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ne point nous séparer du Cte Andrâssy, que tel était aussi le sincère désir de Sa Majesté l'Empereur, mon Auguste Maître.
Je dinai le même jour chez le Chancelier et c'est après dîner qu’il reçut le télégramme de Werther mentionnant l’ordre du Sultan d’oc cuper militairement le Monténégro. Mr d’Oubril en a immédiatement fait l’objet d’une communication chiffrée. Après quelques moments de réflexion à la suite de la lecture de cette dépêche, le Pce Bismarck me dit que cette nouvelle ne changerait pas le point de vue qu’il m’avait exposé dans la matinée, qu’il continuait à envisager tous les conflits qui surgiraient »intra muros« c.à d. en Turquie comme avantageux dans le moment actuel à la cause des Chrétiens et que s’il était appelé à donner un avis il nous aurait conseillé d'engager sous main la Serbie à soutenir le Monténégro par les armes. Si les troupes turques sont »brossées«, a-t-il ajouté, »nous y trouverons une nouvelle base de négociations«.
Je termine, mon Prince, en résumant les trois points saillants qui se sont dégagés de mes deux entretiens avec le Chancelier de l’Empire allemand.
1°) Son désir de voir les insurgés obtenir quelque succès éclatant, même au prix de l’entrée en lice du Monténégro et de la Serbie;
2°) de prendre pour base actuelle de nos négociations les demandes formulées par les insurgés et cela jusqu’au moment où des évènemens (sic!) nouveaux nous feraient abandonner cette base;
3°) enfin la nécessité de ne point nous séparer de l’Autriche-Hongrie en vue d'une alliance éventuelle des Puissances Occidentales signalée par le Pce Hohenlohe.
Je dois mentionner encore une modification qui s’est produite dans l'esprit du Prince. Lui, qui envisageait jusqu'à ce moment d’un oeil assez indifférent une occupation militaire de la part de l’Autriche-Hongrie, semble en craindre à présent les conséquences.
АВПР, K-18
Shouvaloff
137.
ПОВЈЕРЉИВИ ИЗВЈЕШТАЈ УБРИА ГОРЧАКОВУ
Британски амбасадор лорд Расел потврдио обавјештења која je Шувалов добио од Бизмарка. Расел je био под снажним утиском од- луке (о војној окупацији Црне Горе) која je донесена у Цариграду, a коју он приписује султановој душевној неуравнотежености. Сма- тра да она неће довести до европских компликација, ако силе оста ну сложне и ако се догађаји на истоку буду третирали опрезно. Из- ражава увјерење да руска влада у тим пословима не тежи ни за как- вим материјалним користима, али сматра да има извјесних окупаци- ја коje она не би усвојила.
Berlin, le 11./23. Avril 1876, 84.
Monsieur le Chancelier,
J’ai eu l’honneur de transmettre à Votre Altesse par télégraphe les nouvelles rapportées par Mr le Comte Schouvaloff de chez le Prince de Bismarck dans la soirée de vendredi dernier.
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