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 La dernière et la plus importante des instructions données au Ba­ ron Rodich a trait au Monténégro.
Il se rendra é Cettigné pour convier le Pce Nicolas à s’associer à l’oeuvre d’apaisement des Puissances et à rappeler les Monténégrins qui se trouvent encore dans les rangs des insurgés; il fera, de plus, entendre à Son Altesse que ce n’est qu’à cette condition qu’Elle pourrait continuer à jouir de la faveur d’armements illimités; dans le cas contraire, l’Au­ triche se verrait obligée d’étendre au Monténégro la défense de l’im­ portation des armes déjà en vigueur pour les provinces soulevées de la Turquie.
Le Comte Andrâssy m'a dit qu’on avait hésité un instant devant le retentissement de cette mission personnelle du Bon de Rodich, mais qu’on s’y était décidé entr’autres pour donner au Р“ Nicolas le moyen de se légitimer devant ses propres sujets et devant les Chrétiens de l’Her- zégovine, d’une pression pacifique exercée sur lui par le Gouvernement austro-hongrois.
Pour faciliter au Général lui même l’attitude modifiée qui lui est prescrite, le Ministre des Affaires Etrangères l’a autorisé à mettre en avant les ordres exprès de l’Empereur et les instructions non moins ca­ tégoriques de la Chancellerie d’Etat.
Aujourd’hui que le Gouverneur de la Dalmatie est sorti du vague, le Comte Andrâssy ne met plus en doute la fidélité qu’il apportera à faire à l’accomplissement de son devoir le sacrifice de ses sentiments per­ sonnels.
»Ce n’est pas moi, assurément« — m'a dit le Ministre — qui aurais réussi à le convertir; mais il est des confins militaires et, comme tel, religieusement voué à l’exécution des ordres qu'il a recueillis de la bouche de son Auguste Maître«.
La pacification, on le voit, est aux trois quarts entre les mains du Baron de Rodich. Si- d’une part, personne n'est mieux en état de verser du baume sur des espérances déçues que celui-là même qui, pendant des mois, en a été le confident sympathique, il est juste, de l’autre, que l’impopularité de l’exécution rejaillisse avant tout, aux yeux des Slaves de la Turquie, sur la Puissance limitrophe la plus directement intéres­ sée à contenir leurs élans.
A l’heure qu’il est, le Statthalter de la Dalmatie doit avoir quitté Vienne pour retourner à son poste. Il y a été renvoyé en si grande hâte qu’il a dû se refuser la satisfaction d’aller voir ses enfants à Dresde.
А.ВПР, K-126.
Novikow
54.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О разговору с њемачким отправником послова, а потом и с гро- фом Андрашијем, о појачању аустријског војничког кордона око ус- таничке територије.
Vienne, le 10/22. Février 1876, 31.
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