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provinces n’ayant à supporter que l’entretien d’une armée exclusivement Bosniaque, — les rendements des impôts affectés aux besoins locaux; — le droit à la commission de Budget qui devrait être instituée de donner des concessions de mines, de terrains et de forêts, — enfin, l’usage absolu de la langue bosniaque.
Je reconnais, toutefois, que ce projet pouvant être regardé comme l’idéal à obtenir en fait d'autonomie serait pour le moment d’une exécu­ tion assez difficile en égard à la situation embrouillée et chaotique d'une part et, de l’autre, aux conditions politiques qui divisent ces populations de rites différents bien que parlant la même langue et appartenant à la même race. En effet, un abime (sic!) trop profond sépare les musulmans des non musulmans et je crois devoir parler d'un système transitoire que je soumet à la haute appréciation de V(otre) E(xcellence).
Les points principaux seraient les suivants:
1°) Le désarmement complet des musulmans, Le droit pour les chrétiens et pour les musulmans de rester armés pouvant amener des collisions fâcheuses, le port d’armes serait possible tant pour les uns que pour les autres.
Ce projet me paraît d’une exécution difficile pour la Porte, car la population musulmane étant en état de fournir quatre mille combat­ tants menacerait de se révolter. Dans ce cas, il suffirair d’une occupation étrangère pendant deux ou trois mois, peut-être même d’une simple dé­ monstration armée à la frontière.
2°) La non perception des impôts pendant une période de six ans, les contributions indirectes faisant exception.
3°) La dotation en faveur des sujets non musulmans des terrains appartenant à l’Etat pour la plûpart (sic!) laissés en friche.
4°) Une nouvelle division administrative en communes, arrondis­ sements, districts et départements; la nomination — comme il sera in­ diqué ci-dessous — des maires, des juges, des gouverneurs. L'élection ne pourrait produire, actuellement, aucun résultat ou l’ignorance des populations chrétiennes et l’influence que l’élément musulman saurait exercer. On conserverait la Division en deux provinces: Bosnie et Herzé­ govine, et il serait possible d’ajouter à la seconde le Sandjack de Travnik.
5°) L’élément chrétien n’étant pas, pour le moment, en état de fournir des Gouverneurs, des juges et des employés, faire venir ces agents de l’extérieur.
6°) La suppression du tiers (la »trétina«) payé par les colons à leurs propriétaires.
7°) La reconnaissance de la langue serbe comme langue officielle. On organiserait un bureau de traduction pour la langue turque auprès du Gouverneur général pour faciliter les rapports avec la Sublime Porte.
8°) L’installation dans les chefs lieux des arrondissements d'écoles préparatoires pour les fonctions administratives et judiciaires — les professeurs devant venir de l’extérieur.
9°) Suppression de l’impôt de capitation et le recrutement des chrétiens dans l’armée, admis en principe.
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