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 dûe (sic!) aux instigations secrètes de l'Autriche en vue de la renverser au profit de la dynastie rivale. Son Altesse me paraît se faire l’écho un peu trop complaisant de bruits que Marinovich a recueillis, lui-aussi, de la bouche de quelques réfugiés bosniaques comme attribuant person­ nellement au Ministre des Affaires Etrangères d’Autriche le patronage des nellement au Ministre des Affaires Etrangères d'Autriche le patronage Karagiorgiévich, tout comme il y a quelque tems (sic!) Elle a prêté l’oreille aux commérages d’un obscur courtier Lui faisant accroire que le Comte Andrâssy Lui proposait des affaires d’argent.
АВПР, K-126.
Novikow
87.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
Извјештава га о исходу битке код Муратовице, о разговору ко- ји je тим поводом имао с грофом Андрашијем и о акцијама које су у вези с тим предузимане на Цетињу и у Београду.
Vienne, le 29. Fevrier/12. Mars 1876, 53.
Mon Prince,
J’ai eu l’honneur de transmettre à Votre Altesse le télégramme de notre Consul Général à Raguse du 26. Février/9. Mars au sujet de la victoire remportée par les (insurgés sur les Turcs à Mouratovitza.
J’avais eu sous les yeux le même jour des télégrammes de Cettigné et de Raguse qui y ajoutaient des développements. Les chefs militaires, Peko Pavlovich et Lazar Sotchitza, apprenant qu’en détachement turc escortait un convoi de vivres de Gatzko à Goransko, l’auraient attaqué à Mouratovitza et l’auraient mis en fuite, en le poursuivant jusqu'à Lipnik. Les télégrammes slaves en parlent comme du fait d’armes le plus éclatant depuis le commencement de la lutte. Huit cents têtes musulmanes auraient été abattues, sans compter mille Turcs tués ou blessés pendant la poursuite. Tout le convoi ennemi, toutes les muni­ tions, quelques centaines de fusils et même des canons, tous les chevaux de selle et de trait, seraient tombés au pouvoir des vainqueurs.
Indépendamment de l’effet excitant que l’issue de ce combat de­ vait produire sur les insurgés, ii y perçait d’autres regrettable symptô­ mes. Les Turcs venaient d’être attaqués et exterminés en masse par ces mêmes capitaines chrétiens que le Vice-Consul d’Autriche à Trébigné, Verčevič, avait, peu de jours avant, exhortés à la soumission. Il y avait donc là une espèce de défi lancé à l’action pacificatrice de l’Europe. De plus, l’un des Commandant, Peko Pavlovitch, est connu pour ses rapports intimes avec le Monténégro, et cela pouvait jeter de l’ombrage sur la sincérité des dispositions que le Prince Nicolas venait de témoigner au Général Rodich et d’exprimer personnellement par son télégramme au Comte Andrâssy.
Telles étaient les appréhensions présentes à mon esprit lorsque je me rendis le 27. Février/10. Mars chez le Ministre des Affaires Etran­ gères pour recueillir ses impressions.
10 Русија и босанско-херцеговачки устанак II
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