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données quelque peu exactes de ce vrai chaos de versions le plus souvent contradictoires.
Ainsi de deux témoins oculaires de l’engagement devant Babina Glava, l’un m'a affirmé que les Serbes s’y étaient battus comme des lions, tandis que l’autre me jure avoir vu de ses propres yeux des bataillons entiers tourner le dos au feu de batteries turques.
Cette confusion dans les nouvelles est puissamment alimentée par une (једна ријеч нечитка) des journalistes qui sont venus s’abattre sur la Serbie dès le commencement de la guerre et qui, en dehors des blagues plus absurdes qu’ils adressent à leurs familles respectives, suscitent encore au Gouvernement de ce pays de fréquents ennuis.
Jusqu’à ce jour il en est arrivé déjà plus de cent, de presque tous les pays de l’Europe et dans ce nombre la France à elle seule a vingt- -deux représentants de sa presse. Les correspondances de ces derniers sont presque aussi hostiles aux Serbes que celles des reporters (sic!) autrichiens et hongrois qui en fait d’animosité à l’égard de la Serbie ne la cèdent pas au (sic!) Turcs eux-mêmes.
Un collaborateur de la »Nouvelle Presse Libre« de Vienne, nommé Waldsee, parti pour le corps d’armée du général Zach avec Coutoulis, correspondant du »Temps« et Galli — du »National« trouva plaisant d’adresser lui-même d’une ville frontière par le télégraphe à son journal, en même temps qu’au duc Decazes, la nouvelle, signée Coutoulis, portant que lui, Waldsee, avait été tué et ses deux compagnons gravement blessés. De là un échange actif de télégrammes entre Paris, Vienne et Belgrade, ainsi qu’entre le Gouvernement Princier et divers points de la frontière serbe sur instances énergiques et réitérées des agents diplomatiques français et austro-hongrois.
La plaisanterie eût eut (sic!) cependant une fin lorsque ces deux agents revirent peu de temps après les journalistes, si gravement blessés et pour lesquels ils avait (sic!) fait tant de démarches, revenir sains et saufs à Belgrade, Quant au mystificateur lui-même, il n’osa plus reparaître dans cette ville, mais y donna de ces nouvelles de Zemlin, d’où il conti nuerait, dit on, ses véridiques correspondances.
Un dessinateur de l’illustration de Londres, quoique pourvu de la carte de sûreté, exigée, depuis l’Etat (sic!) de siège par les rondes de nuit à toute personne circulant dans les rue (sic!) de Belgrade après dix heures se garda bien de l’exhiber à la patrouille afin de se mettre à même d’adresser à ce journal un croquis sur sa propra arrestation.
Pour en finir avec les journaliste (sic!) je crois de voir témoigner ici, que si des feuilles russes ont également quelques correspondants en Serbie, ceux-ci ne m’ont encore révélé leur présence par aucune espèce de réclamation ni suscité d’embarras au Gouvernement Princier.
АВПР, ГА-268.
257.
ИЗВЈЕШТАЈ ШПЕЈЕРА ИГЊАТЈЕВУ
Даје податке о развоју прилика на фронту према Подгорици и према Бару.
Скутари, 6 июля 1876 г. 423