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 sur les armes de Monténégrins, et d’affecter ainsi le semblant de lancer ces derniers contre les Turcs? Et les Serbes, lorsqu’ils l’apprendraient, ne réclameraient-ils pas la cessation de l’interdit pour eux-mêmes?
Notre discussion avait duré plus de deux heures et les argumens (sic!) avaient été épuisés de part et d’autre. Malgré les difficultés incon­ testables de principe et de position que me signalait le Ministre des Affaires Etrangères et qui par intervalles haussaient notre entretien au diapason de la lutte, son très vif désir d’être agréable à Sa Majesté ['Em­ pereur prévalut sur les raisons contraires, Il finit par me dire que si, après que la question de guerre actuellement soulevée à Constantinople aurait été résolue de manière que la livraison des armes n'eût pas l’air d’exciter les Monténégrins, — si alors le Pce Nicolas faisait parvenir à l'Empereur François Joseph, sous la forme d’une lettre qu’il pouvait adresser au C,e Andrâssy, la prière directe de lever l'interdit, le Ministre solliciterait l’autorisation de sa Majesté Imple et Rle de faire délivrer les armes, mais sans trop de bruit.
Si délicate que fût l’allusion, je ne pouvais me méprendre sur la question de convenance de formes à laquelle mon interlocuteur attachait du prix. Il voulait, de la part du P“ Nicolas, une démarche directe qui n'eût pas le semblant d’avoir été imposée à Vienne par le détour de St Pétersbourg.
Je relevais l’allusion dans le même esprit de courtoisie. Il me sem­ blait, répondis-je avec un sourire, que l’Autriche-Hongrie ne pouvait qu’ être flattée de ce qu’une grande Puissance amie comme la Russie se fît auprès d’elle l’avocat du Monténégro. Loin de réclamer pour nous la priorité d’une action favorable à ce petit pays — toutes les fois que l’Autriche en prenait l’initiative, nous ne pourrions que lui en être re- connaissans (sic!). Nos sympathies envers la Principauté étaient trop réelles et désintéressées pour admettre aucune jalousie d’influence.
Ayant eu l’honneur de recevoir depuis lors le télégramme de Votre Altesse qui me prescrit de suggérer au P« Nicolas une demande directe adressée à Vienne pour obtenir la restitution des armes, je m’en suis acquitté par le télégramme ci-joint à Mr Jonine.
АВПР, K-126.
Novikow
158.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
Износи перипетије преговора које je бечки кабинет водно ради постизања споразума између Турске и Црне Горе. Турци су најприје захтијевали да Аустро-Угарска и Русија приволе књаза Николу да обезбиједи пролазак конвоја са намирницама за Никшић преко сво- је територије, a када je овај на то пристао, затражили су да зајемчи сигурност њиховом конвоју од овоје границе до мјеста опредјељења. Књаз je и на ово дао пристанак. На Порти су, међутим, поново пре- владала ратоборна расположења, те je ова, захваливши кабинетима на њиховом посредовању, обавијестила да je Ахмед Муктар-паши по-
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