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aurait été stipulé. En second lieu, la Porte pourrait suspecter l’Autriche d’avoir, à dessein, réduit les troupes turques à l’inaction pendant 10. jours pour faire pencher la balance du côté de Nikschitch en faveur de l’insurrection.
Lisant entre les lignes, le Cte Andrâssy avait cru comprendre que si cette ville était en effet aussi affamée et près de se rendre que le Prince du Monténégro voulait le faire croire par ses télégrammes, Son Altesse en aurait attendu la chute pour poser des conditions moins modestes de la conférence projetée avec le GaI Roditch. Ceci n’étant pas,
une trêve durant laquelle Nikschitch continuerait à être bloquée par les insurgés dont les chefs seuls se rendraient à la Suttorina, ne pourrait être favorable qu’à la cause de l’insurrection, ce qui ne saurait entrer dans les intentions pacifiques de ГAutriche-Hongrie.
Le Ministre des Affaires Etrangères a donc invité le Gouverneur de la Dalmatie à répondre au Prince Nicolas que le Cabinet de Vienne était prêt à demander aux Turcs la suspension des hostilités désirée par son Altesse dans le cas où les insurgés consentiraient à se mettre égale ment en rapports avec Ahmed Moukhtar Pacha qui se trouvait investi de pleins pouvoirs à cet effet. Alors, mais seulement alors, le Bon Roditch serait autorisé à traiter avec eux sans avoir besoin de la faire en commun avec les autorités ottomanes, ce qui pourrait le gêner.
D’après les dernières nouvelles, les insurgés, tout en consentant à conférer avec le Pacha commandant en chef, y posent comme condition que le convoi de vivres qu’ils laisseraient arriver à Nikschitch ne soit escorté que d’un seul bataillon de troupes. Les Turcs ne pouvant de leur côté adhérer à cette clause restrictive dans laquelle ils soupçonnent un piège, — le Cte Andrâssy, très désireux de rendre l'armistice possible, a proposé, comme moyen terme, que pendant les dix ou douze jours que durerait cette trêve, on permît aux Turcs de faire passer des vivres à Nikschitch, sans être liés à aucune condition, mais que pour égaliser les chances, le Prince de Monténégro fût autorisé à son tour, comme il le désire, d'approvisionner inconditionnellement les combattants chré tiens.
Si cette négociation aboutissait, elle pourrait livrer des résultats d’autant plus heureux que l’insurrection a cessé d’exister sur les bords de la Narenta. Après l’internement de Liubibratich et de la bande du prêtre catholique Mussich refoulée et désarmée sur le sol autrichien, le Gal Roditch a pu annoncer à son Gouvernement d’une manière for melle la pacification complète du Nord de l’Herzégovine.
АВПР, K-126.
Novikow
102.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О ситуацији међу херцеговачким избјеглицама у Црној Гори и о условима за њихов повратак кућама.
Vienne, le 10/22. Mars 1876, 58. 169