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tien dans le cas où la pacification ne réussirait pas et où la Serbie pren drait part à l’insurrection.
Dans cette demande comme dans celle analogue, posée il y a quelques mois par le député Simonyi, le Cte Andrâssy n’eut pas de peine à saisir l’intention de soutirer au Gouvernement l’assurance d’une non- intervention et de délier ainsi les mains aux Serbes en leur garantissant d’avance l’impunité.
Il a donc arrêté, d'accord avec le Ministre-Président hongrois, les termes dans lesquels celui-ci aurait à répondre à l’interpellation. M. Tisza dirait qu’une participation de la Serbie au mouvement insurrectionnel était peu probable car il serait difficile d’admettre que la Principauté voulût se mettre à ce point en opposition avec les intérêts de l’Europe entière, mais que, ce cas dût-il se produire, les Puissances aviseraient et l’on pouvait être sûr de les retrouver unies sur le choix des mesures qu’il y aurait à prendre.
Le télégramme de ce matin nous apprend que le chef du Cabinet de Pesth a déjà répondu dans le sens convenu.
АВПР, K-126.
Novikow
85.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
Износи му опречна гледишта Мариновића и Цукића поводом става који српска влада и кнез Милан заузимају у вези с херцегова- чким устанком.
Vienne, le 29. Fevrier/12. Mars 1876, 50.
Mon Prince,
Mr Marinovich, revenant de l’Italie, a passé ces jours-ci par Vienne pour se rendre en Serbie par le détour de Bukarest. Il rentre à dessein à Belgrad pour ne pas avoir l’air d’éviter cette ville dans les conjonctures actuelles.
Selon lui, l’attitude du Cabinet Kaliévitch est franchement belli queuse. La mission confiée à Alimpdtch en dépit de nos avertissements; les préparatifs militaires fiévreux (sic!) que l'on fait à Belgrade; les secours en argent et armes distribués aux Bosniaques et, avant tout, les mouvements de Liubibratich, ce stipendié de la Serbie, qui, changeant d'arène, attise oujourd’hui le feu de la révolution au Nord de la Na- renta, c.a.d. dans le rayon d’influence de cette Principauté; tout cet en semble de faits dénoterait, au dire de Marinovitch, le désir du Gouver- neuent Serbe de marcher de l’avant.
Par contre, l’agent de Serbie Zukich, persiste à voir dans cette activité, plus apparente que réelle, la continuation du même jeu de bascule dans lequel la Serbie alterne depuis plusieurs mois avec le Monténégro pour montrer aux Chrétiens qu’elle a fait son possible dans l’intérêt de leur émancipation mais qu’elle en a été empêchée par les Puissances.
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