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de l’Herzégovine, le Prince du Monténégro aurait avoué au Gal Roditch son impuissance complète à y travailler.
Or, les rapports du gouverneur de la Dalmatie ne font nulle men tion de cet incident, mais constatent que le messager serbe faisait des courses d'exploration sur la frontière turque et y levait des plans.
Il semblerait de plus qu’à côté de sa mission ostensible, il eût eu pour mandat secret d’épier les relations séparatistes du Prince Nicolas avec les organes d’Ali-pacha.
J’ai donc appris avec une bien vive satisfaction le rappel de ce boute-feu de Cettigné, rappel dans lequel je vois un effet et un gage sérieux d'obéissance du Prince Nicolas aux avertissements qui lui ont été transmis au nom de Sa Majesté l’Empereur.
АВПР, K-126.
Novikow
101.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О условима под којима би барон Родић могао, на захтјев књаза Николе, да преговара с устаничким вођама.
Vienne, le 10/22. Mars 1876, 57.
Mon Prince,
Ainsi que j’ai eu l’honneur d’en informer précédemment Votre Altesse, le Gouverneur de la Dalmatie avait été prié par le Prince du Monténégro de se mettre en rapports personnels et directs avec les chefs des insurgés pour les inviter à déposer les armes, et il avait été auto risé par son Gouvernement de sa rendre à cet effet à la Suttorina.
Mais plus tard le Prince Nicolas lui fit savoir que les susdits chefs, occupant les districts de Baniany et Piva et bloquant Nikschitch, ne consentaient à quitter leur campement pour se mettre à la disposition du Bon de Roditch, que si les autorités ottomanes leur accordaient une trêve de dix jours pendant lesquels le Monténégro s’engagerait à appro visionner la ville de Nikschitch réduite aujourd’hui à la dernière extré mité par le manque de vivres. Le Ministre des Affaires Etrangères d'Au triche était en même temps prié d’employer ses efforts auprès de la Porte afin que cette trêve leur fût garantie.
Le C,e Andrâssy écrivit à l’Ambassadeur austro-hongrois à Constan tinople qu’à cette proposition il ne pouvait dire ni oui ni non; que l’ac ceptation lui en paraissait désirable surtout si, indépendamment de leur conférence avec le Gal Roditch, les chefs militaires de l’insurrection se montraient disposés à traiter avec les Commissaires turcs, ce qui serait une entrée en matière de la pacification. Si au contraire ils voulaient se borner à s'aboucher avec le Gouverneur de la Dalmatie, le Ministre y verrait de sérieux inconvénients. Le négociateur autrichien aurait l'air, d’abord, de se substituer aux Turcs dans les pourparlers avec les in surgés, de transiger avec ceux-ci et de leur reconnaître implicitement le caractère de belligérants en faveur desquels une espèce d’armistice
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