutari. Ils ont été repoussés avec de grandes pertes, mais la Porte persiste à ne pas avouer ces défaites. Le corps Turcs de Scutari va être renforcé du côté d’Antivari par les troupes qui avaient été primitivement destinées à être débarquées à Klek. Il pourra alors être tenté de prendre l’offensive dans la direction de Cettigné.
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