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 nel turc qui avait poursuivi les insurgés sur le territoire autrichien à une assez grande distance de la frontière. Le Ministère de la Guerre ayant alors autorisé le Commandant en chef de la Croatie d’user de représailles dans des cas pareils, le Comte Andrâssy avait trouvé cette latitude dangereuse dans son application en ce qu’elle pouvait conduire à un conflit entre l’Autriche et la Turquie. L'événement n’avait pas tardé à lui donner raison, car il fut constaté que les insurgés tiraient eux-mêmes de la rive droite du fleuve sur les postes autrichiens en face, en usant de stratagèmes pour que les soupçons se portassent contre les Turcs.
АВПР, K-126.
Novikow
88.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О свои разговору с грофом Андрашијем о мјерама коje предузи- ма аустро-угарска влада у вези с акцијом на смиривању устанка.
Vienne, le 29. П/12. III 1876, 54.
Mon Prince,
Après avoir discuté avec lui l'incident de Mouratovitza, je demandai au Ministre des Affaires Etrangères si ce fait n’était pas de nature à invalider les espérances qu’il m'avait exprimées il y a quelques jours sur le succès de notre action pacificatrice sur les insurgés.
Il me répondit que c’était sans doute une aggravation mais qu’il n’y avait pas lieu de se décourager; qu’il espérait une issue pacifique pour le mois d’Avril et ne craignait sérieusement, ainsi qu'il me l’avait dit, que l’humeur fantasque du Sultan et ses prodigalités de harem. Celles-ci, en effet, vidaient le trésor dans un moment où les troupes n’étaient pas payées et où la Porte devait faire face aux besoins dispen­ dieux et pressants de la réintégration des familles chrétiennes.
Le Gouvernement Austro-Hongrois, me dit-il, travaillait avec énergie en faveur de la paix. Tous les Consuls et Agens (sic!) autrichiens en Bosnie et Herzégovine avaient été instruits dans les sens des nouvelles directions du centre, et de Bn Mollinary avait, à son tour, muni les autorités mili­ taires et civiles de son ressorts (sic!) d’instructions analogues. Eles ne lais­ saient rien à désiirer quant à la précision des mesures destinées à réfréner la presse et l’activité interlope des comités et associations de secours, à maintenir avec plus de vigueur la police des étrangers, la surveillance de la frontière, la prohibition du commerce des armes et l’internement sérieux.
Le Comte Andrâssy ne doutait pas non plus de l’attitude correcte du Baron de Rodich, mais il pouvait me dire en stricte confidence qu’il était moins édifié de celle du Général de brigade Jovanovitch. Résident à Raguse qui était le foyer des agissements Slaves, entouré d'insurgés et se laissant inspirer par leurs agens (sic!), cet officier général broyait du noir et faisait ressortir l’impossibilité du retour des familles chrétiennes ainsi que la haute impopularité de cet acte. C’était lui encore qui, au
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