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ПОВЈЕРЉИВИ ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О тешкоћама које je имао да отклони због неповјерења грофа Ан- драшија у мисију Веселицког и о уопјеху своје интервенције, одн. о сусрету између Андрашија и Веселицког.
Vienne, le 20. Fevrier/3. Mars 1876, 44
Mon Prince,
Ainsi que j’ai eu /honneur de le relever dans mon précédent rap­ port, l’activité de Mr Wessélitzky ne pouvait produire de bons résultats que si, secondée par les autorités autrichiennes, elle se présentait aux yeux des réfugiés et des insurgés comme l’expression d’une communauté de vues de la Russie et de l’Autriche.
A cet effet, il importait que le Ministre des Affaires Etrangères fût initié de son côté au programme de notre compatriote.
Je crus donc bien faire en arrangeant à celui-ci une entrevue avec le Comte Andrâssy.
Il fallait, tout d’abord, y aplanir les voies. Aux premières paroles que je prononçai au Ministre au sujet de Mr Wessélitzky, je pus m’aper­ cevoir combien ce dernier lui avait été représenté sous un faux jour. Des informations anglaises en avaient parlé comme d’un Comte croate à tendances suspectes, L’abus de la philanthropie telle qu’elle se pratique à Beldrade sous les auspices du Métropolitain Michel, constituait pour le Comte Andrâssy un autre motif de défiance à l’égard du négociateur que je venais lui recommander.
Je réagis contre cette prévention en disant au Ministre que Mr Wes- selitzky avait eu l’honneur d'être reçu par Votre Altesse; que L’Empereur Lui-même avait daigné lire avec intérêt un mémoire présenté par lui; que, maniant des sommes considérables, il les avait vouées religieuse­ ment à soulager les infortunes chrétiennes sans en distraire une obole pour des buts insurrectionnels et cela malgré les nombreuses sollicita­ tions dont il avait été circonvenu sur les lieux.
J’ajoutai que, d’ailleurs, en le voyant et en causant avec lui, le Comte Andrâssy jugerait; que loin de craindre cette entrevue, je la désirais pour le succès de nos efforts communs et préférais ne pas y assister moi-même pour ne pas influencer la spontanéité des impressions.
Présenté par moi, Mr Wessélitzky passa plus d’une heure dans le Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères.
Il en sortit avec la conviction que le Comte Andrâssy désirait sincè­ rement le bien-être des populations chrétiennes et le développement pacifique de leurs destinées sous le contrôle des Puissances.
De son côté, le Ministre me dit qu’il était on ne peut plus satisfait de l'intelligence pratique et de la modération des vues de notre Agent. Les autorités de la Dalmatie auraient l'ordre de l’assister dans l’exercice de son mandat qui, n’étant pas officiel, n’en rehausserait que davantage aux yeux des chrétiens l’identité de l’action austro-russe.
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