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Mon Prince,
Par ses lettres du 25. et 28. Février Votre Altesse a bien voulu m’informer du langage qu’Elle avait tenu à M. le Bon de Langenau: à savoir qu’Elle ne pouvait blâmer le Prince du Monténégro de ne point se hâter de renvoyer les réfugiés herzégoviniens tant qu'ils n’auraient pas la certitude qu’ils ne seraient pas molestés à la rentrée dans leurs foyers; qu’aucune Puissance Chrétienne ne saurait, à moins de cette assurance, donner un pareil conseil, et qu’Elle espérait rencontrer en ceci la pensée du Ministre des Affaires Etrangères d'Autriche.
Je me suis fait un devoir de répéter ces paroles à M. le Cte Andrâssy. Il abonde entièrement dans le sens de Votre Altesse.
Selon lui aussi, les familles Chrétiennes ne sauraient être forcées de rentrer chez elles avant d’être garanties dans leur sécurité person nelle et leurs conditions d’existence. Il en découle logiquement qu’un commencement de pacification doit précéder leur retour, à défaut de quoi les émigrés seraient non seulement exposés à tous les hasards des représailles (sic!) turques, mais encore les valides d'entre eux obligés peut-être par leurs propres parents de se mettre dans les rangs de l'insur rection.
Un début d'apaisement est d’autant pius urgent qu’avant de l'avoir obtenu, on ne peut songer sérieusement à la mise en vigueur des conces sions consenties par la Porte. Les commissions exécutives mêmes ne sauraient être constituées avec des chances de succès, s'il n’était loisible aux chefs Chrétiens, aujourd’hui sous les armes, de s’y faire élire pour représenter les voeux des populations.
Il est vrai que les réfugées d’une part, les insurgés de l’autre, tour nent dans un cercle vicieux lorsqu’ils se renvoient mutuellement une initiative de résolutions dont chacun des deux groupes voudrait faire dépendre sa propre attitude.
L’Ambassadeur de Turquie ayant fait récemment cette observation au Ministre des Affaires Etrangères, celui-ci en admit l’exactitude, mais il ajouta que la responsabilité de cette situation retombait à la charge des Turcs. Ainsi, aux informations demandées par Wassitch s’il y avait des chances qu'à leur retour dans certaines localités, les familles Chré tiennes s’y trouvassent à l’abri de toute vexation, le Commandant en Chef des forces ottomanes avait déclaré lui-même ne pas encore être en mesure de garantir leur sécurité vu le nombre insuffisant de troupes régulières dont il disposait.
Aarifi-Pacha a dû convenir de la justesse du reproche adressé à son Gouvernement.
АВПР, K-126.
Novikow
103.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
Даје извјесна разјашњења у вези с мисијом барона Родића код књаза Николе, која je добио y разговорима с грофом Андрашијем.
Vienne, le 10/22. Mars 1876, 59.
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